«Une occasion de créer un lien unique, dans un contexte ludique et interactif»

Dernière mise à jour 20/09/19 | Questions/Réponses
Présent dès la première édition du Salon Planète Santé en 2014, l’Hôpital du Valais est cette année co-organisateur de l’événement à travers une édition valaisanne inédite. Explications avec son directeur général, le Pr Eric Bonvin.

      

D’où est née l’idée du Salon valaisan de la santé?

Pr Eric Bonvin  Ce qui nous a par-dessus tout intéressés est la possibilité qu’offre le Salon Planète Santé d’entrer en contact avec la population d’une façon exceptionnelle, dégagée des logiques commerciales et marketing, malheureusement omniprésentes dès qu’il s’agit de santé. Or aujourd’hui, les mutations dans ce domaine sont telles, que pouvoir prendre le temps de montrer ce que fait l’hôpital, la façon dont il s’organise et évolue, est extrêmement précieux. Par ailleurs, de par la multitude de sujets santé abordés par le biais des animations et des conférences, le salon possède une dimension didactique inestimable.

Cet événement est donc aussi une façon de démystifier ce qui se passe dans et autour de l’hôpital?

Absolument, car, de plus en plus, l’organisation des hôpitaux relève d’autorités politiques et de logiques opaques pour les patients. Dans le Valais par exemple, la gestion de l’Hôpital est passée il y a une dizaine d’années des mains d’autorités locales à celles du canton. Immanquablement, des questionnements et des crises en ont découlé, l’une des craintes étant que le lien s’estompe avec la population.

Malgré les crises, l’hôpital demeure un repère incontournable…

En effet, l’hôpital reste pour chacun de nous une figure centrale, effrayante, indispensable et rassurante à la fois. Mais il doit évoluer. La population vieillit, le système de santé est à bout de souffle: les défis sont nombreux.

Quelle est la place des patients dans tout cela?

Elle est cruciale. Quand on interroge les patients sur leurs attentes vis-à-vis des soins, ils parlent avant tout de l’importance de la qualité relationnelle avec les soignants, du souhait d’être mieux impliqués et informés des traitements, des interventions qu’ils vont subir. Or le système fait tout l’inverse, en faisant passer la technique avant tout et en délaissant bien souvent la dimension humaine, faute de temps, de personnel, etc. Et pourtant cet aspect est fondamental d’un point de vue purement médical, mais également pour l’évolution du système de soin elle-même. Il est par exemple urgent de développer des soins communautaires ambulatoires dans le cadre de vie des patients, de traquer vigoureusement les actes inutiles, d’organiser les institutions en pôles de compétences qui répondent prioritairement aux besoins sanitaires de la population. Si on n’implique pas les patients dans ces changements, la démarche peut être d’une violence inouïe.

L’Hôpital du Valais proposera au salon son propre stand, avec des animations autour des urgences, de la pédiatrie, de la grippe et de la prise en charge des AVC. Pourquoi ces sujets?

L’idée est d’interagir avec les visiteurs sur des thématiques concrètes et «concernantes». L’objectif est double. Tout d’abord, profiter de cette occasion pour expliquer le fonctionnement de l’hôpital. Aborder la question des urgences nous semblait incontournable. Mais également, avec des thématiques comme celles de l’AVC, du suicide ou de la grippe, l’idée est d’informer les visiteurs sur ce qu’ils peuvent faire d’eux-mêmes, en comprenant mieux la maladie, son évolution et sa prise en charge. L’hôpital a absolument besoin de cette complémentarité avec les patients. Le Salon Planète Santé est une occasion de créer un lien unique, dans un contexte ludique et interactif, bien plus aisée que dans les situations de crise qui peuvent conduire une personne à l’hôpital.

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Paru dans Planète Santé magazine N° 35 – Spécial Salon valaisan de la santé – Octobre 2019

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