Ostéoporose masculine

Dernière mise à jour 30/10/13 | Article
Ostéoporose masculine
Quand on parle d’ostéoporose, on pense souvent que c’est une maladie qui ne concerne que les femmes. Pourtant, à partir de cinquante ans, les hommes ne sont pas épargnés par cette maladie. Des traitements anti-ostéoporotiques sont également efficaces chez l’homme.

L’ostéoporose masculine est une problématique parfois sous-estimée. Actuellement, 4 à 6% des hommes âgés de plus de 50 ans ont de l’ostéoporose et un homme sur cinq de plus de 50 ans présentera dans sa vie une fracture causée par une fragilité osseuse. De plus, 40% des fractures liées à l’ostéoporose surviennent chez des hommes. Les femmes ne sont donc pas les seules à être touchées par ce problème.

De par leur morphologie, les hommes ont des os plus volumineux que les femmes et donc plus résistants. En effet, tout au long de leur vie, les hommes ont une densité minérale osseuse (DMO), à savoir un volume de masse osseuse, plus important que celle des femmes. Par contre, ils voient aussi leur DMO diminuer à partir de 50 ans, en partie à cause d’une baisse de la production de leurs hormones sexuelles.

Cette maladie est d’ailleurs plus souvent fatale chez les messieurs. Leur taux de mortalité est ainsi deux fois plus élevé après une fracture de la hanche que pour les femmes.

Plusieurs facteurs favorisent l’apparition de l’ostéoporose masculine mais les trois plus fréquentes situations où un médecin doit la rechercher sont un antécédent de fracture, un traitement prolongé aux glucocorticoïdes (anti-inflammatoires dérivés de la cortisone), ou encore un traitement anti-androgène (qui bloque l’effet de la testostérone) lors d’un cancer de la prostate. Quant aux médicaments contre l’ostéoporose, bon nombre de ceux prescrits chez les femmes peuvent désormais être proposés chez l’homme.

L’os, plus solide chez l’homme

Diagnostiquer l’ostéoporose

L’os étant fortement minéralisé, la DMO représente un facteur important pour diagnostiquer l’ostéoporose. Il est possible de la mesurer par la densitométrie osseuse, qui envoit des rayons X (en très faible quantité) dans l’os. Plus l’os absorbe leur énergie et plus il est solide. Quand la DMO se révèle être en dessous de la norme statistique par rapport à l’âge et au sexe du patient, on parle d’ostéopénie (fragilité progressive de l’os, stade avant l’ostéoporose), et d’ostéoporose pour des DMO encore plus basses.

Les facteurs de risque de fracture

Une DMO basse ne suffit toutefois pas à diagnostiquer un risque de fracture, d’autres facteurs de risque sont aussi à prendre en compte. Les plus importants sont les suivants :un âge avancé, des antécédents de fracture, une consommation excessive d’alcool ou de cigarettes, un traitement prolongé par cortisone, un antécédent familial de fracture ou encore un faible indice de masse corporelle. Le risque de fracture, lui même influencé par le risque de chute, peut aussi être augmenté avec la prise de certains médicaments comme les antidépresseurs, la morphine ou ceux utilisés pour traiter les ulcères digestifs ou l’insuffisance rénale.

Un calcul mathématique spécifique à chaque pays a été crée pour évaluer le risque de fracture d’un patient sur dix ans, en intégrant tous les facteurs de risque, y compris les maladies qui peuvent causer l’ostéoporose. Selon les résultats, un traitement anti-ostéoporotique sera alors envisagé.

Certaines maladies, à l’origine de l’ostéoporose

Certaines maladies peuvent aussi favoriser le développement d’une ostéoporose, plus souvent encore chez les messieurs. En particulier l’alcoolisme, l’hypogonadisme (la fabrication insuffisante d’hormones reproductives), le diabète, l’l’hypercalciurie (une augmentation anormale de la quantité de calcium excrétée dans l’urine), certains troubles gastro-intestinaux, le VIH ou l’hyperthyroïdie (la production anormale d’hormones thyroïdiennes), mais bien d’autres causes peuvent être identifiées

Traitement de l’ostéoporose

Comme il y a de nombreux médicaments anti-ostéoporotiques, les solutions sont multiples et s’adaptent à la situation du patient. Mais, avant de débuter le traitement, il est vivement recommandé d’arrêter l’alcool et la cigarette. Il est aussi important de corriger le déficit en vitamine D, problème fréquent chez les patients souffrant d’ostéoporose, la vitamine D étant essentielle au bon fonctionnement de l’os.

Les traitements de l’ostéoporose qui diminuent les fractures chez les femmes ont été validés en Suisse chez l’homme après avoir prouvé leur efficacité sur l’augmentation de la DMO. Pour les patients souffrant d’hypogonadisme, les bisphosphonates et le tériparatide sont efficaces. Jusqu’à récemment, il n’existait pas de donnée sur l’effet des traitements anti-ostéoporotiques sur une éventuelle diminution du risque de fracture chez l’homme. C’est désormais le cas avec l’acide zolédronique, efficace également  sur le risque de subir une autre fracture après une fracture de la hanche ou du col du fémur. Il a également été démontré que le dénosumab diminue le risque de fracture vertébrale chez les hommes prenant des anti-androgènes à cause d’un cancer de la prostate.

L’ostéoporose de l’homme est une problématique à ne pas négliger car les fractures que cette situation provoque peuvent s’avérer mortelles. Il est donc important de dépister le plus tôt possible les patients à risque afin de leur proposer une prise en charge adéquate.

Référence 

Adapté de «Ostéoporose chez l’homme», par Dr E. Biver, Dr B. Uebelhart, Service des maladies osseuses, HUG. In Revue médicale suisse 2013; 9: 1260-1264. En collaboration avec les auteurs.

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