Bains thermaux utiles contre le stress

Dernière mise à jour 14/10/20 | Article
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Depuis leur apparition dans l’Antiquité, les bains thermaux ont été auréolées de mille vertus. Ces dernières années, plusieurs études en confirment une nouvelle: le bien-fondé de leur utilisation dans les affections liées au stress.

Crénothérapie: se soigner par l’eau

Le thermalisme utilise les produits issus de nappes ou de gisements souterrains. Ces eaux présentent une composition chimique spécifique en bicarbonates, sulfures, sulfates, minéraux (calcium, magnésium, sodium, potassium), halogènes (brome, iode, fluor, etc.), métalloïdes (oligo-éléments) et éléments radioactifs, ainsi qu’une température, qui leur confèrent des vertus thérapeutiques. Des bains, des enveloppes de boue mais aussi des inhalations peuvent être pratiquées.

En France, la crénothérapie –  c’est le nom scientifique des techniques liées au thermalisme (lire encadré) –  est prescrite par les médecins en complément d’autres traitements médicamenteux. Des cures de trois semaines accompagnent ainsi depuis longtemps la prise en charge de personnes souffrant par exemple d’arthrose ou de maux de dos chroniques. En Suisse, ce genre de thérapie n’est pas remboursé, les preuves de leur efficacité étant jugées trop faibles. Cela dit, de plus en plus d’études semblent indiquer une efficacité nouvelle des bains thermaux. Ces derniers seraient utiles dans la gestion du stress, et plus précisément dans le traitement des troubles anxieux généralisés (TAG). Le thermalisme se révèlerait donc bon pour la tête et permettrait de gérer les défis générés par une société devenue trop exigeante pour beaucoup.

Mieux que les antidépresseurs

C’est en tout cas ce que suggère l’étude randomisée « Stop-Tag », menée dans quatre centres thermaux français et incluant 237 patients présentant tous un TAG. Ceux-ci ont été répartis en deux groupes. Le premier (CT) a suivi une cure thermale pendant trois semaines sans recevoir d’autres traitements médicamenteux. Le deuxième (P) a, lui, été traité par un antidépresseur. Les patients ont été suivis régulièrement pendant 24 semaines. Le critère principal était la variation de l’anxiété au cours du temps. Pour la mesurer, les chercheurs ont utilisé une échelle particulière, appelée « Echelle de HAMA ». Et les résultats sont encourageants: après huit semaines, 22 % des patients du groupe CT étaient considérés comme guéris contre 7,5 % dans le groupe P. Par ailleurs, les investigateurs ont noté que l’état initial de 49 % des patients ayant suivi une cure thermale s’était amélioré au bout de six mois.

Burn-out, états dépressifs et psychotropes

Même si leur action est moins documentée que pour les TAG, les bains thermaux semblent aussi avoir un effet sur d’autres affections liées au stress. En effet, la pratique semble efficace dans les cas de burnout modéré à sévère, mais aussi pour les états dépressifs. Le thermalisme serait également une option pour le sevrage aux psychotropes. Même si d’autres preuves doivent encore être apportées, toutes ces études montrent que le thermalisme peut être une ressource pour des problèmes de stress en complément d’autres formes de thérapies. Mais attention: tous les bains thermaux ne suivent pas les protocoles en vigueur pour le traitement de troubles liés au stress (lire encadré). Or, si la pratique des bains peut être bénéfique pour faire face à ce genre de problèmes, il est nécessaire que la bonne méthode soit mise en œuvre.

Un protocole spécial pour les cures psychosomatiques

En France, une cure de 72 soins est prévue pour prendre en charge les troubles anxieux et les autres affections liées au stress. Ces soins contiennent notamment:

  • des bains bouillonnants en immersion complète, généralement pratiqués à pression élevée et température chaude (38°C) sur une durée de 10 à 20 minutes;
  • des douches thermales proposées pendant 3 minutes à température chaude (37-38°C), sous pression de 3 à 4 bars;
  • des bains en piscine collective d’une durée de 10 minutes réalisés en eau tiède (31-33°C) ;
  • des massages sous affusion d’eau minérale chaude à 36-38°C et à faible pression.

Pour en savoir plus 

P. Queneau et C.-F. Roques, La médecine thermale – données scientifiques, Ed. John Libbey, Mars 2018.

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Paru dans Générations, Hors-série « Booster sa forme – Conseils experts », Octobre 2020.