Les résultats scolaires dépendent (aussi) de la santé bucco-dentaire

Dernière mise à jour 18/09/12 | Article
Les résultats scolaires dépendent de la santé bucco-dentaire
Rien de tel qu’une bonne dentition: pour la santé, l’esthétique, le confort et bien plus encore. Une équipe américaine vient de démontrer que les résultats scolaires sont étroitement liés à la santé bucco-dentaire. Les parents doivent le savoir : en matière dentaire, il n’est jamais trop tard pour bien faire.

Mordre dans l’école à pleines dents. Des chercheurs de l’Université de Californie viennent de nous démontrer l’importance de la dentition sur les performances scolaires. Inattendus, ces résultats sont publiés dans l’édition de septembre de l'American Journal of Public Health et le hasard veut que cette publication coïncide avec la rentrée des classes. Une occasion pour (re)prendre – si nécessaire – le chemin vers le cabinet dentaire, de préférence à celui de l’école buissonnière.

Penser aux dents des enfants avant qu'elles ne fassent mal

On ne pense généralement pas à ses dents. Sauf lorsqu’elles font mal. C’est là une attitude un peu ridicule. Sauf quand on est masochiste, bien sûr. Les dentistes ne le sont généralement pas, pas plus qu’ils ne sont sadiques. Tous vous diront que dans ce domaine mieux vaut (réussir à) prévenir que (tenter de) guérir. Le message est valable tant pour les parents que pour leurs enfants : il faut penser à ses dents avant qu’elles ne fassent mal.

Au risque de les décevoir, il faudra bien dire un jour aux plus petits que le brossage régulier, même méticuleux et après chaque repas, n’est malheureusement pas toujours suffisant. C’est que l’enfance est une période redoutable dans bien des domaines, à commencer par celui des dents (et on pourrait faire un parallèle avec l’autre extrémité de la vie). Il y a leur «percée», leur croissance, puis le remplacement de celles «de lait» par celles qui ne le seront plus jamais. Il y a encore, parfois, les conséquences traumatisantes de certaines pratiques sportives. Et il faut encore compter avec la peur du chirurgien-dentiste, le refus de porter des «appareils» qui plombent le sourire et les tentatives adolescentes de séduction. Et pourtant, on sait tous, consciemment ou pas, que l’on ne devrait pas plaisanter avec la santé des dents pas plus qu’avec celles des proches. Elles savent toujours (les dents) nous le rappeler à un moment ou à un autre. Mieux vaut donc savoir anticiper.

L’étude menée en Californie, dont les résultats viennent d’être rendus publics, tombe donc à point nommé: elle démontre, chiffres à l’appui, qu’une mauvaise santé buccodentaire et les souffrances (voire les maladies) qui y sont liées peuvent aller jusqu’à mettre les enfants en situation d’échec scolaire. Ce travail a été mené par des spécialistes de l’école de médecine dentaire de l’Université de Californie. Les résultats démontrent aussi le risque de l’enchaînement «niveau socio-économique défavorisé – accès insuffisant aux soins – performance scolaire moindre».

Absentéisme associé aux problèmes de dents

Cette étude américaine a porté sur la santé bucco-dentaire, l’assiduité et les résultats scolaires de près de 1’500 enfants socio-économiquement défavorisés des écoles primaires et secondaires du comté de Los Angeles. La même équipe avait déjà démontré que près de trois enfants défavorisés sur quatre de cette ville présentent des caries dentaires. Leur nouvelle étude établit clairement le lien entre santé buccodentaire et performance scolaire: les enfants qui souffrent (ou qui ont souffert) de douleurs dentaires sont quatre fois plus susceptibles d’avoir des résultats inférieurs à la moyenne que les enfants statistiquement comparables mais jouissant d’une bonne santé bucco-dentaire.

Une mauvaise santé buccodentaire n'est pas seulement associée à des notes inférieures, mais aussi à un taux plus élevé d’absentéisme et ce, tant pour les enfants que pour les parents. En moyenne, les enfants du primaire ont manqué six jours par an, et ceux du secondaire, deux jours et demi. En primaire, deux jours d'école manqués sont liés à des problèmes dentaires, chiffre un peu plus élevé dans le secondaire. Pour ce qui est des parents, ils ont manqué en moyenne deux jours et demi de travail par an pour s'occuper des problèmes dentaires de leurs enfants.

C’est l'accessibilité aux soins dentaires qui apparaît comme le facteur discriminant. Dans le comté de Los Angeles, 11% des enfants qui ont un accès limité aux soins dentaires (absence d’assurance complémentaire, difficultés de transport, etc.) souffrent d’une mauvaise santé buccodentaire. Ils ne sont que 4% chez les enfants ayant un accès facilité aux soins. Conclusion: la mauvaise santé bucco-dentaire affecte la performance scolaire des élèves. Et cette mauvaise santé peut, si rien n’est fait, prendre la dimension d’une épidémie. Les auteurs recommandent que les programmes de santé buccodentaire soient davantage intégrés dans les services de santé scolaire et que des études soient effectuées pour mieux cibler les efforts de prévention chez les enfants d’âge scolaires. Les mêmes causes produisant généralement des effets similaires, ce message vaut également de ce côté-ci de l’Atlantique.