Vaincre l’obésité en dansant?

Dernière mise à jour 16/07/12 | Article
Lumières de discothèque
S’il est bien connu que l’obésité peut induire des maladies métaboliques comme le diabète, l’hypertension ou l’excès de cholestérol, l’effet sur la marche et le mouvement en général est moins étudié. En quoi l’activité physique, et plus particulièrement la danse, peuvent-elles aider les personnes souffrant de surpoids ou d’obésité?

Quand les mouvements sont de plus en plus rares ou difficiles

L’obésité aurait de nombreux effets sur la qualité des mouvements: concernant la marche, elle diminuerait la vitesse, la cadence et la longueur du pas. De plus, les contraintes articulaires sont plus importantes chez les personnes obèses, entraînant un risque élevé de développer une arthrose. En marchant plus lentement, les contraintes articulaires sont minimisées (notamment aux chevilles et aux genoux).

La marche ne concerne pas uniquement les sportifs… au contraire, elle est indispensable à tout le monde et au quotidien. Par exemple, pour traverser la route avant que le feu ne devienne rouge, il faut une vitesse de marche suffisante (4,3 km/h).

L’OMS recommande un niveau d’activité physique hebdomadaire minimum pour maintenir une bonne santé: 30 minutes d’activité physique par jour, six jours sur sept.

En plus de limitations physiques, les personnes obèses peuvent avoir des difficultés à voir ou à toucher certaines partie de leur corps, ce qui perturbe profondément leur image corporelle. Une baisse de l’estime de soi peut mener à une isolation sociale.

Reprendre le rythme, en douceur

Une reprise de l’activité physique est indispensable, mais elle doit se faire progressivement, en douceur et avec plaisir, en trouvant l’activité qui correspond à chacun. Seule une activité plaisante (et donc propre à chacun), s’intégrant facilement dans le quotidien, a une chance de perdurer.

La danse peut-elle contribuer à ce changement?

Le terme «activité physique» en effraie plus d’un… cependant, il a l’avantage d’être très vaste et de permettre une marge de manœuvre dans le choix de l’activité. L’art thérapie a vu le jour en réhabilitation au XXe siècle. Elle utilise les arts plastiques, la danse, la musique et le théâtre à des fins thérapeutiques. La danse thérapie traite différents aspects de la personnalité, comme le physique, l’émotionnel, le cognitif et l’intégration sociale. Elle facilite l’expression de certains vécus difficiles.

Une influence prouvée sur la qualité de vie

Une étude menée aux Hôpitaux Universitaires de Genève (HUG) a démontré qu’après deux ans de danse thérapie, la qualité de vie, l’amour propre, le travail, la vie sexuelle et la mobilité sont nettement et significativement améliorés. Dès lors, la danse pourrait être un moyen de reprendre une activité physique et avoir une chance de faire durer le plaisir.

La danse n’est pas le seul accès au plaisir mais démontre que le terme «d’activité physique» regroupe de nombreuses occupations. Du moment qu’elles apportent du mouvement et une satisfaction personnelle, il serait dommage de s’en priver. Soyons imaginatifs!

 

Références

Adapté de «Déficits fonctionnels des personnes obèses et rôle de la danse-thérapie», Dr Lara Allet1,2, Dr Stéphane Armand3, Dr Zoltan Pataky4, Pr Alain Golay4, Solange Muller-Pinget4.

1Haute école de santé, (HEds); Filière Physiothérapie, Genève.

2Dir Adj. des Soins, HUG, Genève.

3Laboratoire de cinésiologie Willy Taillard, HUG, Genève.

4Département de médecine communautaire, WHO Collaborating Centre, HUG, Genève.

 In Revue médicale suisse 2012; 8: 687-91, en collaboration avec les auteurs.

 

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