Additifs alimentaires: comment s'y retrouver?

Dernière mise à jour 14/11/22 | Article
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On trouve plus de 350 additifs dans nos denrées alimentaires, dont le dioxyde de titane qui a fait l’objet d’une interdiction d’utilisation en Suisse.

De quoi parlons-nous?

Quelques conseils

Privilégiez le régime méditerranéen qui fait la part belle aux:

  • Fruits et légumes de saison
  • Légumineuses et céréales complètes, non transformées
  • Herbes aromatiques du marché
  • Huiles pressées à froid (surtout huile d’olive et de colza)

En résumé, vous pouvez manger de tout, mais il faudrait idéalement préférer les aliments bruts et limiter autant que possible la nourriture industrielle, en particulier les charcuteries, les plats précuisinés, etc.

Les additifs alimentaires sont utilisés pour améliorer les propriétés organoleptiques des produits comestibles, c’est-à-dire leur goût, leur odeur, leur aspect, leur couleur ou leur consistance. D’origine naturelle ou synthétique, ils permettent par exemple de remplacer le sucre, de prolonger la durée de conservation des denrées ou de faciliter leur emballage et leur transport.[1]

Le 15 mars 2022, le dioxyde de titane a été interdit en tant qu’additif alimentaire en Suisse. Un délai transitoire a été fixé pour que l’industrie puisse s’adapter. Depuis le 15 septembre, les produits alimentaires concernés encore disponibles ne peuvent plus être consommés que jusqu’à l’expiration de la date limite de leur conservation. La décision des autorités suisses se fonde sur une expertise réalisée en mai 2021 par l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA). Il en ressort qu’une atteinte au patrimoine génétique par les particules de dioxyde de titane ne peut être exclue.

«Il est normal que la Suisse s’aligne sur l’Union européenne pour offrir la même garantie de sécurité à sa population en premier lieu, mais aussi plus prosaïquement pour faciliter le commerce international», déclare Céline Pabion, diététicienne HES au sein du cabinet de conseils en éducation et promotion de la santé teamnutrition.ch, à Veyrier. «Les autorités fédérales compétentes travaillent en collaboration avec des organisations internationales, dont justement celle qui a produit l’expertise concluant à la dangerosité de cet additif.» 

Les enjeux

Outre le dioxyde de titane, il existe des centaines d’additifs alimentaires. Ils sont classés dans une liste d’abréviations en deux lettres. On trouve par exemple les agents conservateurs (AC), les antiagglomérants (AT), les émulsifiants (ED), les colorants (E), les édulcorants (EP), les épaississants (EX), les exhausteurs de saveur (ME) et les matières d'enrobage (SG). Un chiffre permet de désigner précisément la substance: ainsi, le dioxyde de titane se nomme E171. Cette codification est valable dans toute l’Europe. 

Du moment où ces substances modifient le goût ou l’odeur des denrées, elles peuvent tromper le consommateur en lui donnant l’impression que la qualité nutritionnelle d’un produit est meilleure qu’elle ne l’est en réalité. De plus, il existerait un possible «effet cocktail», c’est-à-dire que les additifs seraient susceptibles d’interagir entre eux et il est difficile d’évaluer l’innocuité des aliments qui en contiennent plusieurs. «Les études sur la toxicité de ces substances pour l’organisme humain ne remontent pas très loin dans le temps, or ces recherches nécessitent de nombreuses années de recul», relève Céline Pabion. La question de savoir s’il est possible de dépasser les doses journalières considérées comme admissibles a également été soulevée. Un risque d’allergie a notamment été évoqué, mais les études ne sont pas concluantes. Depuis 2009, la sécurité de ces substances fait l’objet d’une réévaluation par l’EFSA. Les travaux, qui devaient se terminer en 2020, se poursuivent toujours.[2] 

Que faire

Depuis 2010, la proportion de produits industriels estampillés «sans additifs» aurait passé de 13 à plus de 18% et la tendance se poursuit sous la pression des consommateurs.[3]. Cependant, les indications mentionnées sur les emballages ne sont pas toujours très intelligibles. Parfois, on retrouve un prétendu composant essentiel (par exemple, la fraise) seulement en troisième, quatrième, voire cinquième position. Cela peut s’expliquer par le fait que les ingrédients sont classés par ordre décroissant de poids, indique Marc Maroun, diététicien diplômé au sein du Service nutrition de l’Hôpital de La Tour. De manière générale, une liste d’ingrédients interminable est plutôt mauvais signe.

Le plus simple et le plus prudent est de consommer le moins possible de denrées transformées. Même lorsqu’elles sont estampillées «bio», elles peuvent contenir des additifs, précise Céline Pabion. Il faudrait donc éviter les plats surgelés, les viennoiseries, les charcuteries, les barres de céréales, les cornflakes, les mélanges en poudre pour pâtisserie, etc. À noter que la viande fraîche achetée en boucherie ne contient pas d’additif, à l’exception de certaines marinades industrielles, ajoute Marc Maroun. En ce qui concerne les fruits et les légumes frais, ce ne sont pas les additifs qu’il faut craindre, mais les pesticides; optez pour des produits provenant de la région et/ou issus d’une technique d’agriculture certifiée par le label BIO ou IP Suisse, qui représentent les choix les plus sains. Et pour ce qui est des fromages, vous pouvez très bien vous faire plaisir en achetant des spécialités régionales en fromagerie.

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[1] https://essr.ch/blog/additifs

[2] https://www.efsa.europa.eu/fr/topics/topic/food-additive-re-evaluations

Voir aussi : https://www.futura-sciences.com/sante/questions-reponses/nutrition-additifs-alimentaires-sont-ils-dangereux-sante-4095/

[3] https://www.oqali.fr/actualites/additifs/

Voir aussi : https://www.lenouvelliste.ch/sante/alimentation-de-moins-en-moins-dadditifs-dans-nos-assiettes-885426

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