«Maladie du soda»: une réelle épidémie?

Dernière mise à jour 17/12/18 | Article
PULS_nash_epidemie
Appelée aussi «maladie du foie gras», elle fait désormais régulièrement les gros titres. Un plus pour l’information des personnes à risque qui ne doit cependant pas pousser à l’alarmisme.

Maladie dite du «foie gras» ou «du soda», la NASH (Non-alcoholic steatohepatitis) fait de plus en plus parler d’elle. Et pour cause, cette maladie hépatique non-alcoolique aurait atteint le stade de l’épidémie dans les pays anglo-saxons, Etats-Unis en tête. «Dans certaines populations, un quart des personnes pourrait présenter un “foie gras”. Mais attention, seules 5 à 10% auraient un risque d’évoluer vers une NASH», précise le Dr Nicolas Goossens, chef de clinique du Service de gastroentérologie et hépatologie des Hôpitaux universitaires de Genève (HUG). Identifier ces patients, et le plus tôt possible, est l’enjeu majeur pour éviter l’évolution vers une cirrhose ou un cancer. «La NASH, comme beaucoup de maladies hépatiques, progresse silencieusement, prévient le spécialiste. Le foie n’est pas un organe qui “fait mal”, mais quand les premiers symptômes apparaissent, la maladie est souvent déjà à un stade avancé.»

Trop gras, trop sucré…

L’accumulation de gras dans le foie est le plus souvent une des manifestations du syndrome métabolique, et les personnes en surpoids qui présentent une résistance à l’insuline sont plus à risque. Il existe des prédispositions génétiques, et certaines ethnies sont plus touchées que d’autres, mais l’hygiène de vie reste un facteur majeur. Manger trop gras, mais aussi trop sucré (en particulier du fructose), favorise l’accumulation de gras dans les cellules du foie. A l’inverse, revoir son hygiène de vie peut suffire à faire régresser la maladie, quand elle n’est pas à un stade trop avancé. «C’est important que les médecins de famille soient sensibilisés à cette maladie afin de mieux référer les patients à risque vers un spécialiste, notamment les personnes diabétiques», estime le Dr Goossens.

Dans l’attente de biomarqueurs spécifiques, seule la biopsie de foie permet aujourd’hui d’avérer la présence d’une NASH. Mais des analyses sanguines associées à la mesure de la rigidité de cet organe par échographie peuvent orienter les médecins. Une étude prochainement lancée aux HUG proposera de réaliser ces mesures chez toutes les personnes qui prennent part au dépistage du cancer colorectal. «Ceci nous permettra d’avoir une vision plus précise de l’ampleur de cette maladie en Suisse romande», conclut Nicolas Goossens.

______

Article repris du site  pulsations.swiss

A LIRE AUSSI

Troubles digestifs
pancreas

Le fragile pancréas est une glande essentielle à la digestion

Peu connu, c’est pourtant un organe majeur. On ne le prend en compte qu’à partir de l’apparition des...
Lire la suite
Constipation
constipation_hemorroides_lies

Constipation et hémorroïdes: des phénomènes parfois liés

Les hémorroïdes sont plus fréquentes qu’on ne le pense. Dans certains cas, elles peuvent être prévenues...
Lire la suite
Régimes
LMD_citron_cafe_tendance

Du citron dans le café: la nouvelle tendance pour maigrir fonctionne-t-elle?

Ananas, thé vert, concombre… nombreux sont les aliments vantés pour leurs vertus amincissantes. Certains...
Lire la suite
Articles sur le meme sujet
LMD_cultivons_fleurs_assiette

Cultivons les fleurs dans notre assiette

Peu utilisées en cuisine, certaines fleurs possèdent pourtant des vertus précieuses pour la santé. Focus sur huit d’entre elles.
Videos sur le meme sujet

Sucres : la grande intoxication

C’est le roi de l’illusion.

Sucres: la grande intoxication

Cʹest le roi de lʹillusion.

La maladie du foie gras pourrait affecter le cerveau

La maladie dite "du foie gras" pourrait augmenter les risques de développer des troubles neurologiques comme la démence.