Ostéoporose: quand les os se fragilisent

Dernière mise à jour 11/09/17 | Article
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L’ostéoporose fait partie de ces maladies silencieuses, que l’on découvre le plus souvent à l’occasion d’une fracture osseuse.

Plus de 400’000 Suisses sont concernés.

Violette, 60 ans, a glissé dans sa cuisine, alors que le sol était encore humide et légèrement savonneux. Une chute banale qui, pourtant, a occasionné une fracture importante, celle de son fémur droit. C’est à cette occasion que cette soixantenaire a appris qu’elle souffrait d’ostéoporose, comme plus de 400’000 personnes en Suisse.

L’ostéoporose est une maladie généralisée du squelette qui se caractérise par une diminution de la masse osseuse et de la qualité de l’os. Aujourd’hui, selon la Ligue suisse contre le rhumatisme, près de 20% des femmes et 7% des hommes de plus de 50 ans en souffrent. Plus de la moitié des femmes de plus de 50 ans auront une fracture ostéoporotique et environ 20% des hommes. Comme dans le cas de Violette, la maladie se développe souvent de manière silencieuse, jusqu’au jour où un traumatisme la révèle. L’ostéoporose expose en effet à un risque accru de fractures sur tout le squelette, même si on observe une prédominance des vertèbres et du col du fémur. «Généralement, la violence du traumatisme est faible. La personne tombe de sa propre hauteur, mais cela cause une fracture, ce qui constitue un point d’appel pour le patient et les médecins», explique le Dr Andrea Trombetti, médecin adjoint agrégé au service des maladies osseuses aux Hôpitaux universitaires de Genève (HUG).

La rythmique, pour prévenir les chutes

L’entraînement rythmique selon Émile Jacques-Delacroze consiste à réaliser des mouvements sur des morceaux de musique improvisés, afin d’exercer la double tâche, soit le fait de faire deux choses en même temps. L’interaction du rythme, du son et du corps exerce le sens de l’équilibre et améliore la compétence motrice. Or, des études ont montré que cette méthode pouvait également être bénéfique pour les seniors: elle rend en effet leur démarche plus sûre et peut ainsi réduire de moitié le risque de chute.

Faites un test

Génétique, mode de vie, médicaments, état de santé, etc.: les facteurs de risque de l’ostéoporose sont nombreux. Quels sont les vôtres? Des tests en ligne permettent de le savoir. Attention, les résultats sont indicatifs mais n’ont pas de valeur diagnostique.

Ligue suisse contre le rhumatisme: www.ligues-rhumatisme.ch/risque-dosteoporose

Apports en calcium

Selon les dernières recommandations de la Société suisse de nutrition (SSN), les besoins en calcium sont de 1200 mg/jour pour les adolescents jusqu’à 19 ans, et de 1000 mg/jour dès 20 ans. Ces valeurs s’appliquent pour les femmes enceintes et allaitantes ainsi que celles souffrant d’ostéoporose. Vos apports sont-ils suffisants? Faites le test sur: www.ligues-rhumatisme.ch/calciumrechner

Causes et facteurs de risque

Les facteurs de risque pouvant conduire à une fragilisation des os sont nombreux. L’âge en est le premier, puisque c’est une pathologie liée au vieillissement. Dès 50 ans déjà, le squelette peut trinquer. Selon la Ligue, le risque de fracture est deux fois plus élevé au-delà de 70 ans. Le sexe féminin, ensuite, comme l’explique le Dr Trombetti : «Les femmes sont plus exposées en raison de la ménopause, et indirectement en raison de leur plus grande espérance de vie». A savoir qu’une ménopause précoce (avant 40 ans) ainsi qu’une carence hormonale augmentent clairement les risques. La génétique joue également un rôle important, dans la mesure où «60 % de la variabilité de notre densité minérale osseuse est attribuable à nos gènes», selon le spécialiste. Des cas d’ostéoporose et de fractures ostéoporotiques chez un parent du premier degré élèvent ainsi les risques personnels. Certaines maladies (maladie des os de verre, polyarthrite rhumatoïde, maladies chroniques de l’intestin, anorexie, HIV, etc.) et traitements (hormonaux, à base de cortisone) sont aussi défavorables à la santé osseuse. Parmi les facteurs de risque, certains sont modifiables: un manque d’activité physique, une carence en calcium et en vitamine D, ou encore une consommation excessive d’alcool et de nicotine.

Aussi, pour prévenir la maladie, et donc ralentir la perte minérale osseuse, il est essentiel de lutter contre la sédentarité et d’assurer des apports suffisants en protéines et en calcium. Un supplément en vitamine D est conseillé dès 60 ans, surtout en hiver où on s’expose moins au soleil.

En cas de fractures, mais aussi d’autres symptômes tels qu’une perte de la taille, un haut du dos arrondi, un tassement, un contact entre le dos et le bassin, il est essentiel de rechercher la maladie qui, selon le Dr Trombetti, reste aujourd’hui largement sous-traitée et sous-diagnostiquée. Pourtant, des examens (ostéodensitométrie) et des traitements efficaces existent pour freiner la perte minérale osseuse. 

Soigner l’ostéoporose

L’ostéoporose n’est pas une fatalité. Plusieurs traitements peuvent la soigner et prévenir le risque de fractures. Hormis une supplémentation en calcium, associée à de la vitamine D, d’autres molécules existent. Certaines visent à freiner ou à arrêter la perte de l’os en le rendant plus résistant, tandis que d’autres permettent de le reconstruire et donc d’augmenter la masse osseuse. Si elles sont généralement bien tolérées, certaines ont toutefois été incriminées en raison d’effets indésirables sérieux (mortification de la mâchoire, une forme particulière de fracture du fémur). L’autorité d’enregistrement des médicaments Swissmedic a récemment publié un avertissement à cet égard. «Malgré tout, pour le Dr Trombetti, il reste important de soigner la maladie, pour éviter les conséquences désastreuses». En cas de crainte ou de questions, il est conseillé de s’adresser à son médecin.

Prochainement, de nouvelles substances seront mises sur le marché. Le spécialiste évoque notamment un traitement biologique à base d’anticorps qui semble très prometteur pour reformer l’os.

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Publié dans le Quotidien de La Côte du 28/06/2017.

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