Les œufs, le cœur et le cholestérol: quelques petites choses à savoir
Les œufs occupent une place de choix dans l’alimentation humaine, sous de multiples formes, depuis toujours et sous toutes les latitudes. Longtemps l’affaire ne posa pas de questions. Puis arrivèrent la vie moderne, le cholestérol et les innombrables méfaits qui, souvent à juste titre, peuvent lui être associés. On sait que les choses sont un peu plus compliquées, qu’il existe plusieurs cholestérols, que nous ne sommes pas tous égaux face aux risques et que tout n’est pas qu’une affaire de chiffres. Une série de publications récentes aide toutefois à y voir un peu plus clair. Elles viennent d’être présentées dans le cadre de la Conférence Experimental Biology (EB) 2013, des experts de l'American Egg Board (AEB). Il s’agit d’une organisation soutenue par le ministère américain de l’Agriculture et dont le but affiché est de faire la promotion de cette source d’alimentation. Il n’en reste pas moins que les informations délivrées émanent de travaux conduits par des scientifiques qui engagent ici leur responsabilité en signant les travaux qu’ils ont menés.
Œuf et maladie coronarienne
Dans le cadre des recherches menées par l'Université de Yale , une étude1 a analysé l'impact de la consommation d'œufs entiers chaque jour, chez les hommes et les femmes atteints d’une maladie coronarienne. Les participants ont été répartis pour consommer soit deux œufs, soit l’équivalent d’une demi-tasse de substitut d'œuf ou un petit-déjeuner riche en glucides. Et ce pendant six semaines dans le cadre de leur régime alimentaire. Il apparaît que la consommation d’œufs entiers (ou de substitut d'œuf) n’a pas eu d’impact négatif sur les taux sanguins de cholestérol total, sur la pression artérielle, le poids corporel ou la fonction endothéliale. Les chercheurs en concluent que les œufs entiers peuvent faire partie d'un régime alimentaire sain pour le cœur, même chez les personnes souffrant de maladies coronariennes.
Œuf et profil lipidique
La recherche, menée par des spécialistes de l'Université du Connecticut,2 suggère que la consommation d'œufs entiers peut avoir un effet positif sur le niveau de cholestérol HDL (le «bon», à différencier du «mauvais», le LDL) chez les adultes atteints de syndrome métabolique. Un régime pauvre en glucides et comportant trois œufs par jour (ou une quantité équivalente de substituts d'œufs) conduit, après douze semaines, à une amélioration du cholestérol HDL, un résultat interprété comme favorable. Les auteurs vont jusqu’à estimer que les œufs peuvent constituer un aliment de nature à réduire le risque de maladies cardiovasculaires chez les personnes atteintes de syndrome métabolique.
Œuf et apport calorique quotidien
Les auteurs d’une recherche menée par l'Université du Missouri ont comparé les effets sur la sensation de satiété de différents types de petit-déjeuner: avec des céréales (représentant 15% des calories), avec des œufs (haute valeur protéique) et avec du jambon (40% des calories), ou pas de petit déjeuner du tout. Ce travail a été mené chez des adolescents en surpoids ou obèses. Résultat: les groupes qui ont consommé le petit-déjeuner hyper-protéiné avec des œufs et le petit-déjeuner à base de jambon sont ceux qui disent avoir ressenti au final les meilleures impressions de satiété. Les volontaires qui consommaient un petit-déjeuner riche en protéines ont volontairement réduit leur apport de plus de 400 calories par jour pendant la durée de suivi de l’étude (douze semaines). Aucune différence significative de poids n'a été observée entre les différents groupes – à l’exception notable de celui qui faisait l’économie du petit-déjeuner. Conclusion: on confirme les bienfaits d'un petit-déjeuner riche en protéines dans une stratégie de gestion du poids chez les adolescents en surpoids et obèses.
1. « Effects of egg ingestion on endothelial function in adults with coronary artery disease: a randomized, controlled, crossover trial »)
Prendre soin de son cœur avec des produits naturels
Les nouvelles vertus vasculaires du régime méditerranéen
Anti-cholestérol «naturels», levure de riz rouge: pas si anodins
Moins de cholestérol en Europe, plus en Asie
Sclérose en plaque et cholestérol pour le Prix Leenaards
Cholestérol: l'accès aux données brutes des essais cliniques
Hypercholestérolémie
Le cholestérol est une graisse indispensable au bon fonctionnement de l’organisme. Mais lorsque le taux de «mauvais» cholestérol est en excès dans le sang, c’est la santé qui est en péril. En effet, l'hypercholestérolémie augmente le risque de survenue de maladies cardiovasculaires, d’où l’intérêt de surveiller ses valeurs et d’adopter une hygiène de vie saine.