Préserver son foie: un geste vital au quotidien
Le foie possède de multiples fonctions, il filtre le sang en éliminant les toxines et joue un rôle important dans le métabolisme des graisses. Nos modes de vie actuels, marqués par une nourriture trop riche, une activité physique trop faible et des apéros trop fréquents, ne favorisent pas son bien-être. « Environ un quart de la population adulte souffre de stéatose hépatique, plus communément appelée ‘foie gras’. Cette maladie est due à une accumulation de graisses dans les cellules hépatiques. Elle est étroitement liée au surpoids et à l’obésité. Lorsque trop de gras circule dans le corps, le foie l’accumule et cela finit par l’endommager », détaille le Dr Nicolas Goossens, chef du Centre des affections hépatobiliaires et pancréatiques des Hôpitaux universitaires de Genève (HUG).
Le foie est non seulement responsable de la production de la bile, qui émulsionne les graisses ingérées et facilite ainsi la digestion, mais il fabrique également le cholestérol et assure le stockage des triglycérides, un type de graisses servant de réserve d’énergie pour l’organisme. Une alimentation trop riche en lipides a donc des conséquences sur son fonctionnement, tout comme une consommation importante de fructose – un sucre naturellement présent dans les fruits, ajouté massivement dans les desserts industriels – qui se transforme en gras dans le foie. Sans oublier l’absorption régulière d’alcool, engendrant le même phénomène. « La stéatose hépatique peut progresser vers une inflammation du foie qui provoque des cicatrices. On parle alors de fibrose. Plus la fibrose se développe, plus le foie est endommagé. À un stade avancé, on est face à une cirrhose », ajoute le spécialiste.
Une maladie sournoise, mais réversible
Si la fibrose est encore réversible, la cirrhose l’est beaucoup moins, car le tissu cicatriciel a remplacé les cellules saines entravant grandement les fonctions habituelles du foie. Un processus lent et silencieux. « La stéatose hépatique ne provoque pas beaucoup de symptômes. Lorsque ceux-ci apparaissent, le foie est déjà très endommagé, raison pour laquelle il faut agir tôt afin d’éviter des dommages irrémédiables », précise Nicolas Goosens. Parmi les signes qui peuvent alerter, l’apparition d’une jaunisse, la présence d’eau dans le ventre qui se traduit par un abdomen particulièrement gonflé, des saignements digestifs ou encore un état de confusion. Le spécialiste se veut toutefois rassurant : « Le foie a une bonne capacité à se régénérer. Une perte de poids, même petite, a déjà des répercussions positives sur la fonction hépatique. »
Enfin, d’autres maladies sont susceptibles de dégrader le foie, comme les différents types d’hépatites. « Elles sont en baisse car des traitements efficaces existent, sans oublier le vaccin contre l’hépatite B. Il faut cependant avoir à l’esprit que la plupart des pathologies de cet organe sont induites par l’hygiène de vie », conclut le spécialiste.
4 règles d’or pour ménager son foie
Lucie Rey, diététicienne à Lausanne et à Thierrens, livre quelques astuces pour ménager cet organe si précieux.
1) Privilégier une alimentation variée et équilibrée« Il n’existe aucun aliment miracle pour soutenir l’action du foie. Le processus de détoxification est complexe et requiert plusieurs nutriments que l’on trouve en mangeant selon les recommandations de la pyramide alimentaire suisse : beaucoup de fruits et légumes, des céréales complètes, des graisses végétales de bonne qualité, des protéines provenant de sources différentes, pas trop de viande rouge ni de gras saturés et surtout le moins possible d’aliments ultratransformés. Ils contiennent des additifs et sont pauvres en nutriments de qualité », explique la diététicienne.
2) Limiter les toxinesCe n’est pas un élément isolé qui va endommager le foie, mais plutôt le cumul de différentes substances et comportements. L’alcool, le tabac, le stress et les médicaments sont particulièrement délétères surtout lorsqu’ils sont consommés régulièrement et sur le long terme. « En revanche, un repas de fin d’année un peu trop copieux et arrosé n’aura pas de grande incidence sur la santé du foie. Lequel est capable de gérer des excès ponctuels », précise Lucie Rey.
3) BougerL’activité physique fait désormais partie des recommandations nutritionnelles car elle est aussi importante que le contenu de l’assiette. Bouger régulièrement est bien plus profitable à l’organisme que de se mettre au sport de façon intensive après une période d’inactivité. « De manière générale, il faudrait éviter de passer d’un extrême à un autre, que ce soit en termes d’alimentation, d’alcool ou de mouvement. Il est préférable d’être régulier sans tomber dans les excès », explique la diététicienne.
4) Ne pas céder aux promesses de détoxLes compléments alimentaires ou les plantes vendues comme détoxifiantes pour le foie ne se basent sur aucune étude sérieuse. « Il s’agit de promesses marketing. Il faut s’en méfier, d’autant que certaines plantes peuvent avoir des interactions avec des médicaments », conclut Lucie Rey.
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