«Je n’ai aucun regret d’avoir arrêté le volley professionnel»

Dernière mise à jour 12/01/23 | Questions/Réponses
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Élue meilleure joueuse suisse de volley en 2021, Sarah van Rooij est aujourd’hui ingénieure pour repenser l’énergie de demain. Elle nous parle du jonglage intellectuel et physique qui a marqué son parcours.

Bio express

1991 Naît puis grandit à Meyrin, Genève.

2003 Commence le volleyball.

2017-2021 Thèse de génie mécanique à l’EPFL en parallèle de ses entraînements de volley.

2021 Élue meilleure joueuse suisse de volley.

2021-2022 Décide de faire une année professionnelle de volleyball.

2022 Commence à travailler aux Services industriels genevois en tant qu’ingénieure.

    

En 2021, vous avez été élue meilleure joueuse suisse de volley. À quelle fréquence vous êtes-vous entraînée durant votre vie pour en arriver là?

Sarah van RooijJe fais partie des exceptions dans le volley suisse: je ne me suis jamais énormément entraînée. C’était toujours clair pour mes parents et moi que les études étaient la priorité. À 12 ans, je jouais deux fois par semaine, puis trois ou quatre fois lorsque j’étais au gymnase. À l’EPFL, j’ai débuté la musculation au centre sportif et mes entraînements se sont intensifiés. Lorsque j’ai commencé ma thèse de génie mécanique à l’EPFL, j’ai réduit le nombre d’entraînements, car il est important à mes yeux de garder du temps pour moi et de faire attention à mon sommeil.

À la suite de votre thèse, vous avez décidé de vous consacrer au volley professionnel pendant un an. Pourquoi?

L’occasion s’est présentée. J’ai été sélectionnée en équipe nationale et je ne voulais pas avoir de regrets. Je voulais vérifier que le volley professionnel n’était pas quelque chose que je ratais. Ce sport n’est pas facile financièrement, mais puisque c’était juste une année, je ne prenais pas beaucoup de risques. Je suis très contente de l’avoir fait et la réponse est non, je n’ai rien raté en décidant de ne pas continuer dans cette voie.

Qu’est-ce qui vous a décidé à arrêter le volley pour devenir ingénieure?

Premièrement, j’ai joué toute ma vie avec mes copines qui se retrouvaient par passion du jeu. C’est très différent lorsque c’est un métier. Deuxièmement, lorsque je ne faisais rien d’intellectuel à côté du sport, ça impactait beaucoup ma performance. Être sportive professionnelle est très différent de fermer son ordinateur après une journée de travail et aller se défouler en salle. Il y a des gens pour qui ça correspond et tant mieux, mais ce n’est pas mon cas.

Est-ce que le volley vous a aidée dans votre carrière d’ingénieure ou inversement?

Oui, la compétition sportive aide à gérer les victoires et les défaites. Ça m’a appris à comprendre que ce n’est pas parce que quelque chose ne marche pas que l’on ne va pas progresser. L’esprit d’équipe aussi se retrouve à la fois dans le sport et au travail. J’ai également appris à relativiser. Les problématiques sur lesquelles je travaille aujourd’hui, c’est-à-dire développer l’énergie du futur, m’ont fait comprendre que faire une erreur pendant un match n’est pas si grave par rapport à la crise globale que l’on vit aujourd’hui.

Comment avez-vous gardé la forme en jonglant entre toutes ces activités?

Avec l’aide de mon entourage, j’ai fait en sorte de ne jamais avoir la sensation de m’approcher du burn-out. Je n’ai jamais eu le sentiment que c’était trop. Quand je sentais le risque s’approcher, je réajustais mes entraînements. J’ai toujours gardé une journée de repos par semaine et pensé au long terme. J’ai eu la chance de collaborer avec des coachs de sport de l’Université de Lausanne plusieurs fois par semaine pendant dix ans. Ils m’ont fait travailler les fondamentaux et la musculation autant pour gagner en force que pour protéger mes articulations. Ils m’ont aussi aidée à suivre des paramètres comme ma fatigue et mon cycle hormonal. C’est important de connaître son corps et de savoir quand on peut le pousser et quand il ne faut surtout pas le faire. Par exemple, pour les femmes, il n’y a que deux-trois jours par mois où l’on peut travailler sa force au maximum. C’est complètement différent pour les hommes.

Cela ne vous manque pas trop de ne plus jouer au volley?

Je joue au beach-volley pendant l’été et j’entraîne une équipe. Je n’ai aucun regret et suis heureuse avec ma décision. Je me réjouis aussi de pouvoir faire d’autres activités. Il y a plusieurs sports d’endurance, comme la randonnée, pour lesquels je n’ai pas pu vraiment m’entraîner parce qu’ils n’étaient pas en adéquation avec le volley.

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Paru dans le hors-série «Votre santé», La Côte/Le Nouvelliste, Novembre 2022.

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