Soins intensifs: l’hypnose en renfort

Dernière mise à jour 01/07/19 | Article
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Aux soins intensifs, on recourt à l’hypnose clinique pour améliorer le vécu des patients et atténuer l’empreinte du séjour.

«L’expérience hospitalière place spontanément les patients dans un état de conscience modifié. Ils ont une sorte de perméabilité et de résonance émotive propices à l’hypnose», explique Solenne Ory, infirmière spécialisée en soins intensifs (SI) aux Hôpitaux universitaires de Genève (HUG), qui la pratique dans le cadre du Programme hypnose, soutenu par la Fondation privée des HUG. Tout patient conscient peut bénéficier d’une séance d’hypnose pour modifier la perception de symptômes tels que la douleur, l’anxiété, ou encore améliorer son sommeil. Mais cette technique peut aussi être intégrée dans la relation de façon moins formelle. Pour les soignants formés, c’est une manière différente d’amener les soins, ajustée à chaque patient.

Ainsi, un regard, un geste, une parole accompagnent un geste médical invasif, un examen délicat, dans l’espoir d’une plus grande acceptation. Souvent en état de choc, lourdement appareillés et figés dans un environnement hostile, les patients vivent une forme de morcellement. L’utilisation de cet outil leur permet d’être acteurs et partenaires des soins, et surtout leur redonne un contrôle dans un contexte où presque tout leur échappe. Il s’agit de les aider à mobiliser leurs propres ressources pour les remettre en mouvement et transformer les sensations inconfortables. Et aussi de les emmener ailleurs, hors de la chambre d’hôpital, au-delà d’un tuyau dans la gorge ou d’un membre douloureux. (E.L.)

Teymour, 24 ans: «Aujourd'hui, je vais bien»

«J’ai été hospitalisé en mai 2018 à cause d’une mauvaise toux qui ne faisait qu’empirer. A l’échographie, les cardiologues ont vu que j’avais plein d’eau autour du cœur et des poumons. Ils ont effectué une ponction en urgence et je me suis réveillé dix jours plus tard aux soins intensifs. J’étais branché de partout, intubé et plus capable de respirer seul. Ce n’est qu’une semaine après qu’on m’a expliqué mon état en détail. Au cours de l’opération, les médecins ont découvert une tumeur du médiastin (zone de la cage thoracique entre les poumons). Cette nouvelle m’a fait l’effet d’une bombe.

Au total, j’ai passé plus de 40 jours aux soins intensifs. C’était physiquement très éprouvant, j’ai perdu 20 kilos et j’étais souvent dans le brouillard. Heureusement, j’ai été chouchouté par l’équipe soignante. Parmi les nombreux soins que j’ai reçus, on m’a proposé des séances d’hypnose. Je faisais beaucoup de cauchemars et mes difficultés à respirer sans le masque à oxygène m’angoissaient. Cette méthode m’a vraiment apaisé.

Je suis rentré chez moi après plus de six mois d’hospitalisation. Aujourd’hui, je vais bien. Ma vie reprend son cours, je voyage et profite de chaque instant. Récemment, on m’a proposé de revenir à l’hôpital pour une consultation post-soins intensifs. Cela m’a fait beaucoup de bien de reparler du côté très émotionnel associé à mon séjour. J’ai pu me souvenir et comprendre pleins d’éléments qui restaient flous. Ma sœur, qui a été mon pilier, m’a accompagné à cet entretien. Elle a passé un moment seule avec l’infirmière. Quand je l’ai vue revenir les yeux pleins de larmes, je me suis rendu compte de l’impact que ça avait eu sur elle et son besoin d’en parler. Elle vient désormais d’entamer des études pour devenir infirmière.» (A.R.)

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Article repris du site  pulsations.swiss

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