Long séjour à l’étranger: comment se préparer?

Dernière mise à jour 13/03/18 | Article
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Un séjour de longue durée à l’étranger entraîne statistiquement plus de risques d’attraper une maladie qu’un voyage de quelques jours ou semaines. Que vous partiez pour une mission humanitaire, une expatriation professionnelle ou un long voyage, des dispositions particulières sont donc à envisager. Sur place, adoptez de bons comportements afin de préserver votre santé tout au long du séjour.

Avant une expatriation, il est recommandé d’effectuer un bilan médical complet, en particulier si votre pays de destination dispose de faibles infrastructures médicales. Consultez un médecin un à trois mois avant votre départ afin de faire le point sur votre état de santé et vos traitements. Veillez également à renouveler vos ordonnances et à constituer un stock de médicaments si vous ne pouvez pas vous les procurer sur place. Évaluez avec votre médecin la nécessité d’effectuer de nouvelles vaccinations et de prendre un traitement antimalarique. Il existe dans ces deux cas des dispositions particulières pour les personnes partant longtemps. Si vous êtes une femme, une visite chez le gynécologue peut également être utile. Il est par ailleurs recommandé d’effectuer un bilan dentaire avant de partir dans un pays disposant de mauvaises infrastructures de santé, car les soins dentaires sur place peuvent vous exposer à un risque d’infection (par exemple par l’hépatite B). Enfin, si vous souffrez de difficultés psychologiques ou familiales, mieux vaut demander de l’aide avant de partir, car le stress lié à votre changement de vie risque de les accentuer.

Des vaccins complémentaires

On vous proposera plus de vaccins si vous partez longtemps que pour un bref séjour, car vous serez plus à risque d’attraper certaines maladies. La nécessité d’effectuer ces vaccins supplémentaires ou non est à évaluer avec votre médecin en fonction de votre destination et des caractéristiques de votre séjour: en ville ou à la campagne, fixe ou itinérant, dans de bonnes conditions ou avec un confort rudimentaire, etc. Parmi les vaccinations à envisager en cas de longs séjours, figurent notamment celles contre l’hépatite B, la fièvre typhoïde, la rage ou encore l’encéphalite japonaise. Votre médecin pourra vous renseigner sur les vaccins qui semblent nécessaires.

Se protéger contre la malaria

L’effet sur l’organisme des traitements de prévention du paludisme, tels que le Lariam®, la Malarone® ou la Supracycline®, n’ont pas été évalués au-delà de deux ans; les données manquent donc sur les éventuels effets secondaires d’une utilisation prolongée. L’expérience montre cependant que ces médicaments sont sûrs sur le long terme. Si vous partez pour un long séjour dans une zone impaludée, on vous conseillera de prendre un traitement préventif pendant trois à six mois, le temps de vous installer dans le pays et d’y repérer de bonnes structures de santé. Vous pourrez ensuite éventuellement arrêter vos médicaments, à condition de consulter rapidement un médecin en cas de fièvre, afin d’écarter le risque d’un paludisme. Certains centres de médecine des voyages proposent aux expatriés des tests de diagnostic rapide à emporter avec eux. Ces tests permettent de détecter de manière autonome une infection par la malaria, avec une bonne fiabilité.

Chez les femmes enceintes et les enfants en bas âge, la prise d’un médicament antimalarique sur le long terme (pendant plus de six mois) devrait être envisagée. Leur risque de souffrir d’effets secondaires des traitements antimalariques est en effet moins important que celui d’une infection sévère par la maladie.

Dans tous les cas, veillez à bien vous protéger contre les piqûres de moustique tout au long de votre séjour, en appliquant régulièrement une solution répulsive sur la peau et sur vos vêtements. Prendre l’habitude de dormir sous une moustiquaire imprégnée et installer des écrans sur les portes et fenêtres de votre habitation sont d’autres comportements simples et efficaces pour prévenir l’infection.

Assurance et contacts

L’assurance de base suisse LAMal ne vous couvrira que de manière limitée si vous partez travailler à l’étranger. Renseignez-vous auprès de votre caisse d’assurance-maladie ou de votre employeur afin de souscrire une éventuelle assurance complémentaire. En cas d’expatriation, il existe des assurances internationales qui sont moins chères que les assurances suisses.

Par ailleurs, tâchez d’établir déjà avant votre départ une liste de contacts à votre destination. Le site du Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) vous indiquera les coordonnées de l’ambassade suisse dans le pays, ainsi que des adresses de cliniques et d’écoles recommandées. Les personnes expatriées déjà installées sur place peuvent grandement vous aider dans ces démarches.

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Extrait de J’ai envie de comprendre… Ma santé en voyage, de Pascaline Minet, en collaboration avec le Dr Blaise Genton et la Dre Laurence Rochat, Ed. Planète Santé, 2015.

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