L’anorexie nerveuse (AN) au masculin
Qu’est-ce que l’anorexie nerveuse?
Chez la femme, l’A.N. se caractérise par la peur de prendre du poids, alors que leur poids est inférieur à la normale, ainsi que par des comportements répétés visant à corriger un défaut physique imaginaire ou une imperfection dont la perception est démesurée. Les comportements suivants peuvent accompagner le refus de s’alimenter: provocation de vomissements, utilisation de laxatifs, de diurétiques ou lavements. Chez l’homme, la peur de prendre du poids est souvent absente, rendant le diagnostic plus difficile.
Les hommes «à risque»
A travers la revue de la littérature et une étude concernant 50 patients hommes, il a été mis en évidence que les problèmes alimentaires sont plus présents chez les hommes ayant eu des difficultés d’identité sexuelle. D’autres auteurs ont signalé la possible relation entre l’anorexie masculine et la profession exercée: il semblerait que les danseurs, les sportifs et les modèles développent plus fréquemment des anorexies. Finalement, l’hérédité pathologique familiale serait plus marquée chez les hommes que chez les femmes. En effet, les hommes anorexiques ont souvent grandi avec des maladies familliales telles que la schizophrénie, l’alcoolisme, la dépression ou des troubles anxieux.
Un type subtil d’anorexie
L’A.N. masculine est plus difficile à détecter. Les femmes présentent fréquemment une aménorrhée (disparition des règles), qui, facilement décelée, permet aux gynécologues de s'orienter vers le diagnostic d'une A.N. Les symptômes masculins sont dissimulés et peu de professionnels de la santé y ont accès: diminution de la libido, de l’éjaculation, de la taille du scrotum et des testicules. Ces hommes ont souvent un sentiment de manque de puissance et de masculinité, parfois une humeur dépressive. Ainsi, les rapports sont difficiles avec les personnes du sexe opposé.
Référence
Adaptation de «Anorexie nerveuse atypique chez l’homme. Particularités des troubles endocrino-sexuels de la dysmorphomanie», Dr A.E. Brukhin, Département de psychiatrie et psychothérapie de l’Université de Moscou Dr G.E. Borella, P. Borella, Carouge, Genève, in Revue Médicale Suisse 2012;8:645-7.