Les substituts nicotiniques sont efficaces
Introduction
Patches, chewing-gums ou pastilles, inhalateurs... Pour aider les fumeurs réellement motivés à s’arrêter de fumer, les substituts nicotiniques sont des armes de choix qui doublent les chances de réussite. Pourtant, il y a un an, la presse mettait en doute l'efficacité des apports de nicotine en relayant des résultats obtenus chez l'animal - résultats publiés notamment par un scientifique ayant travaillé pour d'industrie du tabac. Mise au point avec le Pr Jacques Cornuz, de la Policlinique médicale universitaire (PMU) de Lausanne.
Quels sont les substituts les plus efficaces?
Globalement, ils ont tous la même efficacité. Ils sont toutefois complémentaires: les patches diffusent de la nicotine de façon continue dans le sang, tandis que les chewing-gums, les pastilles et les inhalateurs ont une courte durée d’action et peuvent être utilisés dès qu’une sensation de manque se fait ressentir. De plus, ils permettent de reproduire une certaine gestuelle du fumeur avoir quelque chose dans la bouche ou dans les mains. On peut donc combiner soi-même les substituts, en bi- ou en trithérapie, sans aucun risque de surdosage.
La nicotine absorbée par l’intermédiaire de ces substituts est-elle toxique?
Non. Cette absorption de nicotine n’a aucun impact sur la santé : ce sont les fumées inhalées qui provoquent les maladies liées au tabagisme. La nicotine est en revanche l’une des principales substances – mais il y en a probablement d’autres – qui provoquent la dépendance au tabac. Lorsqu’un fumeur décide d’arrêter de fumer, sa quantité de nicotine dans le sang passe brutalement à zéro; c’est ce qui provoque les effets de manque ou « sevrage tabagique »: irritabilité, maux de tête, troubles du sommeil, augmentation de l’appétit, et quelquefois dépression. Des apports modérés, contrôlés de nicotine permettent de corriger ces troubles.
Existe-t-il d’autres substances pour aider au sevrage?
Il existe deux médicaments, sans nicotine, mais qui permettent de soulager les manifestations du sevrage: le bupropion, un antidépresseur, et la varénicline, qui imite l’action de la nicotine dans le cerveau. Ces traitements peuvent dans certains cas permettre d’individualiser au mieux la prise en charge des personnes désirant s’arrêter de fumer. Ils sont parfois plus appropriés que les substituts, mais ils sont évidemment prescrits sur ordonnance et peuvent avoir des effets secondaires.
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Chaque année en Suisse, on dénombre environ 4100 nouveaux cas de cancer du poumon (carcinome bronchique), ce qui représente 10 % de toutes les maladies cancéreuses. Le cancer du poumon touche plus souvent les hommes (62 %) que les femmes (38 %). C’est le deuxième cancer le plus fréquent chez l’homme, et le troisième chez la femme. C’est aussi le plus meurtrier, avec 3100 décès par an.