L’obésité chez l’enfant: un poids pour l’avenir

Dernière mise à jour 15/01/14 | Article
L’obésité chez l’enfant: un poids pour l’avenir
Soigner l’obésité d’un enfant, c’est lui assurer une meilleure santé à l’âge adulte. Des programmes de soins existent pour un suivi adapté à chaque âge. L’exemple de «Contrepoids», un programme destiné aux jeunes valaisans et genevois en surpoids.

Être gros, quand on est enfant ou adolescent, ce n’est pas rigolo. Bien souvent, un embonpoint soulève les moqueries des «copains», rend les activités physiques peu plaisantes, abîme l’estime de soi et expose à des maladies chroniques à court et à long terme. En Suisse, environ 20% des enfants sont en surpoids et 4,5% d’entre eux souffrent d’obésité. Ici comme dans toute l’Europe, les spécialistes parlent d’une véritable épidémie. Freiner son expansion et assurer un avenir serein aux jeunes en excès pondéral est, aux yeux des spécialistes, une urgence de santé publique. Et pour cause, la détection précoce d’un surpoids permet d’éviter la persistance du problème à l’âge adulte, ainsi que la survenue de toutes les complications qui y sont liées : diabète, hypercholestérolémie, maladies cardio-vasculaires, atteintes du foie, problèmes respiratoires, orthopédiques, troubles du sommeil, etc.

Un dépistage précoce nécessaire

En effet, plus on dépiste et traite tôt les problèmes de surpoids chez l’enfant – de préférence avant 12 ans – plus grandes sont les chances de rétablir un équilibre avant que le surpoids ne s’installe durablement. Or, il faut savoir qu’à l’adolescence les habitudes alimentaires sont bien souvent déjà en place. Pour le professeur René Tabin, spécialiste en pédiatrie et néonatologie et Médecin chef du département médico-chirurgical de pédiatrie à Hôpital du Valais, il s’agit d’être très attentif au développement de l’enfant dès l’âge de 2 à 3 ans déjà: «C’est une période critique, d’une part parce qu’il y a un creux dans les contrôles médicaux chez le pédiatre ou le médecin de famille, d’autre part parce que l’enfant a désormais accès à une alimentation industrielle, qui peut s’avérer trop riche et donc peu adaptée. Plus tard, quand il entre à l’école vers 4 ou 5 ans, le danger de sédentarité s’y ajoute, l’enfant scolarisé devenant par la force des choses plus statique. Le manque d’exercice physique peut être accentué par les trajets en voiture ou en transport en commun plutôt qu’à pied.»

L’obésité infantile pose des problèmes différents de celle de l’adulte, ce qui suppose une plus grande vigilance dans le dépistage. « Tout d’abord, explique René Tabin, l’enfant étant en croissance, il n’y a pas d’IMC fixe auquel on peut se référer. De plus, les courbes de croissance et de poids évoluent constamment. On se base sur des courbes (les percentiles), pour voir s’il est dans la norme. Le fait que celle du poids se détache de celle de la taille est révélateur d’un problème qu’il faut surveiller de près. Le tour de taille est également un bon indicateur de la masse de graisse abdominale, elle-même associée aux facteurs de risques cardio-vasculaires et métaboliques».

Les causes d’un déséquilibre de la balance énergétique chez l’enfant sont à chercher le plus souvent du côté de l’hérédité, de la sédentarité, d’une alimentation trop dense en énergie, d’un manque de sommeil, de difficultés psychosociales ou, plus rarement, du côté de maladies endocriniennes, moléculaires ou génétiques.

Pas de régime, mais un changement des habitudes

Les traitements doivent être spécifiques: «Il ne s’agit pas d’imposer à l’enfant un régime amaigrissant, mais plutôt de ralentir ou stabiliser la prise de poids,afin de modifier progressivement la tendance de sa courbe. Pour y arriver, on privilégie une prise en charge comportementale multidisciplinaire à laquelle enfants et parents participent», indique René Tabin. C’est précisément l’objectif de «Contrepoids», un programme destiné aux 6 à 18 ans développé par les Hôpitaux universitaires de Genève (HUG) et instauré avec leur collaboration à l’Hôpital du Valais. Celui-ci s’étend sur un an, comprenant une phase intensive de six mois, soutenue par des médecins, psychologues, diététiciens, physiothérapeutes et maîtres d’éducation physique. Un tel traitement vise à augmenter le taux d’activité physique du jeune patient, à améliorer ses habitudes alimentaires, son estime de soi et son intégration sociale. «Le soutien psychologique de l’enfant, le renforcement du rôle parental et de la cohésion familiale, l’instauration de règles familiales sont importants pour le succès de la thérapie», complète le spécialiste.

Avant la mise en œuvre de mesures thérapeutiques, une anamnèse familiale et personnelle sera effectuée. Le spécialiste sera attentif en particulier à la présence d’obésité, de diabète et d’hypertension dans la famille, de diabète gestationnel, d’une prise de poids excessive durant la grossesse, d’une prématurité ou d’un faible poids de naissance, ainsi qu’au niveau d’activité physique de l’enfant, à son sommeil, au temps passé devant un écran, à la présence de troubles du comportement alimentaire, de difficultés d’ordre psychosocial en lien avec la scolarité ou la vie de famille, à son intégration, ou à d’autres phénomènes qui auraient pu servir de déclencheur à une prise de poids soudaine. On détectera également l’éventuelle présence de maladies sous-jacentes ou associées (par exemple diabète ou hypertension).

Une attention particulière sera portée aux habitudes de la famille comme cadre pour une action ciblée en faveur d’un poids sain. Les habitudes en matière d’alimentation (qualité et quantité des aliments, structure des repas) et d’hygiène de vie (déplacements, loisirs, activités sédentaires, etc.) seront discutées. La collaboration des parents est capitale puisque leur influence est majeure dans l’environnement et le mode de vie de l’enfant. Des conseils et de l’information, délivrés sous un mode ludique et adapté à chaque âge, ainsi que des activités physiques sont proposés pour encourager la mobilité. Car seul un encadrement spécifique permet de redonner au jeune le goût au sport sans le décourager par une recherche de performance inatteignable ou un esprit élitiste contre-productif.

Le programme «Contrepoids» est proposé en Valais, Vaud (Nyon) et à Genève. Des consultations spécialisées et d’autres programmes spécifiques existent dans d’autres cantons romands. En cas de besoin, le médecin traitant ou l’infirmière scolaire seront à même de renseigner les parents soucieux du poids de leur enfant.

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