Expatriés, protégez votre santé

Dernière mise à jour 27/02/18 | Article
expatriez_protegez_sante
Partir vivre dans un autre pays demande souvent beaucoup de prévoyance et de l’organisation. Afin de minimiser les risques liés à votre santé lors de ce changement de vie, quelques gestes simples sont à observer. Vous vous sentirez ainsi plus en sécurité et pourrez faciliter votre intégration.

La vie dans un pays étranger peut être déstabilisante, surtout en début de séjour. Pour comprendre au mieux le pays dans lequel vous vivez, commencez d’abord par vous renseigner sur la culture et les coutumes locales. Cela vous évitera de heurter la sensibilité des personnes que vous côtoierez sur place, et donc de vous exposer à des réactions hostiles. Apprenez la langue, ou du moins efforcez-vous d’en maîtriser quelques mots, afin de faciliter votre intégration. Renseignez-vous par ailleurs sur l’existence de groupes d’expatriés; ceux-ci pourront vous fournir de précieux renseignements sur la vie locale et vous permettront de rencontrer des personnes parlant la même langue que vous.

Gérer le stress

Une fois sur place, les barrières culturelles et linguistiques, le climat, l’alimentation, l’isolement ou encore le manque de confort sont des facteurs de stress, qui peuvent être encore renforcés si vous avez à supporter une forte charge de travail ou si votre activité vous expose à l’insécurité ou à la souffrance d’autrui. Le stress cumulé sur une longue période peut amener à un épuisement et parfois nécessiter un rapatriement.

Pour prévenir cette situation, apprenez à repérer les indicateurs d’un stress trop important: trouble de la concentration, fatigue, irritabilité, perte de plaisir dans les activités du quotidien, manque d’empathie avec vos proches et collègues, troubles du sommeil, perte d’appétit, comportements à risque comme l’abus d’alcool ou les relations sexuelles non protégées, symptômes psychosomatiques tels que le mal de dos ou les troubles digestifs.

Pour prévenir ou atténuer le stress, ménagez-vous! Veillez à dormir suffisamment et à manger régulièrement. Prévoyez des moments de loisirs ou de repos en dehors de votre travail. N’essayez pas de vous détendre en consommant de l’alcool ou des drogues; cela ne vous soulagera que de manière passagère et vous risquez de tomber dans la dépendance. Enfin, si vous avez l’impression de ne pas parvenir à gérer vos difficultés seul/e, n’hésitez pas à demander de l’aide médicale ou psychologique.

En famille

Un long séjour à l’étranger en famille devrait être bien préparé. Si vous en avez la possibilité, rendez-vous une première fois sur place avant le grand départ, afin de vous organiser. Il vous faudra trouver un logement adapté et une école pour vos enfants. Pensez à les inscrire dès que possible, afin de vous assurer qu’ils pourront être accueillis au moment voulu. Une bonne connaissance des infrastructures médicales autour de votre nouveau chez-vous est par ailleurs indispensable. Les maladies tropicales par exemple évoluent vite chez les enfants, en particulier les plus petits, et peuvent nécessiter une consultation médicale urgente.

Ne négligez pas non plus votre partenaire; afin qu’il/elle se plaise dans votre nouveau pays, il est important qu’il/elle puisse y exercer une activité professionnelle ou y développer d’autres activités qui l’intéressent (par exemple dans le domaine associatif, culturel, ou autre). Enfin, une fois sur place, essayez d’entourer votre famille de personnes de confiance qui pourront vous soutenir et vous conseiller.

La menace du VIH

Vivre à l’étranger entraîne un risque accru d’être infecté par le VIH ou par d’autres maladies transmises par le sang et/ou lors de relations sexuelles non protégées (par exemple les hépatites). En effet, ces maladies sont souvent beaucoup plus répandues au sein de la population des pays visités qu’en Suisse. Utilisez toujours un préservatif en cas de relation sexuelle (y compris orale) avec un nouveau partenaire. Si votre travail vous met au contact de personnes malades ou de populations précarisées, protégez-vous convenablement en portant des gants et soyez prudent lorsque vous manipulez des objets coupants. Enfin, sachez que les dons du sang ne sont pas toujours correctement contrôlés dans les pays en développement; il existe donc un risque de transmission de maladies lors de transfusions. Les accidents nécessitant une transfusion ne sont bien entendu pas toujours évitables, mais vous pouvez limiter les risques liés à la route en renonçant à circuler de nuit ou sous l’emprise de l’alcool. Enfin, si vous pensez que vous pourriez avoir été infecté par le VIH ou une autre infection suite à un accident ou un comportement à risque, consultez un médecin dans les 24 à 72 heures. Il pourra notamment vous proposer un traitement appelé prophylaxie post-expositionnelle, qui réduira fortement votre risque de contracter le VIH.

Restez prudent!

Au bout de quelques semaines ou mois de vie dans le pays qui vous accueille, vous prendrez vos habitudes et gagnerez en confiance, ce qui est positif. Efforcez-vous néanmoins de rester vigilant. La plupart des mesures de sécurité que vous aurez adoptées au début de votre séjour (ne pas vous déplacer seul/e dans des zones à risques, garder une attitude discrète et respectueuse, faire attention à vos valeurs, etc.) devraient rester la norme. Tenez-vous au courant de l’actualité politique du pays et de la situation sécuritaire dans les différentes régions où vous vous déplacez. Une bonne attitude consiste à demander conseil aux locaux qui sauront quelles sont les zones ou activités à éviter. Dans tous les cas, la prudence reste donc de mise afin de protéger votre santé.

______

Extrait de J’ai envie de comprendre… Ma santé en voyage, de Pascaline Minet, en collaboration avec le Dr Blaise Genton et la Dre Laurence Rochat, Ed. Planète Santé, 2015.

Articles sur le meme sujet
MV_voyager_sante

Comment voyager en préservant sa santé

Pour s’assurer de rentrer de vacances avec de beaux souvenirs, il est conseillé de prendre des précautions. En effet, il est possible de se protéger de certaines maladies liées aux voyages.
LMD_intestins_vacances

Quand nos intestins souffrent en vacances

Voyages au bord de la mer et repas entre amis… la saison estivale bat son plein et l’heure est au délassement. Mais attention, les beaux jours comportent également leur lot d’invités indésirables. Parmi eux, certains virus, parasites et bactéries mettant nos intestins à rude épreuve.
PULS_junior_mal_transports

Malade dans les transports, mais pourquoi?

Il y a plus de deux mille ans, Hippocrate – le père de la médecine – décrivait déjà le mal des transports. A l'époque, les gens ne se déplaçaient bien sûr ni en voiture, ni en avion, ni en train, mais en bateau. Et parfois, cela les rendait malades. Voici pourquoi.
Videos sur le meme sujet

Rencontre avec Valérie d’Acremont, une spécialiste de la médecine tropicale

Tous les vendredis, "CQFD" reçoit un homme ou une femme de science pour parler de son travail et de ses recherches.

Mal des transports: un conflit de sensations

Les plus sensibles d'entre-nous vivent le mal des transports comme un véritable cauchemar... et se voient même limités dans leurs activités et leurs déplacements. L'antidote enquête sur cette question.

Résistance aux insecticides chez les vecteurs du paludisme

La résistance de plus en plus forte des moustiques aux insecticides pourrait ruiner les efforts en matière de lutte contre la malaria.
Maladies sur le meme sujet
moustique qui transmet le paludisme

Paludisme

Appelé aussi malaria, le paludisme est une infection causée par un parasite microscopique (Plasmodium) transmis par la piqûre de la femelle d'une race de moustique.