Reprendre son souffle: le traitement de l’asthme

L'asthme bronchique est la maladie respiratoire la plus fréquente en Suisse. Il touche 7% des adultes et 10 % des enfants. Les bronches relient la trachée aux alvéoles pulmonaires où se font les échanges gazeux. Dans l’asthme, elles réagissent trop fortement, ce qu’on appelle une hyperactivité bronchique. Celle-ci s’explique par une inflammation des bronches. L’asthme est une maladie chronique avec des exacerbations (symptômes transitoirement exagérés) variables selon les malades. Souvent, il y a crise d’asthme.

Les épisodes d’asthme aigu peuvent être provoqués par plusieurs facteurs. Citons ainsi la pollution de l'air ou le contact avec des produits chimiques. L’exposition à des allergènes est un déclencheur très fréquent, qu’il s’agisse des pollens au printemps, du contact avec des animaux auxquels on serait allergique ou de la pratique d’une profession allergisante (les boulangers connaissent parfois, ainsi, l'asthme à la farine).

L'asthme se traite essentiellement avec des médicaments. Ceux-ci peuvent être de deux types: soit ils dilatent les bronches (bronchodilatateurs), facilitant ainsi le passage de l’air, soit ils réduisent l’inflammation des bronches (anti-inflammatoires locaux). Les deux peuvent être utilisés en combinaison.

Un très grand progrès accompli ces dix dernières années est d'avoir compris que l'on peut traiter l’asthme avec des inhalations régulières de corticostéroïdes à très petit dosage. Ce mode d’administration de ces médicaments qui réduisent l’inflammation permet que le malade ne connaisse pas les effets secondaires graves des substances dérivées de la cortisone.

 Cependant, ce traitement repose sur le fait que le malade asthmatique comprenne très bien la technique d’inhalation, de manière à ce que le maximum de substance active parvienne au bon endroit. En effet, comme l'action du médicament est très localisée, il doit parvenir très profondément dans l'arbre des bronches. Il est donc fondamental que les professionnels de la santé aident le patient à utiliser correctement ces techniques, ce d’autant plus qu’elles diffèrent selon l'appareil d’inhalation utilisé.

Le patient, s’il est bien formé, peut contribuer à maîtriser son asthme bronchique avec efficacité. Ainsi, les professionnels de la santé doivent l’aider, non seulement à pouvoir détecter une crise mais aussi à suivre un plan d'action pour la traiter quand elle arrive, sans attendre une décompensation grave.

Grâce à l’enseignement thérapeutique au malade avec plan d’action, la mortalité de l'asthme en Suisse est passée d’environ 360 décès par an il y a vingt ans à moins de 100 aujourd’hui. C’est un succès thérapeutique, ce d'autant plus que les personnes qui mouraient d’asthme étaient souvent jeunes.