Insomnie, le mal qui hante nos nuits

Dernière mise à jour 29/01/19 | Article
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L’insomnie est un mal fréquent. En Suisse, un tiers de la population dort mal et deux personnes sur dix consomment régulièrement des médicaments pour favoriser leur sommeil. La faute aux gènes ou au stress le plus souvent. Mais l’insomnie peut également être révélatrice d’une tout autre maladie.

La scène est connue : une fois couché, on reste de longues heures à se retourner dans son lit sans parvenir à fermer l’œil. Et si l’on s’endort rapidement, c’est pour se réveiller à plusieurs reprises sans parvenir à retrouver le sommeil. De mauvaises nuits qui nous promettent des lendemains pénibles, où la fatigue se mêle à l’irritation. On parle d’insomnie.

L’insomnie n’a pas de définition précise, car elle tient au ressenti de chacun. Certaines personnes s’accommodent de nuits écourtées, alors que d’autres les supportent mal. Les médecins n’ont pas besoin de procéder à de longs examens pour diagnostiquer ce trouble : il leur suffit d’écouter les plaintes de leurs patients.

Causes psychologiques et génétiques

Le stress, les soucis : rien de tel que les difficultés de la vie personnelle ou professionnelle pour tourmenter nos nuits. Un événement malheureux peut nous priver de sommeil pendant plusieurs jours. Nous avons tous déjà connu cela. Mais l’insomnie peut aussi devenir chronique et se prolonger pendant des années. Le plus souvent, il s’agit d’un trouble psychophysiologique qui s’auto-alimente: plus on dort mal, plus on a peur de mal dormir. On en vient à redouter le moment où il faudra aller se coucher, s’inquiétant à l’idée d’être fatigué le lendemain. Le sommeil devient une véritable obsession. L’anxiété alimente l’insomnie, laquelle à son tour favorise les angoisses.

Autre explication: l’origine de l’insomnie peut avoir des composantes génétiques. Une étude réalisée au Canada a montré que le risque de souffrir de ce trouble était 70% plus élevé chez les personnes qui avaient au moins un insomniaque dans leur famille et même neuf fois plus grand si trois de ses proches parents en souffraient. Cela expliquerait pourquoi certains enfants, dès leur naissance, ont un sommeil particulièrement fragile. Mais les gènes n’expliquent pas tout. L’insomnie peut aussi être un mal idiopathique, autrement dit une maladie dont on ne connaît pas les causes.

Ces troubles que cache l’insomnie

Le sommeil lui-même n’est parfois pour rien dans l’affaire. Si l’on dort mal, c’est peut-être parce que l’on souffre d’une maladie qui vient perturber nos nuits. C’est notamment le cas de la plupart des troubles psychiatriques. Le fait par exemple d’avoir envie de se coucher de bonne heure, de rester longtemps au lit et, pourtant, de se réveiller très tôt le matin sans arriver à se rendormir, peut être le signe d’une dépression. L’anxiété, elle aussi, tend à perturber les nuits. Si l’on parvient à traiter ces troubles, le sommeil s’en trouve aussitôt amélioré.

Pas facile non plus de bien dormir lorsqu’on souffre de douleurs importantes. Les personnes qui ressentent des douleurs diffuses, principalement musculaires, ont souvent un sommeil léger et peu réparateur. Elles entrent alors dans un cercle vicieux: les douleurs perturbent leur sommeil et, à son tour, le fait de mal dormir abaisse leur seuil de tolérance à la douleur, qu’elles ressentent encore plus intensément. Pour en sortir, il faut donc tenter de traiter à la fois le sommeil et la douleur.

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Adapté de J’ai envie de comprendre… Le sommeil, de Elisabeth Gordon, en collaboration avec Raphaël Heinzer & José Haba-Rubio, Editions Planète Santé, 2016.

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