Prendre soin de son cœur avec des produits naturels
Le saviez-vous?
L’Aubépine régule le rythme cardiaque
L’extrait d’aubépine, issu de ses feuilles, fleurs et fruits séchés, est parfois utilisé comme traitement complémentaire dans les cas d’insuffisance cardiaque chronique. Selon une méta-analyse menée auprès de 850 patients, l’extrait d’aubépine aurait un effet sur le rythme du cœur. Il semblerait qu’il permette d’abaisser la tension artérielle et le rythme cardiaque, tout en améliorant la consommation d’oxygène par le cœur.
Les compléments alimentaires ont la cote. Une étude américaine montre que 75 % des patients atteints d’une maladie cardiaque consomment des substances naturelles en prévention d’une rechute. Feuille d’artichaut, levure de riz rouge, huiles végétales ou encore thé vert font partie des nombreux ingrédients souvent évoqués dans le cadre de la prévention cardiovasculaire. Leur efficacité varie toutefois fortement d’un produit à l’autre.
La levure de riz rouge, une statine naturelle
Cette substance provient de la fermentation du riz par une levure qui porte le charmant nom de Monascus purpureus. Cette dernière contient de la monacoline K, un composé également présent dans les statines (les médicaments classiquement prescrits pour contrôler le cholestérol). La levure de riz rouge est donc tout simplement une statine naturelle. Connue en Europe depuis une trentaine d’années seulement, elle est utilisée en Chine depuis 2000 ans.
Plusieurs études ont montré qu’elle abaisse le taux de cholestérol total et surtout celui de mauvais cholestérol. «Il n’est cependant pas adéquat de prescrire de la levure de riz rouge à une personne qui a déjà une maladie cardiaque avérée, car elle est moins efficace qu’une statine classique, souligne le Pr Pierre-Yves Rodondi, directeur de l’institut de médecine de famille de l’Université de Fribourg. Les doses de monacoline K contenues dans la levure de riz rouge peuvent par ailleurs fortement varier d’une préparation à l’autre. Son efficacité n’est donc pas stable».
A noter que la levure de riz rouge est interdite de vente en Suisse par Swissmedic, car elle ne correspond pas aux critères des compléments alimentaires et n’est pas non plus validée comme médicament. Elle est cependant disponible en France et en Europe. «Si vous prenez de la levure de riz rouge, il faut impérativement avertir votre médecin, car elle peut provoquer les mêmes effets secondaires qu’une statine synthétique», appuie le Pr Rodondi.
Plantes, huiles végétales et fibres contre le cholestérol
Une prise de deux grammes de phytostérols (des matières grasses) par jour peut contribuer à réduire le taux de cholestérol global ainsi que le «mauvais cholestérol». Les phytostérols sont contenus dans certaines plantes et huiles végétales. Leur structure est similaire à celle du cholestérol, ce qui réduit son absorption par un effet de compétition. Même constat pour les fibres alimentaires, qui ont fait l’objet de plusieurs études. Une consommation élevée de fruits, de légumes ou encore de son d’avoine contribue à réduire le risque de maladies cardiovasculaires. L’Office fédéral de la santé publique (OFSP) recommande d’ailleurs une prise de 30 grammes de fibres alimentaires par jour.
L’oméga 3, star des acides gras
Poissons gras, noix, amandes, huile de colza, de soja ou encore de noix sont des aliments riches en acides gras oméga 3. «Leurs bénéfices dans la prévention cardiovasculaire sont désormais bien établis, assure le Pr Rodondi. L’oméga 3 contribue aussi à baisser la mortalité chez les personnes qui ont déjà subi un infarctus du myocarde». Il est donc recommandé de manger au moins deux portions par semaine de poisson gras (comme le saumon, la sardine, la truite, le maquereau, etc.). En revanche, l’efficacité des capsules contenant des oméga 3 n’est à ce jour pas démontrée.
Une diète adaptée
De manière générale, la meilleure façon de baisser naturellement son taux de cholestérol est de soigner son hygiène de vie. Sur le papier, la recette est simple: arrêter le tabac, ne consommer de l’alcool qu’avec modération et pratiquer une activité physique régulière. Côté diète, les repas équilibrés sont un passage obligé. Mais il n’est pas toujours facile de changer des habitudes alimentaires souvent ancrées depuis l’enfance. Pour ne pas engendrer des frustrations en se privant soudainement, mieux vaut modifier son régime pas à pas.
Les fruits et légumes sont toujours recommandés car ils ne contiennent pas de cholestérol, mais beaucoup de fibres (lire plus haut). Les produits laitiers, en revanche, sont une source importante de graisses saturées. Mieux vaut choisir du lait demi-écrémé. La consommation de viande devrait quant à elle être limitée à quatre ou cinq portions par semaine, dont une seule de viande rouge. Enfin, les aliments sucrés comme les biscuits, pâtisseries ou le chocolat renferment beaucoup de graisses saturées qui augmentent le mauvais cholestérol. Ils ne devraient donc être consommés que modérément et en petite quantité.
Thé vert et artichaut: une efficacité limitée
Souvent cités parmi les aliments bons pour le cœur, le thé vert et l’artichaut n’ont en fait qu’un effet très limité sur la prévention cardiovasculaire. Pour une baisse très modérée du taux de cholestérol, il faudrait consommer entre six et sept tasses de thé vert par jour. Quant à l’extrait de feuilles d’artichaut, les données ne sont pas suffisantes pour conclure à une possible efficacité.
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Paru dans Générations, Hors-série « Se soigner autrement – Gros plan sur la médecine intégrative », Octobre 2019.
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