Zoom sur la ménopause

Dernière mise à jour 15/12/25 | Article
PS57_Ménopause
Survenant généralement autour de 51 ans, la ménopause est définie par l’absence de règles pendant plus d’un an. Environ 82% des femmes concernées éprouvent au moins un des symptômes propres à cette transition, lesquels incluent des bouffées de chaleur, une sudation nocturne, de la fatigue, des troubles de l’humeur, une sécheresse vaginale ou une prise de poids, à des degrés divers. Il est alors essentiel de discuter de ces troubles avec une ou un gynécologue, car ils peuvent durer plusieurs années et affecter la qualité de vie. «Encore trop de femmes ne consultent pas, alors qu’elles souffrent. Pourtant, des solutions efficaces existent», souligne la Dre Isabelle Streuli, responsable de l’Unité de médecine de la reproduction et d’endocrinologie gynécologique aux Hôpitaux universitaires de Genève (HUG).

L’influence du stock de follicules ovariens

Les femmes naissent avec un stock défini de follicules ovariens. Celui-ci diminue progressivement dès la vie fœtale, jusqu’à son épuisement complet vers la cinquantaine. Ces follicules jouent un rôle clé non seulement dans la maturation des ovules et l’ovulation, mais également dans la production d’hormones, dont les œstrogènes. «Les années précédant la ménopause, les variations hormonales causées par la diminution du stock folliculaire entraînent des modifications des cycles menstruels. Ceux-ci vont d’abord se raccourcir, puis devenir irréguliers avant de s’arrêter complètement», détaille la Dre Streuli. Ces variations entraînent des symptômes plus ou moins gênants, qui peuvent persister plusieurs années après la ménopause.

Une baisse de fertilité progressive

La perte de fertilité survient plusieurs années avant la ménopause. En effet, avec l’âge, la qualité des follicules diminue et la proportion d’ovules anormaux augmente. «Pendant cette période, les femmes continuent à ovuler, mais leurs ovules présentent davantage d’anomalies chromosomiques, ce qui augmente le risque de fausse couche», explique la Dre Streuli. Autour de la quarantaine, les femmes ont ainsi généralement plus de difficultés à tomber enceintes.

L’importance de l’hygiène de vie

Pour atténuer les symptômes de la ménopause et réduire les risques qui y sont associés, tels que les maladies cardiovasculaires et la fragilité osseuse, l’hygiène de vie joue un rôle essentiel. «Si l’on fume, par exemple, c’est le moment idéal pour arrêter, souligne la Dre Streuli. Il est également conseillé d’introduire une activité physique régulière combinant entraînements cardiovasculaires et renforcement musculaire.» Par ailleurs, il est recommandé de veiller à un apport suffisant en calcium et en vitamine D, par le biais d’une alimentation équilibrée et si besoin d’une supplémentation, afin de préserver la santé des os.

Traitements médicamenteux

À la suite d’une étude américaine menée dans les années2000, des préoccupations ont émergé concernant les risques accrus d’accident vasculaire cérébral et de cancer du sein associés au traitement hormonal de la ménopause. Cependant, la Dre Streuli tient à rassurer: «Cette étude concernait une population à risque et évaluait des molécules qui ne sont pas utilisées en Europe.» Aujourd'hui, le traitement hormonal est prescrit uniquement lorsque les symptômes impactent significativement le quotidien, et seulement après une évaluation personnalisée des risques. «Lorsqu’il est prescrit conformément aux recommandations, il est généralement bien toléré et soulage efficacement les symptômes, améliorant ainsi considérablement la qualité de vie des femmes», assure la médecin. Pour celles qui souhaitent éviter la thérapie hormonale, des alternatives ciblant des symptômes spécifiques sont disponibles. Il s’agit par exemple de traitements agissant sur le centre thermorégulateur du cerveau pour soulager les bouffées de chaleur ou locaux, à base d’œstrogènes, pour atténuer la sécheresse vaginale.

Le cas de l’insuffisance ovarienne précoce

Chez certaines femmes, le stock folliculaire diminue prématurément, soit avant 40ans. Ce phénomène est appelé «insuffisance ovarienne prématurée». Les symptômes comprennent des perturbations du cycle menstruel, des problèmes de fertilité et des symptômes de carence hormonale. «Une carence précoce en œstrogènes expose ces femmes à un risque élevé, à long terme, d’ostéoporose et de fractures, ainsi qu’à un risque accru de maladies cardiovasculaires, car elles ne bénéficient plus de la protection apportée par les œstrogènes, souligne la médecin. Il est donc recommandé de leur proposer un traitement par hormonothérapie jusqu’au début de la cinquantaine, autrement dit à l’âge de la ménopause physiologique.»

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