Je vais passer un scanner

Dernière mise à jour 13/05/13 | Article
Je vais passer un scanner
Il balaie notre corps en profondeur. Le scanner, outil phare de la démarche diagnostique, est aussi redouté que répandu. Vous allez prochainement passer cet examen? Le Pr Reto Meuli, chef de service des Unités IRM et neuroradiologie au CHUV, vous explique ce qui vous attend.

Avant

Qu’est-ce qu’un scanner?

Le CT scanner (ou tomographie) est un appareil d’imagerie médicale capable, à la différence de la radiographie, de visualiser en profondeur nos vaisseaux, nos tissus et nos organes, en dépit de leur superposition. Grâce aux rayons X, des images en coupe de ces derniers et une étude morphologique fine de l’anatomie peuvent être réalisées. L’ordinateur intégré permet sa reconstitution en deux ou en trois dimensions. Le scanner peut détecter tout type d’anomalies de forme et de densité radiologique.

Pourquoi dois-je passer un scanner?

Les indications qui justifient la prescription d’une tomographie sont nombreuses. Le CT scanner est d’abord l’outil de base du suivi oncologique. L’examen permet d’indiquer la présence d’une tumeur cancéreuse, d’identifier sa localisation et son étendue. Il est aussi utilisé dans le domaine des maladies inflammatoires, pulmonaires et cardiovasculaires («angioscanner»). Le scanner est réalisé soit sur rendez-vous, soit en urgence, notamment pour déterminer l’origine de douleurs thoraciques et abdominales. Dans un délai très rapide, il permet également de visualiser la nature de fractures complexes chez les grands accidentés de la route.

Qu’est-ce qu’il peut détecter?

Le scanner est une aide précieuse pour confirmer ou préciser un diagnostic. Il peut révéler des tumeurs, des kystes, des fractures, des calculs rénaux, des ruptures de l’aorte, l’origine d’un anévrisme, une appendicite, des anomalies de la circulation du sang, etc. Il est également utilisé dans la planification de la pose de prothèses (hanche, genou) et pour guider des interventions (une biopsie par exemple ou le traitement percutané d’une tumeur).

Comment puis-je m’y préparer?

Aucune préparation particulière n’est requise. Seul un examen de la région abdominale peut éventuellement nécessiter d’être à jeun. Par ailleurs, une fois que c’est terminé, on peut rentrer chez soi par ses propres moyens, à moins d’être blessé.

 

Pendant

Est-ce qu’on va me faire une piqûre ?

Une piqûre est nécessaire en cas d’une injection du produit de contraste, ce qui est fréquemment le cas.

Comment cela se passe?

Le patient est accueilli par un technicien en radiologie qui va lui expliquer le déroulement de l’examen et qui l’y prépare (piqûre et pose de la voie veineuse). Pour ce faire, le patient doit se déshabiller, enfiler une blouse et laisser ses valeurs en lieu sûr. Il s’installe ensuite sous le scanner. Quand cela est indiqué, le produit de contraste est automatiquement injecté par voie veineuse. Le technicien se retire dans une cabine et dicte les consignes grâce à un micro («mettre les mains sur la tête», «remplir ses poumons», par exemple). Seules les parties du corps où l’on suspecte quelque chose (fracture, tumeur, problèmes vasculaires, etc.) sont passées aux rayons X. Derrière, dans la cabine, le médecin spécialiste en radiologie contrôle la bonne conduite de l’examen. Il s’assure en effet que le nombre et la nature des images effectuées répond à la demande du médecin traitant. A l’issue du scanner, il donne un bref retour au patient, sans entrer dans le détail des résultats.

Est-ce que cela dure longtemps?

En tout et pout tout, le rendez-vous dure entre vingt et trente minutes, mais le patient reste couché un peu moins d’une dizaine de minutes sur la table.

Est-ce que ça fait mal?

Passer un scanner n’est pas douloureux et ne provoque pas de sensations particulières. Il arrive cependant que les patients ressentent, le cas échéant, l’injection du produit de contraste et sa circulation dans la veine, mais cela ne fait pas mal. Les personnes claustrophobes peuvent se rassurer: la machine est ouverte (contrairement à l’IRM) et ne provoque pas, en principe, de sentiment d’enfermement. Son bruit peut être gênant, mais généralement, c’est la perspective des résultats qui est la plus angoissante.

 

Après

Puis-je avoir les résultats immédiatement?

A l’issue de l’examen, le médecin confirme que tout s’est bien déroulé. En revanche, aucun résultat n’est donné à ce moment-là, pour plusieurs raisons. D’abord, il doit avoir entre ses mains tous les éléments du dossier de son patient (résultats de biopsie, d’analyse de sang, etc.) pour pouvoir interpréter les images. Et puis, selon les cas, il y en a des centaines, voire des milliers. Il est donc impossible de les analyser sur-le-champ. De plus, tout diagnostic doit être accompagné d’une proposition thérapeutique. Or, c’est souvent le médecin traitant qui informe le patient du traitement à suivre, et non le spécialiste en radiologie.

Est-ce dangereux pour ma santé?

Contrairement à l’ultrason et à l’IRM, le scanner n’est pas totalement sans danger pour la santé. C’est la raison pour laquelle sa prescription doit être médicalement justifiée et optimisée, pour ne pas exposer inutilement des parties du corps aux rayons X. Si leur usage n’est pas anodin, c’est à cause du risque de cancer radio-induit, démontré par de nombreuses études. Ce risque est directement lié à la dose reçue au cours de sa vie. D’ailleurs, l’Ordonnance fédérale sur la radioprotection prévoit que les fortes doses reçues soient enregistrées pour chaque patient. Elle établit également des doses de référence pour chaque type d’examen. L’Office fédéral de la santé publique mène de son côté des audits pour s’assurer de la conformité des appareils et de leur utilisation.

Les enfants peuvent-il passer un scanner?

Oui, mais, avant l’âge de quinze ans, les médecins lui préfèrent l’ultrason et l’IRM, moins dangereux pour la santé. Les tissus et organes en croissance sont en effet particulièrement sensibles aux rayonnements. Le risque de cancer sur vingt ans est estimé à un cas sur 10 000 lorsqu’on a été exposé étant jeune, ce qui, aux yeux des spécialistes, est faible, mais tout de même pas négligeable.

Combien ça coûte ?

Le coût de telles analyses revient entre 350 et 1 000 francs.

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