Médecine hyperbare: nouvelle consultation au CHUV

Dernière mise à jour 17/04/18 | Article
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Après la médecine d’altitude, le Centre hospitalier universitaire vaudois (CHUV) propose désormais une consultation de médecine subaquatique et hyperbare.

La plongée avec bouteilles est pratiquée par de plus en plus de Suisses, qu’ils soient amateurs d’explorations locales dans les différents lacs du pays, ou plus exotiques dans des mers lointaines. Mais si elle s’est largement démocratisée, la plongée n’en reste pas moins une activité qui nécessite de prendre des précautions. D’autant plus lorsque l’on souffre d’une maladie chronique ou que l’on a déjà été victime d’un accident de décompression ou d’un œdème pulmonaire d’immersion. La consultation de médecine subaquatique et hyperbare du CHUV est notamment ouverte à ceux qui souhaitent adapter leur pratique, pour continuer de plonger en toute sécurité.

Adapter pour réduire les risques

Pas toujours facile pour le médecin de premier recours de signer le certificat nécessaire à la pratique de la plongée, surtout face à un patient qui présente un ou des problèmes de santé. Surpoids, diabète, asthme, problème de dos, etc., la tentation peut être grande alors de contre-indiquer la pratique plutôt que de prendre un risque. «Nous comprenons tout à fait certaines hésitations de nos confrères, et nous espérons que cette consultation pourra les aider, qu’ils penseront désormais à nous référer les cas complexes», relève Vincent Gabus, cardiologue, attaché à la consultation de médecine du sport du CHUV. Avec le Dr Benoît Desgraz, cardiologue dans la même unité, il gère la consultation de médecine subaquatique et hyperbare, ouverte en 2017. Plongeurs tous les deux, ils connaissent bien les exigences de la discipline, ainsi que le comportement des plongeurs! «La plongée est une passion pour beaucoup de pratiquants, et malheureusement nous avons tous rencontré des personnes qui évitent d’aller chez le médecin, de peur de se voir interdire de remettre les palmes, souligne Vincent Gabus. Nous essayons donc ici de trouver la meilleure solution –quand c’est possible– pour adapter la pratique aux spécificités du patient afin qu’il puisse continuer à plonger, mais en sécurité.»

Replonger après un accident

Certaines maladies chroniques, telles que le diabète, peuvent amener à prendre des précautions supplémentaires. L’asthme est aussi un motif de consultation fréquent: «On entend souvent que c’est une contre-indication absolue à la plongée, mais il n’y a pas UN asthme, c’est donc primordial de bien déterminer avec précision la pathologie du patient pour être en mesure de lui proposer une solution adéquate», précise Vincent Gabus.

La survenue d’un accident de décompression (ADD) est un des cas où l’avis de médecins experts est nécessaire. Si l’ADD n’est pas une contre-indication stricte à la reprise de la plongée, il nécessite une évaluation fouillée. «L’accident survient souvent à l’étranger, et la prise en charge en phase aiguë est malheureusement souvent incomplète car effectuée par des médecins non formés à la médecine de plongée. Au retour, il est important de consulter afin d’évaluer les éventuelles séquelles, de rechercher une possible cause médicale à l’accident et de juger de l’aptitude à reprendre la plongée», précise le Dr Gabus.

Une question d’âge?

De plus en plus d’enfants débutent la plongée avant l’adolescence, alors que les seniors continuent de plonger de plus en plus tard: «L’âge n’est pas une contre-indication en soi, mais encore une fois, qu’on soit très jeune ou qu’on avance en âge, mieux vaut faire le point avant de se lancer», estime le spécialiste. Pédiatres, pneumologues, cardiologues: pour Vincent Gabus, la force de la consultation repose aujourd’hui sur tout un réseau de praticiens. «Entre spécialistes de la plongée nous nous connaissons bien, et nous pouvons donc adresser le patient au médecin qui sera le plus adapté à son cas personnel».

Oxygénation hyperbare: des indications encore méconnues

Le CHUV proposait déjà une consultation dédiée à la médecine d’altitude. Depuis 2017, il propose aussi une consultation consacrée à la médecine subaquatique et hyperbare, développée en collaboration avec les services de pneumologie et de médecine interne. «Le mot "hyperbare" évoque souvent les caissons de décompression, et donc les accidents de plongée, relève Benoît Desgraz, cardiologue et responsable de cette consultation. Mais la médecine hyperbare va bien au-delà, et concerne de nombreuses indications.» L’oxygénothérapie hyperbare (OHB) est ainsi de plus en plus étudiée et utilisée en clinique. Cette approche consiste à administrer au patient de l’oxygène pur à une pression supérieure à la pression atmosphérique. Ceci permet d’augmenter la concentration d’oxygène dans le sang et sa distribution aux tissus. L’OHB améliore la microcirculation, la cicatrisation, et présente également des propriétés antibactériennes (l’oxygène à haute dose étant toxique pour les micro-organismes). L’OHB est donc indiquée dans des cas bien sélectionnés, en complément des traitements classiques, notamment lors de nécrose (engelures, complications diabétiques, etc.). L’ouverture de la consultation de médecine hyperbare au CHUV doit permettre de créer des collaborations cliniques et de recherche avec les Hôpitaux universitaires de Genève, où se trouve la seule chambre hyperbare publique de Suisse. «Malgré la récente publication des recommandations à l’OHB, ces nombreuses indications sont mal connues du corps médical, remarque Benoît Desgraz. Nous espérons que notre consultation permettra d’améliorer l’accès des patients vaudois à ce type de prise en charge».

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