Don du sang: vrai ou faux?

Dernière mise à jour 12/09/16 | Article
Le sang est un thème fortement émotionnel. Il draine toutes sortes de fausses croyances. Certaines peuvent hélas effrayer des personnes et les empêcher de devenir des donneurs. La Dresse Sophie Waldvogel, médecin adjointe responsable du Centre de transfusion sanguine des Hôpitaux Universitaires de Genève (HUG), trie le bon grain de l’ivraie et tord le cou aux légendes urbaines.

On ressent de la fatigue après un don de sang.

Faux. Les études montrent que les donneurs ne ressentent aucune fatigue après une transfusion. En revanche, il est possible qu’une transfusion entraîne une baisse légère et passagère des performances chez un sportif de haut niveau.

Mon sang risque de ne plus coaguler si je donne mes plaquettes.

Faux. Les plaquettes servent effectivement à stopper l’hémorragie par coagulation lorsqu’on se blesse. Mais la quantité donnée ne conduit jamais à un manque susceptible d’augmenter le risque d’hémorragie.

Il faut toujours bien s’alimenter avant et après un don.

Faux. Ce n’est pas nécessaire. Par contre, il est recommandé de bien s’hydrater avant le don.

Donner son sang est une preuve de bonne santé.

Vrai. Les examens d’aptitude au don (pouls, tension artérielle, analyses sanguines) attestent d’un corps en bonne santé. Mais ils ne remplacent pas un check-up médical complet.

On risque de me prendre trop de sang.

Faux. La quantité de sang prélevée est réglementée et donc toujours identique d’un donneur à l’autre. Soit environ 13% du volume global de sang présent dans l’organisme.

On peut devenir anémique si on donne régulièrement son sang.

Faux. Le délai obligatoire entre chaque don, soit trois mois pour les hommes et quatre pour les femmes, est suffisant et calculé pour que le corps reconstitue toute l’hémoglobine prélevée lors de la transfusion.

Je peux être payé pour un don du sang.

Faux. Le don de sang n’est jamais rémunéré. L’histoire a démontré que cette gratuité constitue un facteur de sécurité essentiel pour le receveur. Une personne qui souhaite retirer un bénéfice pécuniaire de son don pourrait cacher des informations susceptibles de l’exclure des donneurs. A l’inverse, celui qui n’en retire aucun profit n’a aucune raison de dissimuler quelque chose. Par conséquent, l’instance faîtière Transfusion CRS Suisse défend le principe du don de sang gratuit selon lequel il ne faut pas faire de profit avec le sang en tant qu’organe humain.

Je peux donner mon sang même si j’ai du diabète, un taux de cholestérol trop élevé ou de l’hypertension artérielle.

Vrai. Ces affections n’empêchent pas de donner son sang. Elles ne se transmettent pas aux patients et n’altèrent pas la qualité du produit. Si elles sont traitées adéquatement, elles ne constituent pas non plus un risque pour le donneur lors du don.

Je suis exclu des donneurs parce que j’ai un tatouage ou un piercing.

Faux et vrai. Le tatouage ou le piercing en lui-même ne constitue pas un critère définitif d’exclusion. Sauf s’ils ont moins de quatre mois. En effet, leur réalisation provoque des petites blessures par lesquelles des virus peuvent pénétrer et engendrer des infections transmissibles par voie sanguine. Au-delà de quatre mois, ce risque est exclu.

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Source

Magazine Pulsations - http://www.hug-ge.ch/sites/interhug/files/n29_pulsations_juillet_aout_sept_2016.pdf

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