«La santé est un capital à entretenir pour faire ce que l’on aime»

Dernière mise à jour 12/01/23 | Questions/Réponses
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L’année de ses 70 ans, Daniel Perler réussit à compléter l’ascension de soixante montagnes de plus de 6000 mètres. Ce postier de formation n’a pas peur de dépasser ses limites physiques et psychologiques.

Bio express

1952 Naissance à Lausanne.

1980 Ascension du mont McKinley, s’élevant à 6190 mètres d’altitude et situé en Alaska.

2002 Il gravit l’Everest, situé à 8849 mètres.

2009 Les «7 summits» sont cochés: les sommets des sept montagnes les plus élevées de chaque continent sont foulés.

2011 Début du projet des 60 sommets, qui a pour but d’atteindre le haut de soixante montagnes de plus de 6000 mètres.

2022 Il termine le projet des 60 sommets avec succès.

    

Comment votre amour pour la montagne a-t-il débuté?

Daniel PerlerPar des rencontres. Lorsque j’étais adolescent, certaines personnes m’ont proposé des marches en montagne. À 28 ans, j’ai rencontré au hasard d’une soirée quelqu’un qui m’a proposé de faire l’ascension du mont McKinley. Je ne savais pas de quoi il s’agissait sur le moment, mais j’ai dit oui. Ce n’est que le lendemain que j’ai lu que c’était le plus haut sommet d’Amérique du Nord, situé en Alaska. Mais j’avais déjà dit oui, alors j’y suis allé!

Puis vous avez grimpé les «7 summits», qui correspondent aux sommets les plus hauts de chaque continent, et venez de terminer l’ascension de soixante sommets de plus de 6000 mètres. Comment vous entraînez-vous pour faire de telles prouesses?

Je fais beaucoup de course à pied, qui me donne de l’endurance et la volonté de toujours me surpasser. J’ai notamment fait la course Sierre-Zinal 21 années de suite. En mettant ensemble tous les kilomètres parcourus depuis que je suis jeune, c’est comme si j’avais fait trois fois le tour de la terre! Aujourd’hui, je cours encore quasiment tous les jours, mais beaucoup moins qu’avant.

Comment avez-vous su quel entraînement était adapté à vos besoins?

Au début, je lisais des revues. Mais honnêtement, le meilleur moyen est d’apprendre à se connaître. Le corps est bien fait: on sent si on est trop essoufflé et si ce qu’on fait n’est pas adapté ou mauvais pour notre corps. Il vaut mieux s’écouter.

Faites-vous particulièrement attention à votre alimentation?

Au début, je faisais tout faux. Je me souviens des premières veilles des courses Sierre-Zinal, où l’on s’envoyait 400 grammes de viande rouge avec une bonne bouteille de vin. On se rendait bien compte que ce n’était pas adapté, on arrivait au bout de la course dans des conditions atroces! La diététique du sport ne m’a accompagné que ces vingt dernières années. Mais encore aujourd’hui, je ne suis pas un «gourou» de la nourriture.

En fait-on trop aujourd’hui selon vous?

L’alimentation liée au sport est devenue un business. On vous fait croire qu’il faut toujours boire et manger les derniers produits, les meilleures barres de céréales. Ça nous rend anxieux. À mon avis, à chacun de faire comme il le sent en fonction d’un raisonnement logique. Il n’y a pas besoin de réinventer la roue, on se rend bien compte ce qui est bon ou pas pour nous.

Que représente la santé pour vous?

C’est un capital qu’il faut entretenir afin de pouvoir faire ce qu’on aime. Il ne faut pas s’en préoccuper à longueur de temps, sinon on tombe dans la dépression, mais il faut être précautionneux. Il m’arrive de faire des excès, mais je fais toujours attention par la suite quand c’est le cas.

Monter des sommets ne requiert pas seulement une bonne santé physique. Comment alimentez-vous votre force mentale?

C’est sûr que ce n’est pas toujours facile. On doit se lever très tôt, il fait froid, parfois on se sent seul. C’est pour ça qu’il ne faut jamais partir si on a un souci à la maison. Ce n’est pas comme ça qu’on le résoudra, au contraire. Si on a des problèmes qui nous prennent la tête, on n’arrivera jamais en haut. Il y a assez de choses auxquelles penser quand on monte. Ce qui m’aide est de garder mon but en tête: je sais que le sommet est là. J’ai aussi la chance d’avoir une famille qui m’a toujours soutenu dans mes aventures.

Que diriez-vous à celles et ceux qui manquent de courage pour se lancer dans leurs projets?

Osez! Beaucoup de gens disent: «J’aimerais bien… mais le mois prochain, je dois faire ça, je n’ai pas congé…» Si on pense comme ça, il y aura toujours quelque chose qui nous retiendra. Aujourd’hui, il n’y a plus d’excuse, tout est plus facile. Si on a des projets, il faut aller jusqu’au bout, point final.

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Paru dans le hors-série «Votre santé», La Côte/Le Nouvelliste, Novembre 2022.

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