«Sauter» le petit-déjeuner n’a pas d’effet sur le poids
C’est une conclusion qui va à l’encontre de bien des idées reçues. Elle est avancée par un groupe de chercheurs de l’Université de Bath (Royaume Uni) et vient d’être publiée dans The American Journal of Clinical Nutrition1. Les auteurs y expliquent, chiffres à l’appui, pourquoi le petit-déjeuner n’est pas «le repas le plus important de la journée».
Ce premier repas est, selon eux, sans conséquences véritablement significatives sur le poids, le métabolisme ou les différents indicateurs biologiques témoignant de la santé du système cardiovasculaire.
Sensation de bien-être
Attention: cette étude a été menée sur un faible échantillon de volontaires et ne permet pas de conclure au caractère totalement facultatif de ce premier repas de la journée. Aucune leçon générale ne peut ici être donnée et les personnes qui sont amenées à dépenser de fortes quantités d’énergie le matin ne peuvent pas, à la différence d’autres, faire l’économie du petit-déjeuner.
Cette étude n’a d’autre part pas porté sur les effets possibles d’un jeûne prolongé sur différents paramètres (comme la concentration, l’humeur ou la sensation de bien-être) souvent associés à une prise calorique matinale. Pour autant, les chercheurs semblent démontrer l’absence d’effet significatif de la prise d’un petit-déjeuner sur le contrôle du poids.
De nombreuses études se sont intéressées aux effets du petit-déjeuner sur la santé et notamment à l’effet «PEBO» (proposed effect of breakfast on obesity). L’étude dirigée par James Betts et Dylan Thomson (Departments for Health and Biology and Biochemistry, University of Bath), a été menée auprès de 38 personnes suivies durant six semaines. Les participants étaient âgés de 21 à 60 ans, de poids normal (IMC: 20 à 25 kg/m2) ou en surpoids (IMC: 25 à 30 kg/m2).
720 calories ou rien
La moitié des volontaires prenaient un petit-déjeuner, l’autre non. Le groupe «petit-déjeuner» recevait environ 720 calories dans les deux heures suivant le réveil. Le groupe «jeûne matinal» n’était autorisé qu’à boire de l'eau avant midi. Tous les participants devaient tenir un journal alimentaire et étaient équipés d’un appareil permettant d’évaluer leur dépense énergétique et d’un dispositif de surveillance de la glycémie.
Au départ de l’étude, chaque participant avait subi un test sanguin afin d’évaluer la concentration d’hormones, de différents métabolites et de graisses dans le sang. Les mêmes analyses ont été pratiquées six semaines plus tard. Au final: absence d’effet significatif sur le métabolisme, la masse corporelle, la masse de graisse ou les indicateurs cardiovasculaires (cholestérol et marqueurs inflammatoires).
Les résultats montraient aussi que le groupe «petit-déjeuner» dépensait en moyenne plus d'énergie avant midi et qu’il ne montrait pas un appétit réduit au déjeuner. Aucune différence n’a été constatée entre les deux groupes sur la durée du sommeil, la masse corporelle et graisseuse, les hormones, le cholestérol ou les marqueurs inflammatoires, la glycémie à jeun ou l'insuline. Seule différence notable: après six semaines, le groupe «sans petit-déjeuner» montrait une plus grande variabilité de la glycémie l’après-midi et le soir.
En toute hypothèse, le fait de «sauter le petit-déjeuner» ne permettrait en rien de lutter contre le surpoids ou l’obésité.
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1. Le texte complet (en anglais) de la publication de The American Journal of Clinical Nutrition est disponible ici.
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Hypercholestérolémie
Le cholestérol est une graisse indispensable au bon fonctionnement de l’organisme. Mais lorsque le taux de «mauvais» cholestérol est en excès dans le sang, c’est la santé qui est en péril. En effet, l'hypercholestérolémie augmente le risque de survenue de maladies cardiovasculaires, d’où l’intérêt de surveiller ses valeurs et d’adopter une hygiène de vie saine.