L’activité sportive pour prévenir et traiter la lombalgie
La lombalgie est une douleur ou gêne fonctionnelle située au bas du dos, associée ou non à des irradiations dans les membres inférieurs. Les six premières semaines correspondent à la période de lombalgie aiguë. Entre six et douze semaines, la lombalgie est dite subaiguë. Au-delà de douze semaines, la lombalgie devient chronique. On différencie les lombalgies spécifiques ou non spécifiques. Les lombalgies spécifiques (ou symptomatiques) présentent des symptômes clairement identifiés qui peuvent provenir d’une infection, d’une tumeur ou d’une fracture, par exemple. Il est essentiel de rechercher les signes d’alerte d’une éventuelle cause symptomatique. Le traitement de cette cause suffit généralement à guérir le mal de dos. A l’inverse, les lombalgies non spécifiques (ou communes) n’ont pas de cause identifiable et représentent 85 à 90% des cas. Il est généralement admis que 70 à 85% des adultes souffrent au moins une fois au cours de leur vie d’un épisode de lombalgie. En Suisse, la lombalgie est le problème de santé le plus répandu.
Lombalgie aiguë et chronique
Les mécanismes qui pourraient expliquer la transition de la lombalgie aiguë à la lombalgie chronique ne sont pas totalement élucidés. Toutefois, il est généralement admis que des facteurs cognitifs et comportementaux sont le plus souvent en cause. Le modèle de la peur liée à la douleur illustre bien comment un épisode douloureux initial peut conduire à une cascade de conséquences, parmi lesquelles le déconditionnement global de l’individu contribue à perpétuer le cercle vicieux caractéristique de la lombalgie chronique. Il existe deux réponses comportementales face à la douleur: la confrontation et l’évitement. La douleur peut être interprétée comme extrêmement menaçante. Dans ce processus interviennent plusieurs facteurs parmi lesquels l’information délivrée par le médecin et l’entourage du malade, ainsi que ses expériences douloureuses antérieures qui jouent un rôle important. Cette forme de catastrophisme génère très logiquement une peur liée à la douleur. La prochaine étape dans le cercle vicieux est l’évitement et l’hypervigilance envers les activités supposées augmenter la douleur, en particulier l’activité physique. Le dernier élément de la spirale englobe le déconditionnement, la dépression et l’incapacité. Le déconditionnement se fait ressentir sur les plans physiques, psychologiques et sociaux.
Face à cette peur de l’activité physique, certains spécialistes affirment justement que l’exercice et le sport doivent tenir une place importante non seulement dans la prévention mais aussi dans la prise en charge de la lombalgie. Cela dépend bien sûr du degré de gravité des maux de dos.
Si, dans la lombalgie aiguë, il est plutôt recommandé de réduire l’exercice et les activités sportives mais de maintenir une activité physique quotidienne aussi normale que possible, l’exercice est en revanche efficace dans la lombalgie subaiguë ou chronique.
Privilégier le sport et le plaisir
Et les spécialistes ajoutent que les activités sportives pourraient favoriser l’adhésion au traitement à long terme davantage que le simple exercice physique. En effet, le sport a cet avantage sur les programmes imposés d’exercices qu’il est généralement plus motivant. Bon nombre de personnes s’interrogent à juste titre sur d’éventuelles activités à privilégier ou à éviter. Il semble bien sûr raisonnable de déconseiller les sports impliquant des charges importantes à soulever, comme l’haltérophilie, la lutte, le judo ou la musculation lourde. Ou ceux nécessitant des changements de direction brusques, comme la gymnastique, le football et certaines disciplines de l’athlétisme. Le principal facteur de risque identifié par la littérature est la pratique intensive d’un seul sport et particulièrement chez un sujet jeune. La recommandation d’une activité sportive à un lombalgique doit tenir compte en premier lieu de ses préférences. Car c’est la notion de plaisir qui doit rester prioritaire.
Activité physique et prévention
Une récente revue générale de la littérature montre que dans la prévention de la lombalgie, il existe un niveau de preuve élevé que l’exercice est un moyen efficace de préventions primaire (prévention des nouveaux cas) et secondaire (diminution de la prévalence et prévention de la chronicité) de ces maux de dos.
L’exercice est même souvent identifié comme la seule modalité préventive dont l’efficacité a pu être démontrée. Car il permet en effet de prévenir l’incidence et la récurrence de la lombalgie. Et comme modalité de traitement, l’activité diminue l’incapacité et la douleur et améliore la condition physique et le statut professionnel des patients lombalgiques subaigus, récurrents ou chroniques. Dans tous les cas, il faut insister sur l’importance de maintenir un quotidien aussi actif que possible. Et les activités sportives à privilégier sont celles qui favorisent l’adhésion à long terme en procurant du plaisir.
Références
Adapté de « Lombalgies non spécifiques : faut-il recommander l’exercice et les activités sportives? », Dr Yves Henchoz, Service de rhumatologie et de médecine du sport, Département de l’appareil locomoteur, CHUV, in Revue médicale suisse 2011 ; 7 : 612-6, en collaboration avec les auteurs.
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