Une maladie de peau plutôt gênante
La dermite séborrhéique est une maladie de peau inflammatoire chronique fréquente, caractérisée par l’apparition de plaques. On pense qu’elle provient d’une forme de levure nommée Malassezia. Elle est parfois associée à certaines pathologies, comme la maladie de Parkinson ou le syndrome de Down (trisomie 21). En cas d’atteinte étendue, et plus particulièrement chez les jeunes patients, il faut également penser à l’association avec le VIH.
Cette dermatose réduit la qualité de vie des personnes touchées car elle se manifeste majoritairement dans les zones visibles: le cuir chevelu, le nez, les sourcils, les paupières, les oreilles ou le tronc. Et bien que ce soit l’une des maladies cutanées les plus fréquentes, il existe peu de données épidémiologiques la concernant, en particulier en Europe, notamment en raison du manque de critères précis pour la diagnostiquer. On ne connaît à l’heure actuelle aucun traitement curatif, mais il est néanmoins possible d’agir sur les symptômes de manière efficace, principalement grâce à des traitements à appliquer localement, et plus particulièrement à des produits antifongiques. Mais il faut s’attendre à des rechutes plus ou moins précoces et importantes selon les soins.
Quel traitement?
L’arsenal thérapeutique utilisé contre cette affection est extrêmement large, ce qui est probablement en lien avec le fait que l’origine de la maladie est plurifactorielle et peu claire. Les produits antifongiques locaux sont les plus utilisés et les plus étudiés dans le traitement de la dermite séborrhéique. Plusieurs molécules ont prouvé leur efficacité dans de nombreuses études: kétoconazole, miconazole, ciclopirox olamine. Ils ciblent la levure Malassezia et/ou l’inflammation, avec une efficacité et des taux de rechutes variables. Il est parfois difficile dans la pratique clinique de tous les jours de choisir entre les molécules destinées à ce traitement, et la plupart des praticiens n’utilisent au final qu’un seul produit qu’ils connaissent bien.
Même si elle est souvent bénigne, la maladie est toutefois chronique et caractérisée par des rechutes fréquentes. Le traitement est d’abord administré de manière intensive, deux fois par semaine sous forme de shampoing, éventuellement associé à l’application quotidienne de crème, pendant un mois au minimum. Afin de réduire le risque de rechute, il est recommandé d’entreprendre par la suite un traitement d’entretien, au moyen d’un shampoing par semaine puis toutes les deux semaines. Autre piste pour soulager le malade : la photothérapie. En effet, cette maladie peut parfois être atténuée par l’exposition aux UV.
D’où vient cette affection?
Les lésions varient selon le stress, la fatigue, le surmenage ou les problèmes affectifs. Le soleil et les vacances ont souvent un effet positif. On dit que cette maladie se développe dans des zones du corps riches en glandes sébacées. Qu’en est-il ? Contrairement à ce que son nom peut laisser supposer, la dermite séborrhéique ne semble pas être associée à une production excessive de sébum ou séborrhée. En revanche, il est évident que la maladie ne se déclare que dans les lieux du corps où sa production est importante. Cela indique le rôle favorisant de la séborrhée dans le développement de cette dermatose.
Les levures du genre Malassezia font partie de la flore cutanée normale, mais peuvent dans certains cas être associées à des atteintes dermatologiques. Le mécanisme déclencheur exact reste peu clair, mais plusieurs facteurs permettent d’affirmer que ces levures jouent un rôle prépondérant dans le développement de la dermite séborrhéique. En effet, il a été démontré que la proportion de Malassezia est plus importante chez les personnes atteintes de cette affection, ainsi que sur la peau atteinte par rapport à la peau saine. Par ailleurs, de nombreux travaux de recherche ont prouvé que les traitements antifongiques diminuent efficacement la symptomatologie. L’hypothèse actuelle soutient que la dermite séborrhéique ne serait pas causée par une croissance exagérée de Malassezia, mais par une réponse anormale du patient à ces champignons. Certaines personnes présenteraient en effet une prédisposition à cette dermatose, impliquant probablement un trouble immunitaire, sans que cela ait vraiment pu être démontré. Mais la prévalence augmentée de la maladie chez les patients atteints du VIH et du syndrome de Down semble effectivement montrer qu’un dérèglement immunitaire favorise le développement de la dermite séborrhéique.
Références
Adapté de «Dermite séborrhéique: manifestations cliniques et prise en charge», Drs Sébastien Menzinger et Emmanuel Laffitte, Clinique de dermatologie HUG, in Revue médicale suisse 2011 ; 7 : 752-8, en collaboration avec les auteurs.
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Dermatite atopique
Une peau sèche avec des plaques rouges, parfois suintantes, sur une ou plusieurs zones du corps, qui s’accompagne par de fortes démangeaisons. La dermatite atopique, plus connue sous le nom d’eczéma atopique, est une affection fréquente de la peau. En raison de l’inconfort qu’elle entraîne et de son impact sur l’image de soi, elle peut être vécue comme invalidante par ceux qui en souffrent. Environ 60% des patients développent la maladie au cours de leur première année de vie et 90% dans les cinq premières années. Si les symptômes ont tendance à s’atténuer, voire à disparaître avec l’âge, dans 10 à 30% des cas, ils persistent à l’âge adulte.
Acné
L’acné est une maladie du follicule sébacé formé par la glande sébacée et le poil. À la puberté, la glande sébacée sécrète du sébum en excès et trop épais, ce qui obstrue son orifice. C’est ce qui s’appelle la séborrhée. Cela provoque alors des comédons ouverts –les fameux points noirs– et des microkystes blancs, aussi appelés comédons fermés. Apparaissent également des pustules et des papules qui sont des petits boutons fermes et lisses.
VIH-Sida
Le sida est dû au VIH (virus de l'immunodéficience humaine). Il se transmet par contact direct avec du sang contaminé, lors de relations sexuelles ou directement de la mère à l'enfant.