Soigner un trouble de l’orgasme

Dernière mise à jour 25/01/18 | Article
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Bonne nouvelle, de nombreuses solutions existent pour traiter les troubles de l’orgasme à origine psychologique et relationnelle. Des thérapies sexuelles ont clairement démontré leur efficacité et permettent très souvent de soigner ce trouble pouvant causer de grandes souffrances psychologiques.

Le premier pas pour détecter un éventuel trouble est de consulter son médecin de premier recours, généraliste ou gynécologue. Afin de dépister un trouble de l’orgasme, votre médecin effectuera en principe divers examens. Tout d’abord, un bilan de santé complet, ainsi qu’un contrôle gynécologique approfondi pour établir s’il existe des causes physiologiques aux problèmes d’orgasme. Il tentera de détecter un éventuel problème provoquant une douleur dans cette zone (infection, maladie, malformation, blessure, cicatrice, etc.). A l’aide d’instruments adaptés, il évaluera en particulier la sensibilité des zones génitales au toucher, à la chaleur, à la pression, et cela à l’extérieur comme à l’intérieur du vagin. Une sensibilité faible ou exacerbée peut en effet troubler et empêcher l’orgasme.

Votre médecin vous posera également de nombreuses questions pouvant se rattacher à votre trouble. C’est une étape essentielle pour établir un diagnostic précis. L’entretien portera sur votre contexte familial, social et psychologique et sur l’historique de votre sexualité, notamment pour retracer celui du trouble de l’orgasme: depuis combien de temps dure le problème? Est-il présent depuis toujours ou est-il apparu progressivement, subitement? A quel moment? Quelles sont les parties du corps dont la stimulation et les caresses donnent le meilleur orgasme? Etc. L’interview par le médecin doit en effet se focaliser principalement sur la manière d’atteindre l’orgasme. Le questionnement pourra aussi concerner votre partenaire et la qualité des stimulations sexuelles qu’il vous prodigue. Il est primordial de répondre franchement et sans tabous à toutes les questions, afin d’établir un diagnostic précis et le traitement adéquat. Tout en restant libre, bien sûr, de ne pas répondre à certaines d’entre elles.

Dans l’idéal, le partenaire devrait participer, car la consultation vise aussi à apprécier le contexte global et relationnel du couple pour vérifier si ce n’est pas là que le bât blesse. Ses points de vue et ressentis sont donc importants.

Traitement et éducation sexuelle

Attention: n’arrêtez pas vos traitements!

En aucun cas il ne faut arrêter un traitement (médical, hormonal) quel qu’il soit de son propre chef, sans en avoir parlé avec son médecin. Trop de patient(e)s, pensant remédier ainsi à leurs troubles sexuels, arrêtent de prendre leurs médicaments, risquant une aggravation de leur maladie.

 Une fois le diagnostic clairement posé, si la cause du trouble est organique (maladie, trouble hormonal, effets secondaires de médicaments) ou psychique (dépression notamment), on traitera avant tout le problème de manière appropriée et, si nécessaire, chez un spécialiste. Dans tous les cas, le traitement médical devrait s’accompagner d’une thérapie sexologique.

Recevoir de l’information et des simples explications anatomiques peut suffire parfois à résoudre le trouble de l’orgasme. Encourager la femme à découvrir son corps, à être en harmonie avec lui et avec ses propres désirs sexuels est un autre point important de ce «counselling». Tout comme le fait d’expliquer au couple qu’il doit avoir des attentes réalistes: par exemple, que la passion du début ne peut généralement pas perdurer, ou être retrouvée, mais qu’il existe d’autres moyens de préserver et de garantir une vie sexuelle avec des orgasmes très satisfaisants.

Si les troubles perdurent, et qu’ils sont d’origine psychologique (anxiété notamment) ou relationnelle, diverses solutions et thérapies sexuelles ont démontré clairement leur efficacité. Notons que comme pour les troubles de l’excitation, la plupart des thérapies passent par la masturbation, avec des exercices progressifs à faire chez soi, seule et en couple, et qu’il est rare que cela ne résolve pas le trouble de l’orgasme.

La sexothérapie cognitive comportementale

A effectuer en couple ou de manière individuelle, cette thérapie vise à reconnaître puis à modifier les pensées, attitudes cognitives et émotionnelles, et le comportement donné en réponse à une problématique sexuelle. Les thérapies avec vibromasseur associées aux thérapies cognitives comportementales permettent d’apprendre à se stimuler. Elles visent à faire naître ou augmenter l’excitation sexuelle et à atteindre l’orgasme, même chez les femmes qui n’y arrivaient pas auparavant.

Les sexothérapies sensate focus

Les sexothérapies utilisant le sensate focus se focalisent sur le corps et ses sensations. A travers des exercices de sensibilisation corporelle (caresses agréables), on réduit les tensions et peurs (anxiété de performance, peur de l’échec, peur d’avoir du plaisir, etc.) des femmes qui souffrent de troubles de l’orgasme. D’abord par des caresses sans érotisme, puis érogènes, et ensuite par des exercices de masturbation, seules puis en couple. Les partenaires vont ainsi apprendre les moyens les plus adéquats d’atteindre l’orgasme.

La thérapie physique

Cette thérapie consiste en un travail sur le plancher pelvien (rééducation des muscles du périnée), des exercices de psychomotricité, des techniques de relaxation, des massages (apprentissage au toucher non sexuel et resensualisation du corps), de l’hypnose.

Orienté sur la sexualité, ce type de thérapie utilise divers instruments pour les dysfonctions de l’orgasme, notamment l’établissement d’une liste de ce qu’on considère comme des activités sexuellement «bonnes» ou «mauvaises», acceptables ou pas.

La personne est encouragée également à lire des magazines, des livres, à regarder des films ou de l’art explicitement érotiques, à s’imaginer des situations sexuelles excitantes pouvant contribuer à stimuler ses fantaisies sexuelles, etc.

On utilise également des exercices à répéter chaque jour à domicile, jusqu’à ce qu’on puisse les exécuter aisément, sans gêne, avec plaisir. Cela peut commencer par se regarder nue dans un miroir, puis découvrir visuellement ses zones intimes, pour ensuite passer à des caresses de divers endroits du corps, d’abord non intimes. Une fois que la personne est à l’aise seule, cette découverte corporelle, d’abord sans rapport sexuel, peut être partagée avec le partenaire.

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Extrait de J’ai envie de comprendre… Ma sexualité (femme), de Ellen Weigand, en collaboration avec le Dr Francesco Bianchi-Demicheli, Ed. Planète Santé, 2013.

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