L’eczéma de contact allergique

Dernière mise à jour 09/01/18 | Article
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La peau est menacée par une multitude d’allergènes présents dans notre environnement capables d’entraîner chez n’importe qui un eczéma de contact allergique. Trouver l’allergène responsable peut cependant s’avérer être une tâche compliquée.

L’eczéma de contact peut être soit de type allergique, soit de type irritatif. Le premier est une allergie vraie de type retardé à des substances telles que les parfums ou les bijoux en nickel et qui dure toute la vie. Le second est une réponse à une agression toxique ou mécanique qui ne fait pas intervenir le système immunitaire.

En raison de symptômes similaires, beaucoup de gens confondent allergie et irritation et qualifient, à tort, la moindre petite rougeur de réaction allergique. Classiquement, l’allergie démange tandis que l’irritation brûle. Le meilleur exemple: la dermite de contact due à l’emploi répété d’eau et de produits détergents agressifs qui, à la longue, finit par assécher la peau et créer des lésions de type eczéma. Pour compliquer les choses, les phénomènes irritatif et allergique, pourtant différents, peuvent s’imbriquer. La conséquence la plus redoutée est le cercle vicieux de l’inflammation: des irritations répétées finissent par accentuer un eczéma allergique. Inversement, l’irritation de la peau fragilise l’épiderme et, du coup, favorise la sensibilisation à un allergène.

Allergique ou irritatif?

L’eczéma de contact allergique affecte un individu en particulier durant toute sa vie et ne dépend pas de la quantité d’allergènes pour se manifester. Une «seule goutte» suffit. En outre, les lésions apparaissent de 24 à 48 heures après le contact et peuvent déborder de la zone exposée. Les démangeaisons sont intenses. Enfin, les tests-diagnostics sont positifs, preuve de la nature allergique du problème.

L’eczéma de contact irritatif met quant à lui en cause des substances caustiques (en gros, tout ce qui dégraisse la peau) qui affectent tout le monde. Surtout, il est «dose dépendant»: plus on est en contact avec le produit, plus l’irritation est importante. Les lésions surviennent déjà dans les heures qui suivent et sont ressenties comme des brûlures. En outre, faute de mécanisme immunologique, les tests-diagnostics sont négatifs.

Les symptômes

Inflammation de la peau accompagnée de démangeaisons, plaques rouges, vésicules, croûtes, desquamation et peau très sèche: les symptômes de l’eczéma de contact apparaissent 24 à 48 heures après l’exposition à l’allergène. Les formes chroniques sont caractérisées par une rougeur et surtout par un épaississement de la peau (appelé lichénification). Plusieurs jours sont parfois nécessaires avant que les symptômes ne disparaissent complètement, même si le contact avec le produit allergénique a cessé.

Comme pour toutes les allergies, il existe une période de latence, de quelques jours à plusieurs années, entre la première exposition à la substance allergisante et l’apparition de symptômes lors d’un nouveau contact. Surprenant mais vrai, la peau peut donc se sensibiliser après des années d’utilisation d’un produit. Difficile à admettre que son parfum préféré ou son rouge à lèvres fétiche, auxquels on est fidèle depuis dix ans, donne désormais des boutons. Conclusion, lors d’un eczéma, tout doit être considéré comme suspect. Aucun produit, aussi banal soit-il, ne sera écarté de l’enquête.

En quête du coupable

Lors de son enquête, le dermatologue va interroger minutieusement son patient sur son travail, ses loisirs, ses activités ménagères, ses habitudes vestimentaires, les cosmétiques et les parfums utilisés. Sans oublier de s’enquérir sur les traitements locaux qui lui ont été prescrits puisqu’il n’est pas rare d’être allergique aux crèmes hypoallergéniques ou dites «testées par des dermatologues». Idem pour les produits naturels ou à base de plantes qui ne sont pas toujours innocents.

Ensuite, on procède aux tests épicutanés ou «patchs- tests» pour tenter de débusquer le coupable. Le médecin passe en revue la longue liste des produits suspects: cosmétiques, désinfectants, tissus, parfums, agents conservateurs, colorants, métaux, additifs entrant dans le traitement du cuir ou des textiles, etc. Il arrive que certaines localisations brouillent les pistes. Il en va ainsi du vernis à ongles qui produit des lésions au cou et sur les paupières, mais pas sur les doigts, ou de l’after-shave du conjoint lors de contacts intimes.

Facteurs de risque

Nul besoin d’être prédisposé ou atopique pour développer un eczéma de contact allergique. Tout le monde peut du jour au lendemain en développer un. Les personnes qui sont souvent amenées à toucher des produits allergéniques sont bien sûr plus exposées que les autres. Comme pour toute allergie, la répétition des contacts augmente le risque de sensibilisation. Exemple avec les bijoux bon marché en nickel qui sont extrêmement répandus. L’allergie à ce métal concerne près de 20% des femmes. Les autres facteurs favorisants sont la dermite d’irritation et la dermatite atopique. Cette dernière se développe surtout pendant l’enfance.

Evolution et pronostic

Dans le scénario idéal, l’allergène responsable de l’eczéma est identifié puis éliminé purement et simplement de votre quotidien. La guérison intervient dans un délai de dix à quinze jours et vous n’en entendez plus parler. Reste que la rechute guette à la moindre occasion: lors d’une nouvelle exposition, les lésions ne manqueront pas de réapparaître. Et ce, d’autant plus vite que les contacts seront rapprochés dans le temps.

A noter encore que cet eczéma risque de devenir chronique en raison de contacts répétés et prolongés avec l’allergène. Au bout d’un certain temps, les lésions peuvent perdurer alors même qu’il n’y a plus de contact avec l’allergène fautif. Les symptômes caractéristiques? Lésions sèches et constituées de placards rouges qui pèlent de manière continue, peau qui s’épaissit sensiblement, écorchures ou stries, dues au grattage. N’hésitez pas à vous tourner vers votre médecin pour trouver des solutions.

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Extrait de:

J’ai envie de comprendre… Les allergies, de Suzy Soumaille, en collaboration avec Philippe Eigenmann, Ed. Planète Santé, 2013.

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