Dermatologie: cinq problèmes de peau

Dernière mise à jour 12/05/16 | Article
Dermatologie: cinq problèmes de peau
La peau est notre plus grand organe. Elle représente 10% de la totalité de notre corps, ce qui équivaut à une surface de deux mètres carrés en moyenne. C’est dire si elle peut être cause de soucis majeurs... Les maladies dermatologiques sont nombreuses et souvent difficiles à diagnostiquer. On peut les diviser en trois grands groupes. Les maladies inflammatoires de la peau, comme l’eczéma, le psoriasis, les urticaires –des affections chroniques que les patients apprennent à soigner et pour lesquelles ils consultent surtout en phase aiguë–, les maladies malignes (cancer) et les maladies infectieuses. Elles se manifestent de différentes manières sur la peau.

Exanthèmes ou éruption cutanée (rash)

Ce sont des lésions généralisées qui apparaissent rapidement sur tout le corps, accompagnées ou non de démangeaisons. On n’en connaît a priori pas l’origine. Il peut s’agir d’une réaction sévère à un médicament (on parle alors de toxidermie) ou d’une réaction à une infection virale –comme la rougeole ou la rubéole– ou à une maladie sexuellement transmissible, comme par exemple la syphilis.

Grain de beauté suspect

Le patient a découvert un grain de beauté (nævus) qui l’inquiète et lui fait craindre un cancer de la peau. Dans ce cas, la règle ABCD peut lui permettre d’évaluer la dangerosité ou non du nævus en vérifiant quatre points correspondant à ces lettres. A: le nævus est Asymétrique. B: sa Bordure est irrégulière. C: sa Couleur n’est pas uniforme. D: son Diamètre dépasse 5 millimètres. Si trois de ces critères sont remplis, on parle d’un nævus dysplasique. Il peut évoluer vers un mélanome, le cancer de la peau le plus dangereux. La méthode ABCD est valable uniquement pour les mélanocytes, les grains de beauté qui produisent de la mélanine (la couleur brune ou noire). En cas de doute, il faut s’adresser à un dermatologue assez rapidement.

Urticaire

L’urticaire se manifeste par des rougeurs en relief, du type des piqûres d’orties. Elles sont multiples et grattent énormément. Chaque lésion ne reste à la même place qu’un maximum de 24 heures, après quoi elle se déplace. Une manière facile de savoir si les lésions sont bien causées par une urticaire est de marquer l’une d’elles au feutre et de voir si elle Des atteintes sur au moins un tiers de la surface totale de la peau doivent être considérées comme une urgence 28 épiderme planète santé –mars 2016 est toujours en place après 24 heures. Si c’est le cas, ce n’est pas une urticaire. La plupart du temps, la maladie n’est pas grave, sauf si elle touche les muqueuses, les lèvres ou la langue et s’accompagne de difficultés respiratoires. Dans ce cas, il s’agit d’une véritable urgence vitale nécessitant une consultation chez le médecin le plus proche. Dans 5% des cas seulement, l’urticaire est la manifestation d’une vraie réaction allergique. Elle est souvent provoquée par des intolérances –à l’alcool, à un conservateur, aux fraises, aux fruits de mer, à un médicament. Elle peut aussi être associée à une infection, un cancer... la liste est longue. C’est une maladie très fréquente, 20 à 25% de la population présente au moins un épisode d’urticaire dans sa vie, le plus souvent sans gravité et sans que sa cause soit établie.

Quelques gestes simples pour une peau en bonne santé

«Si l’on veut préserver sa peau, mieux vaut ne pas trop en faire!», conseille le Docteur Hoang-Chinh Pham, dermatologue à Nyon. Soit ne pas utiliser de trop nombreux produits, mais juste de quoi hydrater la peau si nécessaire. En évitant les crèmes trop grasses qui sont comédogènes, les savons trop agressifs, les produits qui ont de nombreux parfums, et… les produits censés être naturels, souvent plus allergisants que les produits industriels car ils contiennent des protéines très actives et peu testées. Naturel n’est donc pas synonyme d’inoffensif! Il est aussi important de se protéger du soleil en raison du cancer mais aussi du vieillissement précoce de la peau. Enfin chacun doit surveiller un peu sa peau, toute tache qui pourrait dégénérer (lire «Grain de beauté suspect») ou plaie qui ne guérit pas. Mieux vaut alors faire un petit contrôle chez le dermatologue.

Le psoriasis

Le psoriasis en plaque, le plus courant, s’installe de manière progressive. Il s’agit de plaques rouges dites érythémato-squameuses, soit composées de grandes squames disposées sur des plaques très bien délimitées. C’est sur les coudes, les genoux et le cuir chevelu qu’on les trouve le plus fréquemment. Dans de rares cas, le psoriasis peut s’étendre à toute la peau, on parle alors d’érythrodermie. C’est un motif de consultation d’urgence.

Eczéma

Il y a plusieurs types d’eczéma. L’eczéma allergique apparaît au contact d’un allergène, comme par exemple le nickel. La réaction commence au lieu de contact, pour s’étendre ensuite. L’eczéma peut aussi résulter simplement de l’exposition à des substances irritantes, comme le désinfectant chez le médecin ou encore les produits ménagers. Là aussi, l’eczéma se manifeste à l’endroit exposé. L’eczéma atopique est quant à lui d’origine génétique et se manifeste très souvent dès l’enfance. Il peut présenter des phases aiguës et il est parfois difficile à différencier d’un psoriasis. Mais les sites de prédilection sont plutôt le creux du genou ou du coude, alors que le psoriasis touche la partie externe de ces endroits. Par ailleurs, les squames sont beaucoup plus petites dans l’eczéma que dans le psoriasis et elles sont moins clairement délimitées.

Aux urgences

Les maladies dermatologiques sont nombreuses et parfois difficiles à différencier. Comment savoir s’il faut consulter en urgence ou non? Wolf-Henning Boehncke, chef du service de dermatologie et vénérologie aux Hôpitaux universitaires de Genève, demande aux urgences de trier les cas selon les critères suivants. Sont considérés comme une urgence les patients dont la peau est atteinte sur au moins un tiers de sa surface totale*. A partir de cette limite, la peau ne peut plus fonctionner normalement. Un peu comme dans le cas de brûlures importantes, il faut réhydrater le patient, lui donner des protéines et vérifier qu’il n’y a pas d’infection. Dans l’évaluation de l’urgence, le critère «temps» joue aussi un rôle. Des lésions récentes –moins d’une semaine– sont plus inquiétantes. De même que les maladies qui se présentent avec des bulles ou des vésicules, voire une nécrose ou un décollement de la peau.

Autant de dommages sévères de la peau qui ont pour conséquence des plaies, des ulcérations ou encore des complications lourdes comme des surinfections. Dans les urgences relatives, permettant une attente de quelques jours, sont regroupés les cas d’atteintes moyennes de la peau –plus de 10% de sa surface est touchée–, de même que les cas s’étant manifestés en moins d’un mois. Le prurit entre aussi dans ces critères. Il n’est pas dangereux en soi, mais peut être très pénible et empêcher le patient de travailler. Il en va de même pour l’urticaire, pour les mêmes raisons. Toutes les affections dermatologiques qui ne rentrent pas dans ces deux groupes peuvent attendre une consultation habituelle sur rendez-vous.

* L’étendue des lésions est évaluée selon la «règle de 9». La tête ou un bras correspondent à 9% de la surface totale de la peau du patient. Le torse, le dos, les jambes, correspondent respectivement à deux fois 9%. Les parties génitales à 1%, de même que la main, paume et doigts compris.

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