Greffe cardiaque
Un article du Service de chirurgie cardio-vasculaire (CHUV) |
La transplantation cardiaque est indiquée chez des patients ayant une insuffisance cardiaque terminale, c’est-à-dire lorsque le cœur est incapable d’effectuer correctement son travail de pompe et lorsque le traitement médicamenteux s’avère inefficace. A ce stade, le risque de décès à court terme par troubles du rythme ou œdème pulmonaire est très élevé et le moindre effort s’avère difficile, ce qui entraîne un handicap majeur. Il s’ensuit souvent des hospitalisations répétées pour des décompensations cardiaques et l’espérance de vie est statistiquement fortement diminuée.
La greffe permet donc au malade de retrouver son autonomie et une espérance de vie appréciable. La transplantation cardiaque reste actuellement essentiellement limitée par la faible disponibilité d’organes.
Les pathologies cardiaques les plus fréquentes motivant une greffe cardiaque sont les cardiopathies dilatatives (atteinte du muscle cardiaque) et ischémiques(infarctus), qui représente à elles seules 85% des cas. Les cardiomyopathies valvulaires, congénitales (de naissance) et infectieuses (myocardites) sont plus rares.
Un bilan médical (regroupant le service de cardiologie et le service de chirurgie cardio-vasculaire) et psychologique complet est effectué, et après discussion du dossier, le patient est mis sur liste de greffe.
Technique chirurgicale
Si un cœur compatible est disponible, le malade devra être opéré dans un délais de quelques heures.
La quasi-intégralité du cœur du donneur est alors enlevée après mise en place d’une circulation extra-corporelle : seul le toit de l’oreillette gauche du receveur est conservé avec ses 4 veines pulmonaires. Le cœur du donneur est ensuite conservé stérilement à 4°C jusqu’à la greffe, le délai de conservation étant de 6 heures au maximum, ce qui impose une prise en charge minutée. Une fois acheminé, le cœur est mis en place à l’aide de sutures au niveau des gros vaisseaux (aorte, artère pulmonaire, veine cave supérieure et inférieure) ainsi qu’au niveau du toit de l’oreillette gauche.
Evolution post-opératoire
La probabilité de survie atteint environ 90% à 1 an avec une durée de vie excédant fréquemment une dizaine d’années.
Les complications principales sont essentiellement de 3 types :
- Les complications infectieuses, l’hypertension artérielle, l’insuffisance rénale et tous les effets secondaires directs décrits par le traitement immunosuppresseur, en particulier la ciclosporine.
- Le rejet du greffon et la maladie coronaire du greffon.
- Les complications indépendantes de la greffe et comparables aux pathologies rencontrées dans une population générale.
Le suivi médical des greffés cardiaques implique une étroite collaboration et un suivi au long cours entre tous les intervenants en particulier le médecin traitant, le cardiologue, le chirurgien cardiaque et le pathologue (biopsies cardiaques permettant de diagnostiquer un éventuel rejet).
Après la greffe, une réadaptation cardiaque dans un centre spécialisé est nécessaire afin de permettre au patient de se réadapter progressivement à l’effort physique et de faire la transition entre l’hôpital et le retour à domicile.
Article original: http://www.cardio-vascular.chuv.ch/ccv_home/ccv-patients-visiteurs/ccv-patients-interventions/ccv-patients-int-card-greffe.htm