Coups de froid sur les doigts
C’est, par temps froid, une brutale et très désagréable sensation: les doigts deviennent à la fois douloureux et insensibles, bientôt pâles, ivoires, comme morts. La vie ne reviendra dans ces extrémités qu’au bout de quelques minutes (quelques dizaines parfois) sous l’effet de la chaleur. Dans certains cas, les orteils, mais aussi le nez, les lèvres et les lobes d’oreilles peuvent être concernés.
La maladie de Raynaud est un trouble vasomoteur paroxystique correspondant à un arrêt brutal et transitoire de la circulation artérielle dans les extrémités digitales. Elle se traduit par des modifications de coloration des doigts associées à des sensations de «doigts morts».
Le phénomène peut être décomposé en plusieurs phases:
- phase «syncopale» (doigts blancs)
- phase «cyanique» (doigts bleus)
- phase de «dilatation réactionnelle» (doigts rouges).
Des sensations désagréables
Les symptômes caractéristiques? Sensations de picotement, d’engourdissement et de brûlure, associés à une extrême pâleur. C’est une expérience particulièrement désagréable pour ceux qui en sont atteints, dont une majorité de femmes (70 à 90%). Pour savoir si on en souffre, on peut faire le test de la «provocation au froid» en plaçant les deux mains en immersion dans de l’eau glacée. Le froid, associé à de l’humidité, sont des conditions propices à de telles crises.
La brutale sensation de froid et la douleur sont dues à une réduction, puis à l’arrêt, de la circulation sanguine dans les extrémités des doigts. Et cet arrêt est lui-même la conséquence de la constriction des artérioles qui assurent l’arrivée sanguine dans ces zones excessivement sensibles. C’est ni plus ni moins une asphyxie. La douleur disparaîtra lorsque ces artérioles auront retrouvé leur lumière et que le sang circulera à nouveau, apportant chaleur et vie. Grâce au réchauffement, les doigts passent de la couleur ivoire au bleu-violet, les douleurs s’accentuant souvent quelques instants avant de finalement disparaître.
Comment se réchauffer?
Porter des gants permet de maintenir la chaleur. Une autre solution simple pour réchauffer ses mains consiste à les plonger dans de l’eau tiède jusqu’à obtenir leur revascularisation. En cas de gêne importante (ou faute de disposer d’eau tiède), on peut accélérer le retour du sang via la force centrifuge, en décrivant avec les bras de grands arcs de cercles. De petits dispositifs adaptés («chaufferettes») peuvent aussi se révéler très utiles.
Dans tous les cas, la consommation de tabac est formellement contre-indiquée. Fumer déclenche le resserrement des vaisseaux sanguins, ce qui augmente le risque de crise ainsi que l’intensité et la durée des symptômes. De plus, le tabagisme augmente le risque d’obstruction des petits vaisseaux. Des solutions pharmaceutiques (vasodilatateurs, inhibiteurs calciques, dérivés nitrés) ainsi que des traitements moins officiels (extraits de ginko biloba, acupuncture, etc.) peuvent aussi être utilisés.