Les plantes du jardin à la rescousse

Dernière mise à jour 27/04/21 | Article
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Une véritable pharmacie se cache peut-être dans votre jardin… Encore faut-il savoir débusquer fleurs, arbres et herbes qui regorgent de bienfaits. Certaines plantes s’avèrent par exemple être de très bons remèdes pour booster le système immunitaire et aborder avec confiance l’hiver qui approche.

Dès septembre/octobre

Utilisez ces plantes avant l’arrivée de l’hiver, dès septembre/octobre, en cure de deux mois maximum, lorsque les pathologies hivernales approchent, ou dès que vous ressentez un refroidissement fébrile.

Notre système immunitaire est composé d’une armée de cellules: les globules blancs (ou leucocytes). Parmi eux, les lymphocytes, qui agissent comme un bataillon de défense face aux virus, bactéries et autres agents infectieux. Une fois la guerre menée, le système immunitaire produit des anticorps, sorte de «mémoire» permettant au corps de réagir plus rapidement en cas de réinfection par le même pathogène. Certains principes actifs végétaux semblent avoir une action sur ces globules blancs en les protégeant, les activant ou en stimulant leur prolifération. Petit tour du jardin pour stimuler ses défenses immunitaires.

Le sureau noir 

Le sureau est un arbuste très commun qui fleurit au printemps et dont il existe trois espèces. On utilise les fleurs fraîches ou séchées du sureau noir pour en faire des infusions, ou ses fruits mûrs pour réaliser des sirops. «C’est très efficace lorsqu’un début de refroidissement arrive ou pour soulager une toux», conseille le Pr Kurt Hostettmann, professeur honoraire de pharmacognosie et phytochimie aux universités de Lausanne et de Genève. Des sirops de sureau noir sont également disponibles en pharmacie et sans contre-indication particulière. Attention: consommés crus, les fruits du sureau rouge sont toxiques.

L’aronia aux fruits noirs 

Cette plante de la famille des rosacées vient d’Amérique du nord, où les indigènes en mangeaient les fruits pour mieux supporter les rigueurs de l’hiver. Elle se plante très facilement et résiste au froid et à la neige, d’où sa grande présence en Suisse. Ses petits fruits noirs ont de très bonnes propriétés immunostimulantes et sont parmi les plus riches en antioxydants, permettant aussi d’abaisser le taux de mauvais cholestérol. Ils peuvent être consommés frais, en jus, séchés ou être congelés pour une utilisation pendant l’hiver. «Il ne faut cependant pas consommer plus de 20 baies par jour – ou 10 cl de jus –, car un apport trop important peut avoir, à l’inverse, un effet pro-oxydant», prévient le Pr Kurt Hostettmann. 

L’argousier 

Cette belle plante aux feuilles argentées rappelant celles de l’olivier pousse facilement en plaine ou en moyenne altitude. Ses grappes de baies orange sont cependant difficiles à récolter car protégées par de longues épines. Mais le jeu en vaut la chandelle, car les fruits de l’argousier sont extrêmement riches en vitamine C: 1 à 1,5 g pour 100 g de fruits frais, soit 20 à 30 fois plus que l’orange. Pour en conserver toutes les propriétés, on déconseille les confitures, la vitamine C étant thermosensible. Ils peuvent donc être consommés tels quels ou séchés. La recette préférée du Pr Kurt Hostettmann: bien laver et égoutter les fruits puis les faire sécher une journée au soleil. En remplir un bocal et les recouvrir de miel liquide. Conserver à la cave pendant six mois. «Avant l’arrivée de l’hiver, je prends une cuillère de cette préparation tous les matins, c’est délicieux», confie le spécialiste. 

L’échinacée pourpre  

C’est l’une des plantes les plus réputées pour son effet immunostimulant. Les Indiens d’Amérique du Nord, déjà, l’utilisaient pour soigner les maux de gorge ou soulager la fièvre. Très adaptées au climat suisse, ses fleurs roses aux pétales allongés agrémentent magnifiquement le jardin. Seul problème: vous ne pourrez en profiter chez vous que pour la beauté de l’œil. En effet, les principes actifs de l’échinacée ne sont pas solubles dans l’eau. Infusions ou décoctions n’ont donc aucune utilité. Pour en retirer tous ses bienfaits, une extraction à l’alcool (teinture) est nécessaire, ce qui est fortement déconseillé de réaliser chez soi. Mais de nombreux médicaments, qui utilisent notamment les parties aériennes et les racines, sont disponibles en pharmacie, sans ordonnance. Sous forme de comprimés ou de gouttes, elle peut aussi être donnée aux enfants, selon le dosage indiqué par le fabriquant. «Attention, l’échinacée fait partie de la famille des astéracées (camomille, arnica, etc.) qui peuvent parfois provoquer des allergies, prévient le Pr Kurt Hostettmann. Il existe un risque d’allergie croisée et elle est donc déconseillée aux personnes concernées.»

Recommandations importantes

Pour ne pas sur-stimuler son système immunitaire, il est recommandé de ne pas dépasser 6 -8 semaines de traitement sans interruption. «Cela vaut pour tous les immunostimulants, que ce soient des recettes “maison“ ou des médicaments sans ordonnance achetés en pharmacie», précise le Pr Kurt Hostettmann, professeur honoraire de pharmacognosie et phytochimie aux universités de Lausanne et de Genève.

Notez enfin qu’il existe une contre-indication totale pour les personnes atteintes d’une maladie auto-immune comme une sclérose en plaques, un diabète de type 1 ou encore une polyarthrite rhumatoïde. «Ces maladies se caractérisent par une dysfonction du système immunitaire et les immuno-stimulants risquent d’aggraver les symptômes», ajoute le spécialiste.

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Pour aller plus loin : Les plantes médicinales et toxiques des Alpes, Kurt Hostettmann, Editions Favre, 2019.

Paru dans Générations, Hors-série « Booster sa forme – Conseils experts », Octobre 2020.

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