Aliose: «On est attirés par ce qui sonne vrai, humain et sensible»

Dernière mise à jour 12/04/18 | Questions/Réponses
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Aliose enchante désormais bien au-delà des frontières, avec sa musique pop douce, entraînante et mélodique. Le jeune duo suisse présente aujourd’hui son nouvel album, «Comme on respire», porté par les singles «Loin» et «Viens la Nuit». Au détour d’un concert en Suisse, ils ont accepté d’évoquer leur vie d’artiste et leur quotidien à Paris. Une interview à deux voix.

Bio express

1988 Naissance d’Alizé à Genève.

1983 Naissance de Xavier à Genève.

4 ans Alizé commence à jouer du piano.

3 ans Xavier commence à jouer du violoncelle.

2004 Ils se rencontrent lors d’ateliers pour auteurs-compositeurs-interprètes.

2012 Alizé obtient un bachelor en sociologie à l’Université de Genève.

2012 Xavier obtient un master en histoire et en langue et littérature françaises.

2017 Sortie de l’album «Comme on respire».

Des mélodies douces, mélancoliques, mais qui dégagent une certaine énergie. D’où vous viennent ces sentiments et cette inspiration?

Alizé: J’écoute beaucoup de musique mélancolique, planante et cinématographique. Les harmonies vocales de nos deux voix amènent cette mélancolie, un sentiment que j’aime beaucoup, même si on a aussi des chansons légères. Mais nous sommes plutôt joviaux et ouverts. Nous aimons faire la fête et rencontrer des gens.

Xavier: Nous ne sommes pas des personnes dépressives ou taciturnes. On est attirés par ce qui sonne vrai, humain et sensible.

Quelle place tenait la musique lorsque vous étiez enfant?

A: Depuis toute petite, j’étais très attirée par la scène: la danse, le cirque, le théâtre. Ma mère disait que j’étais une radio sur pattes.

X: Cela fait partie de notre vie. Enfant, j’allais à des concerts classiques avec mes grands-parents, mes parents étaient musiciens. J’ai commencé le violoncelle avant 4 ans.

Comment cette passion est-elle devenue un métier?

A: Cela nous a dépassés. On était les deux à l’université. On cumulait plusieurs jobs en marge de nos études. On recevait de plus en plus de propositions de concerts. Alors on s’est dit qu’on allait essayer d’en faire un métier. En 2012, on a créé notre société de production.

X: Ça s’est fait naturellement. Nous avons professionnalisé cela quand tout était déjà en marche.

Quand on débute, ce n’est pas facile de se faire connaître… Vous avez dû vous battre?

A: Le sentiment de lutte est plus fort maintenant qu’au début de notre carrière, car aujourd’hui on a vraiment envie que cela se passe et les attentes sont élevées. Il faut garder cette fougue et cette passion, c’est capital.

X: Ce n’est pas tous les jours évident, mais le fait d’être deux permet d’équilibrer les choses.

Votre album a été produit en France, où siègent votre maison de production et votre manager. Qu’est-ce que cela a changé pour vous?

X: On est en effet souvent à Paris, on fait beaucoup de promotion pour la sortie du disque. Avant ça, pour se développer en indépendants, on a été amenés à faire 50 métiers différents. Aujourd’hui, on est très entourés, et grâce à cette équipe, on peut revenir à l’artistique.

À quoi ressemble la journée d’un musicien?

A: Il n’y a pas de journée type. Il y a des phases d’écriture, d’enregistrement en studio, de promotion. On est mordus, mais en même temps c’est angoissant. Quand il y a une routine, on s’ennuie vite. On a l’avantage de pouvoir faire beaucoup ce qu’on veut quand on veut.

X: C’est vrai qu’on a une grande liberté. Mais cela exige beaucoup de discipline car on doit créer notre propre cadre. On est plutôt des oiseaux de nuit.

Est-ce facile d’avoir une hygiène de vie quand on multiplie les concerts et les voyages et qu’on évolue dans ce milieu?

X: On est de très mauvais élèves! On n’a pas vraiment de rythme. Comme on attaque une belle tournée, on commence à entrer dans une dynamique où il faut faire attention. Il faut pouvoir tenir sur la longueur.

A: Pour ce qui est de l’alimentation, je me méfie de tout ce qui est extrême. Je pioche dans toutes les philosophies. On privilégie le local, le bio et nous faisons attention aux origines des produits. On n’est pas de gros mangeurs de viande, on est assez modérés pour ça. Pour ce qui est du rythme, quand on part en vacances avec des amis qui ont des enfants, on retrouve un rythme normal.

Comment séparer la vie professionnelle de la vie privée?

X: C’est difficile de faire la part des choses et de lâcher prise, c’est vrai. On a un rapport à l’instant très fort dans notre métier.

A: C’est beaucoup de travail, mais beaucoup de plaisir aussi. On a fait beaucoup de voyages grâce à la musique : on travaille, mais on profite de visiter en même temps.

Quel rapport entretenez-vous avec le monde médical et la santé?

X: On vit un peu comme des étudiants: des soins et des primes d’assurance-maladie au minimum. Avec une franchise à 2500 CHF, on ne va pas trop chez le médecin. Mon généraliste est parti à la retraite il y a plusieurs années. Je ne l’ai jamais remplacé.

Y a-t-il des causes qui vous touchent plus que d’autres et qui vous mobilisent?

X: On est très sollicités. On est obligés de sélectionner les causes, car on préfère s’investir franchement et bien. Mais il y a toujours une part d’ambiguïté car cela nous offre une visibilité en tant qu’artiste. C’est compliqué d’être à l’aise avec ça. Cela dit, nous soutenons par exemple Terre des hommes Valais et la Maison de Massongex depuis longtemps.

Comment vous ressourcez-vous?

A: Pour moi, c’est aller au bord du lac. Je fais le plein d’oxygène. Avec un disque dans les oreilles, c’est encore mieux!

X: Pour moi, c’est en allant à la montagne. Une bonne partie de ma famille vit en Valais. Cela me change les idées et je vois mes petits neveux.

Le sport fait-il partie de vos vies?

X: J’ai toujours fait pas mal de sport, mais à Paris, c’est plus compliqué. Il faut trouver la volonté de le faire.

A: C’est vrai que c’est moins accessible à Paris. Ici, je peux aller courir au bord du lac. Après m’être dépensée, j’écris de meilleures chansons. Cela m’arrive de partir courir et d’écouter un nouvel album, je ne m’arrête pas tant que je ne l’ai pas écouté entièrement.

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Paru dans Planète Santé magazine N° 29 - Mars 2018

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