Mieux gérer son anxiété

Dernière mise à jour 23/04/20 | Article
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Tachycardie, transpiration, «boule au ventre»: les premières manifestations de l’anxiété sont le plus souvent physiques (on parle d’angoisse). En cause: l’activation de nos systèmes d’alarme internes et leur flot d’hormones nous disposant à affronter l’épreuve. C’est ainsi que sous l’impulsion d’un esprit tourmenté et craignant le pire, cortisol et adrénaline (entre autres) incitent le cœur à battre plus vite, décuplent la vigilance, aiguisent les fonctions cognitives et adaptatives.

Le problème survient lorsque l’anxiété s’installe pour régner en maître, sans motif tangible ni garde-fou. Elle est alors le reflet d’un état de tension disproportionné basé sur l’anticipation quasi systématique de drames potentiels. Les conséquences peuvent être de tous ordres: psychiques, mais également physiques, sociales ou professionnelles. Loin d’être inéluctable, l’anxiété excessive peut être apaisée en alliant psychothérapie, techniques corporelles et traitements médicamenteux si besoin. Le point avec le Dr Tarek Bdeir Ibañez, médecin adjoint au Centre de compétences en psychiatrie psychothérapie de Monthey.

Entendre le signal d’alarme

Que ses causes soient d’ordre psychique (le plus souvent) ou physique, l’anxiété excessive est à considérer comme un signal d’alarme et nécessite une prise en charge médicale. A noter qu’elle ne s’exprime parfois que par des symptômes physiques (insomnies, maux de tête, troubles digestifs, etc.). Dès lors, que faire? Oser s’écouter, passer outre un éventuel sentiment de honte et entendre les remarques des proches, parfois salutaires pour aider à la prise de conscience.

Consulter sans hésiter

Une anxiété excessive et envahissante expose à un risque d’épuisement, de démoralisation et de troubles psychiatriques tels que troubles obsessionnels compulsifs, obsession, attaque de panique, phobies, anxiété généralisée (anxiété quasi permanente perdurant sur plus de six mois). Le bon réflexe? En parler avec son médecin généraliste. Parmi les signes qui doivent alerter: état de veille excessif, blocages face à des situations du quotidien (par exemple: refus de rendez-vous médicaux par peur de mauvaises nouvelles, réticence à se rendre sur son lieu de travail par crainte de réprimandes, etc.). Quand elle s’installe, l’anxiété se traduit également par des maux tels qu’agitation, tension musculaire, manque de concentration, troubles de l’endormissement, etc.

Et si le problème était ailleurs?

L’anxiété peut être le fait d’un problème exclusivement physique tel que maladie cardiaque, arythmie, intoxication, trouble de la thyroïde, asthme, etc. En cas de doute, une expertise médicale est nécessaire. A noter que l’anxiété peut également aller de pair avec des maladies psychiatriques comme une dépression, l’usage de substances psychoactives (cocaïne, amphétamine, caféine, etc.), des troubles psychotiques, etc.

La psychothérapie avant tout

Lorsqu’elle est bien d’origine psychique, l’anxiété se traite avant tout sur un plan psychothérapeutique. La thérapie comportementale et cognitive (TCC) notamment s’avère particulièrement adaptée. Son principe: confronter au réel les séquences générant de l’anxiété pour mieux les comprendre, les anticiper et les vivre. Quelle que soit la psychothérapie envisagée, la motivation à changer est la clé de voûte de la démarche.

Détendre le corps pour apaiser l’esprit

Yoga, méditation, hypnose, activité physique adaptée: les pratiques corporelles font désormais partie intégrante de l’arsenal thérapeutique à disposition dans la prise en charge de l’anxiété. A considérer individuellement, elles visent à apaiser les symptômes physiques, mais également à favoriser le lâcher-prise en calmant la spirale des pensées.

Quand un traitement médicamenteux s’avère nécessaire

L’intensité de l’anxiété peut nécessiter le recours à un traitement médicamenteux. Benzodiazépines, bêtabloquants, antidépresseurs, neuroleptiques ou encore phytothérapie: le panel est vaste et à envisager au cas par cas. Quelques repères: si la prise de benzodiazépines est à limiter dans le temps (quelques semaines maximum), les bêtabloquants permettent surtout d’apaiser la tachycardie. Quant aux antidépresseurs et aux neuroleptiques: les premiers sont à envisager sur le long terme (effet optimal après six semaines) et les seconds, à réserver aux cas d’anxiété sévère et chronique. Du côté de la phytothérapie: valériane, aubépine et passiflore semblent donner des résultats intéressants, même si les études manquent encore pour confirmer leurs bienfaits.

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Paru dans Planète Santé magazine N° 37 – Mars 2020

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