Adolescents, coups et blessures
Véritable problème de santé publique, les violences subies par les jeunes ne sont que rarement un motif de consultations aux urgences. Peu connu des professionnels de santé, ce diagnostic est parfois difficile à poser. En effet, souvent, ces violences ne sont pas la cause première de la consultation, le jeune ayant plutôt tendance à se plaindre de troubles alimentaires, fonctionnels ou dépressifs, voire de difficultés scolaires. Les violences, surtout intrafamiliales, sont souvent cachées et ne seront révélées qu’indirectement par le jeune au fil de la consultation.
Agressions physiques communautaires ou violences dans le couple
Lors d’une consultation pour agression physique, le constat de coups et blessures est effectué par le médecin. Ces cas concernent rarement des violences intrafamiliales, mais sont plutôt le résultat d’une agression par d’autres adolescents, voire par un «copain» dans le cas d’une relation de couple. Le rôle du médecin, au-delà de soigner l’adolescent, est de s’assurer que celui-ci ne craint plus d’être à nouveau victime. Il doit également, avec l’accord du jeune, mettre au courant les parents d’adolescents mineurs, afin de les encourager à protéger leur enfant. Il est également important de renforcer l’autonomie du jeune, afin qu’il sache se mettre à l’abri des agressions, car celles-ci peuvent s’inscrire dans un environnement agressif récurrent.
Au Centre hospitalier universitaire vaudois (CHUV), 77 constats de coups et blessures ont été recensés en 2013, sur des mineurs de 12 à 17 ans. Bien souvent, il s’agissait d’agressions entre adolescents, dans la cour du collège ou à sa sortie, ou alors de violences commises par des inconnus. A l’instar des adultes, ces violences peuvent se produire au sein du jeune couple, selon les mêmes mécanismes: contrôle de l’autre, insultes, dénigrements, violences physiques ou sexuelles, pouvant aller jusqu’à l’homicide. Un psychologue, un conseiller en santé sexuelle ou le médecin traitant doit alors prendre en charge la victime et l’informer de ses droits. La situation, si elle se répète, devra faire l’objet d’un signalement.
Violences intrafamiliales majoritaires
Pourtant, ce sont les violences intrafamiliales qui restent la forme de violence la plus fréquente. Davantage tue, elle est moins vue, moins documentée que la violence communautaire et reste donc méconnue des professionnels de santé. D’ailleurs, elle ne concerne qu’une faible partie des constats de coups et blessures réalisés par les médecins.
Dans le canton de Vaud, les statistiques de 2012 du Service de protection de la jeunesse (SPJ) montrent que 24% des dossiers concernent des jeunes de 16 à 18 ans. Cette violence englobe les violences physiques, mais également psychologiques ainsi que les négligences ou les abus sexuels.
Un suivi primordial
Après les premiers soins, le professionnel de santé doit se poser la question des suites à donner à cette agression: faut-il signaler le problème? L’adolescent sera-t-il en sécurité à l’avenir? Hormis dans certains cas d’urgence, il faut prendre le temps de bien analyser la situation, d’en discuter avec le médecin traitant et l’adolescent, afin de décider de la marche à suivre sur le moyen terme.
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Référence
Adapté de «Constat "de coups et blessures" et enjeux chez l’adolescent mineur», Dr Sarah Depallens, Unité multidisciplinaire de santé des adolescents et Child Abuse and Neglect Team, Département médico chirurgical de pédiatrie, CHUV, Lausanne. In Revue Médicale Suisse 2014:10:1292-6. En collaboration avec l’auteur.
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