Hypothyroïdie

Dernière mise à jour 04/11/11 | Maladie
Cou

L’hypothyroïdie est la conséquence d’une trop faible production d’hormones par la glande thyroïde.

Brève description

L’hypothyroïdie est la conséquence d’une faible production d’hormones par la thyroïde.

La thyroïde est une glande située sur la face antérieure du cou, en dessous de la pomme d’Adam, que l’on ne voit pas lorsqu’elle est de taille normale. Elle produit des hormones (appelées T4 et T3) dont le rôle est de réguler le métabolisme des cellules de notre corps. De ce fait, elles contribuent, entre autres, au bon fonctionnement des muscles, dont le cœur, et des différents organes (système digestif, cerveau notamment), ainsi qu’au maintien de la température corporelle. Elles permettent en quelque sorte au « moteur » de nos cellules et organes de fonctionner de manière équilibrée. En cas d’hypothyroïdie, ce moteur fonctionne au ralenti.

L’hypothyroïdie est une affection fréquente qui touche 5 à 10 fois plus souvent les femmes que les hommes. Elle peut se rencontrer à tout âge, mais augmente au fil du temps pour atteindre environ 10% chez les femmes de plus de 60 ans.

Différents symptômes peuvent faire suspecter une hypothyroïdie. Une prise de sang permet de poser le diagnostic.

Symptômes

Les symptômes classiquement associés à l’hypothyroïdie sont les suivants :

  • une fatigue et un manque d’énergie
  • une frilosité
  • une humeur dépressive
  • une prise de poids malgré un appétit diminué
  • une constipation
  • un rythme cardiaque ralenti
  • des œdèmes (notamment sur le visage, avec les yeux bouffis)
  • des douleurs musculaires
  • une peau et des cheveux secs, une perte de cheveux, des ongles cassants
  • une voix grave et enrouée
  • un cycle menstruel irrégulier avec parfois un arrêt des règles, une difficulté à avoir des enfants
  • des troubles de la concentration, une perte de mémoire
  • un goitre (la thyroïde est agrandie)

Tous les symptômes ne sont pas toujours présents et ils apparaissent généralement de façon très progressive. Ils dépendent également de la sévérité de l’hypothyroïdie. Ainsi les hypothyroïdies légères sont souvent asymptomatiques. A noter encore que ces symptômes sont « aspécifiques », c’est à dire que leur présence ne signifie pas que l’on souffre nécessairement d’une hypothyroïdie. Par exemple, toutes les personnes se plaignant de fatigue et d’une prise de poids ne sont pas hypothyroïdiennes !

Causes

La cause principale d’hypothyroïdie est auto-immune, c’est-à-dire que la thyroïde est progressivement détruite par le système immunitaire de la personne qui réagit comme si la glande était un élément étranger. On ignore ce qui déclenche cette maladie, souvent appelée maladie de Hashimoto.

Certains médicaments peuvent bloquer la production des hormones thyroïdiennes. Les plus connus sont le lithium (utilisé pour traiter certaines maladies psychiatriques) et l’amiodarone (pour le traitement de certaines anomalies du rythme cardiaque (arythmies)) ainsi que les médicaments appelés antithyroïdiens de synthèse (carbimazole, propylthiouracile) utilisés pour traiter l’hyperthyroïdie. A noter que si elle est secondaire à la prise de médicaments, l’hypothyroïdie se corrige le plus souvent d’elle-même à l’arrêt du traitement.

Des inflammations de la thyroïde, appelées thyroïdites, dont le mécanisme est également auto-immun, peuvent causer une hypothyroïdie. Celle-ci est généralement transitoire, d’une durée de quelques semaines, avant que la fonction thyroïdienne ne redevienne à nouveau normale. Le plus souvent, elle fait suite à une phase, également transitoire, d’hyperthyroïdie (excès d’hormones thyroïdiennes). On distingue la thyroïdite silencieuse (indolore), la thyroïdite subaiguë, dite thyroïdite de « de Quervain » (très douloureuse) et la thyroïdite du post-partum (elle se déclare dans les 12 mois qui suivent un accouchement), qui est indolore.

