Que faire quand on souffre d’«urgenterie» ou «impériosité mictionnelle»?

Dernière mise à jour 15/04/14 | Article
Que faire quand on souffre d’«urgenterie» ou «impériosité mictionnelle»?
Les envies pressantes d’uriner peuvent traduire une forme particulière d’incontinence. Celle appelée «incontinence par hyperactivité vésicale». Explications.

Urgenterie. C’est le néologisme (d’origine anglo-saxonne) que viennent de forger les spécialistes de l’Association française d’urologie (AFU). L’urgenterie n’est rien d’autre qu’«un besoin brusque et difficilement contrôlable d’uriner». Il s’agit là d’une forme bien particulière d’incontinence, qui peut avoir plusieurs causes. «En temps normal, le besoin d’uriner augmente progressivement, explique l’AFU. Le contrôle conscient permet de différer la miction pour des raisons de convenance sociale ou d’environnement.» Mais, précisément, les hommes et les femmes souffrant d’urgenterie ne parviennent plus à se retenir.

On distingue schématiquement trois grands types d’incontinence:

  • L'incontinence d'effort.C’est la forme la plus fréquente. Symptôme principal: fuite involontaire d'urine survenant à l'occasion d'un effort physique: toux, rire, exercice physique, rapports sexuels.
  • L'hyperactivité vésicale ou incontinence urinaire par «urgenterie». Elle survient lorsque le besoin d'uriner se manifeste brusquement, sans donner le temps d’arriver jusqu’aux toilettes. Cette manifestation correspond à une contraction involontaire de la vessie (sans que cette dernière soit forcément pleine), ce qui entraîne une vidange partielle ou complète des urines.
  • L'incontinence mixte. Elle associe les symptômes de plusieurs types d'incontinence, généralement l'incontinence d'effort et l'urgence mictionnelle.

L’hyperactivité vésicale se manifeste lorsque le muscle lisse de la vessie, appelé détrusor, se contracte alors que la vessie n’est pas encore pleine. Or, cette contraction a pour conséquence l’envoi d’un signal au cerveau, ce qui déclenche une envie d’uriner. Parfois, cette forme d’urgence mictionnelle exige davantage de visites aux toilettes que la normale. Chez certaines personnes, elle entraîne des écoulements involontaires d’urine.

Oser en parler

Comme pour toutes les incontinences, on imagine sans mal les conséquences de ces situations: retentissement important sur la qualité de vie, diminution des activités sociales, risque d’isolement, perturbations émotionnelles, troubles du sommeil, etc.  Et ces différents handicaps sont accentués du fait de la difficulté rencontrée par les personnes concernées à en parler à leur entourage et à leur médecin. C’est là un obstacle d’autant moins opportun que des prises en charge efficaces sont possibles.

Face à une urgenterie, l’urologue proposera à son patient, dans un premier temps, de tenir un calendrier mictionnel. Il y indiquera les horaires de ses mictions, leur volume, les gouttelettes résiduelles et les éventuels symptômes qui y sont associés.

Arrêt du tabac

Ces données orienteront alors le diagnostic et permettront souvent de donner des conseils d’hygiène et de bon sens: changements alimentaires, réduction des apports en liquide contribuant aux symptômes (café, thé, boissons gazeuses), réduction du tabagisme (mieux: abandon du tabac) et perte de poids.

«Une atteinte vésicale comme une cystite ou un calcul vésical peuvent être à l’origine de ce symptôme handicapant, indique-t-on auprès de l’AFU. Il peut aussi s’agir de certaines maladies neurologiques, d’une sténose de l’urètre ou d’une hyperplasie bénigne de la prostate.»

Renforcer les muscles du périnée

Outre celui de la cause (si cause il y a), le traitement peut comprendre des exercices de physiothérapie, visant notamment à renforcer les muscles du périnée («exercices de Kegel»). Existent également la rééducation de la vessie (par l’établissement d’un horaire précis pour les mictions) et la rétroaction biologique (qui assure la sollicitation des bons muscles)

D’une manière générale, il existe des moyens pratiques d’améliorer le confort de vie des personnes incontinentes.

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