Différents traitements utilisés pour d’autres maladies de la thyroïde (hyperthyroïdie, nodule ou cancer) peuvent causer une hypothyroïdie, notamment un traitement à l’iode radioactif ou une opération chirurgicale de la thyroïde. De même, la radiothérapie, utilisée pour traiter des cancers de la région du cou (cancers ORL), peut entraîner une hypothyroïdie. Celle-ci survient quelques mois ou même quelques années après le traitement.

Historiquement, la carence en iode était la première cause d’hypothyroïdie puisque l’iode est le composant principal des hormones thyroïdiennes. L’hypothyroïdie sévère qui touchait les jeunes enfants, notamment dans les régions montagneuses où le manque d’iode était important, était responsable de la maladie appelée crétinisme (d’où l’appellation « crétins des Alpes »). Depuis l’introduction de l’iode dans le sel de cuisine, cette cause d’hypothyroïdie est devenue très rare dans les pays industrialisés, mais elle reste malgré tout la première cause d’hypothyroïdie dans le monde.

L’absence de thyroïde à la naissance (hypothyroïdie congénitale) touche un nouveau-né sur 3500. Cette forme d’hypothyroïdie se dépiste de manière systématique quelques jours après la naissance par le test de Guthrie (analyse d’une goutte de sang prélevée au niveau du talon du nouveau-né).

Une maladie de l’hypophyse ou de l’hypothalamus, deux structures situées à la base du cerveau, est une cause rare d’hypothyroïdie. Comme la plupart des glandes du corps, la thyroïde ne fonctionne pas toute seule. Elle produit les hormones thyroïdiennes sous le contrôle de l’hypophyse, une glande agissant comme un chef d’orchestre, elle-même stimulée par l’hypothalamus. En cas de maladie de l’hypothalamus ou de l’hypophyse (principalement des tumeurs) ou après une radiothérapie cérébrale, la thyroïde peut ne plus être stimulée et, de ce fait, elle cesse de fonctionner. On parle dans ce cas d’hypothyroïdie centrale.

Facteurs de risque

Les facteurs de risques pour une hypothyroïdie sont :

  • le sexe féminin (en particulier après 50 ans)
  • la carence alimentaire en iode
  • la grossesse (car les besoins en hormones thyroïdiennes augmentent durant cette période)
  • les antécédents personnels ou familiaux de maladies de la thyroïde ou de maladies auto-immunes (diabète de type 1, insuffisance des glandes surrénales)
  • des médicaments tels que le lithium, l’amiodarone, les antithyroïdiens utilisés pour traiter l’hyperthyroïdie
  • les tumeurs de l’hypophyse
  • d’autres traitements tels que l’iode radioactif, la chirurgie de la thyroïde, la radiothérapie au niveau du cou ou du cerveau

Traitement

Dans la majorité des cas, l’hypothyroïdie est une maladie définitive qui ne se guérit pas. En d’autres termes, la thyroïde ne recommence pas à fabriquer les hormones thyroïdiennes. De ce fait, le traitement de l’hypothyroïdie repose sur une substitution (remplacement) hormonale, en l’occurrence la prise de lévothyroxine (T4). Il n’est pas nécessaire de prendre également l’hormone T3, car la T4 est transformée en T3 dans l’organisme.

Ce traitement, sous forme de comprimés, doit se prendre idéalement le matin à jeun, 30 minutes avant le petit-déjeuner, à distance d’une éventuelle prise de calcium ou de fer, qui diminuent l’absorption de la lévothyroxine. La dose dépend essentiellement du poids de la personne.

En cas d’oubli d’une dose, celle-ci peut être compensée par la prise d’une double dose le lendemain, sans conséquences sur les symptômes ou l’équilibre de la substitution.

Evolution et complications possibles

En dehors de certaines inflammations (thyroïdites) transitoires, l’hypothyroïdie est en général définitive. Dans sa forme auto-immune classique (maladie de Hashimoto), elle s’installe progressivement sur plusieurs années jusqu’à un arrêt complet de la production d’hormones thyroïdiennes.

La complication principale d’une hypothyroïdie de longue date non traitée est l’évolution vers une forme sévère et grave de la maladie, appelée myxœdème qui, dans un stade ultime, peut entraîner une perte de connaissance ou un coma (coma myxœdémateux) menaçant la vie. De nos jours, cette évolution est devenue très rare, l’hypothyroïdie étant le plus souvent détectée et traitée suffisamment tôt.

Chez l’enfant, une hypothyroïdie non diagnostiquée et non traitée entraîne un retard de croissance et du développement intellectuel. Le dépistage de cette maladie, effectué juste après la naissance, permet d’éviter les complications par l’introduction précoce d’un traitement substitutif d’hormones thyroïdiennes.

Chez une femme enceinte, une hypothyroïdie peut entraîner des complications pour la grossesse (p. ex. fausse-couche) et pour l’enfant (retard de croissance, prématurité). Il est donc important de toujours traiter l’hypothyroïdie chez la femme enceinte.

Prévention

Historiquement, l’hypothyroïdie due à une carence en iode a pu être prévenue dans les pays industrialisés par l’adjonction d’iode dans le sel de cuisine. Mais pour sa forme auto-immune, la plus fréquente dans les pays industrialisés, il n’existe pas de mesure préventive.

Quand contacter le médecin ?

L’hypothyroïdie n’est pas une urgence médicale. C’est un problème qui peut être abordé et discuté au cours d’une consultation de routine auprès du médecin traitant.

Une personne peut contacter le médecin pour dépister une hypothyroïdie lorsqu’elle présente, de façon progressive, plusieurs symptômes évocateurs d’un manque d’hormones thyroïdiennes. Ces symptômes sont peu spécifiques, seule une prise de sang permet de poser le diagnostic.

En cas de désir de grossesse, un dépistage de l’hypothyroïdie devrait en principe être effectué, surtout s’il existe des antécédents de problèmes thyroïdiens chez la personne ou dans sa famille, ou si des symptômes font suspecter un problème thyroïdien. Par ailleurs, une femme enceinte prenant des hormones thyroïdiennes pour une hypothyroïdie doit contacter son médecin traitant, son gynécologue ou son endocrinologue dès le tout début de la grossesse afin d’adapter le traitement, c’est-à-dire d’augmenter la posologie en raison des besoins plus importants en hormones thyroïdiennes pendant la grossesse.

Informations utiles au médecin

Pour préciser le diagnostic, le médecin s’intéressera en particulier :

  • aux facteurs de risque (antécédents personnels et familiaux de maladies de la thyroïde, prise de certains médicaments)
  • aux symptômes et à leur évolution au cours du temps

Examens

Le médecin examinera d'abord la thyroïde pour déterminer sa taille et sa consistance (palpation du cou).

Le diagnostic d’hypothyroïdie est confirmé par une prise de sang évaluant la fonction thyroïdienne. Le test le plus utile est la mesure de la TSH qui est l’hormone de l’hypophyse qui stimule la thyroïde. En cas d’hypothyroïdie, l’hypophyse réagit au manque d’hormones thyroïdiennes en tentant de stimuler la thyroïde. C’est pourquoi l’hypothyroïdie se diagnostique par une élévation de la TSH. Lorsque le diagnostic est posé, on peut également évaluer la sévérité de la maladie en dosant les hormones thyroïdiennes (T3 et T4).

Le diagnostic d’hypothyroïdie auto-immune peut être confirmé par un dosage de certains anticorps dirigés contre la thyroïde, mais ce dosage n’est pas indispensable car il ne modifie pas l’attitude thérapeutique qui consiste à remplacer les hormones thyroïdiennes manquantes.

L’échographie de la thyroïde n’est pas nécessaire au diagnostic d’hypothyroïdie. Elle est surtout utile dans les cas où la palpation de la thyroïde fait suspecter la présence d’un ou plusieurs nodules.

La scintigraphie de la thyroïde est une méthode d’imagerie qui montre l’activité de la glande. Elle est réservée au diagnostic d’hyperthyroïdie, mais n’apporte pas d’information utile en cas d’hypothyroïdie.

Références

  • http://www.passeportsante.net
  • http://www.vulgaris-medical.com
  • Livre : Endocrinologie, L. Perlemuter et J.-L. Thomas, 5e édition, 2003, Editions Masson.

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