Le glaucome, la maladie que l’on ne voit pas

Dernière mise à jour 24/04/12 | Article
Glaucome
Le glaucome détient le triste privilège d’être la première cause de cécité irréversible au monde. En Suisse, la moitié des cas ne sont pas diagnostiqués, car le glaucome est indolore et…invisible.

«Le voleur silencieux de la vue». C’est une des appellations de l’affection des yeux nommée glaucome. Parce que cette maladie chronique est asymptomatique pendant presque toute son évolution, n'entraînant ni perte visuelle ni douleur. La vision centrale qui permet de lire et reconnaître les visages n’est pas affectée avant que la maladie n’en soit à un stade avancé, ce qui la rend difficile à détecter. En l'absence de traitement, cette dégénérescence progressive des fibres nerveuses du nerf optique provoque une perte de vision irréversible et seuls un diagnostic précoce et la mise en route d'un traitement peuvent ralentir sa progression.

Le dépistage et le traitement précoce revêtent donc une importance primordiale dans la prévention de la cécité. Quels sont les facteurs de risque du glaucome? Pression intraoculaire élevée, âge avancé, antécédents familiaux, migraines, faible tension artérielle, diabète, myopie et hypertension, entre autres.

«Cette maladie est asymptomatique, indolore, donc elle n’attire pas l’attention. Souvent, on la découvre par hasard, quand la pression sur le nerf optique a déjà causé des dégâts et que le glaucome est avancé. Par exemple, chez des gens qui atterrissent aux urgences pour d’autres raisons», explique le Dr Tarek Shaarawy, spécialiste du glaucome aux HUG.

La Suisse à la pointe du dépistage et du traitement

En Suisse, 150’000 personnes souffrent de glaucome et on estime que 2% des personnes âgées de plus de 40 ans sont touchées par la maladie. Il est globalement admis qu’environ 50% des cas ne sont pas diagnostiqués, donc ne sont pas traités à temps. Ce qui inquiète les spécialistes. Surtout que, pour le Dr Tarek Shaarawy, «la technologie pour dépister et traiter cette maladie est à la pointe en Suisse, c’est dommage de ne pas en profiter. Heureusement, il est rare que l’on perde la vision à cause d’un glaucome en Suisse, il existe des centres renommés à Genève, Lausanne, Berne, Bâle, Zürich. La recherche est très active en Suisse, aux HUG on organise un congrès pour les jeunes médecins européens de deux jours sur le glaucome chaque année en janvier.»

Pour faciliter ce dépistage, les spécialistes recommandent un check-up régulier dès l’âge de 40 ans, au moins une fois par an. Comme souvent, les causes en sont génétiques et les familles où a déjà sévi un glaucome sont plus à risques.

Comment combattre cette maladie une fois qu’elle est détectée? Le glaucome se traite par laser ou chirurgie selon le degré d’avancement de la maladie. «On peut arrêter la péjoration mais pas régénérer le nerf optique. La chirurgie consiste en baisser la pression sur le nerf en sortant le liquide de l’œil et en nettoyant les chemins normaux. On peut aussi implanter des valves qui permettront de baisser la pression. Un énorme espoir repose aussi sur la chirurgie expérimentale, il n’y a jamais eu autant de recherche en matière de chirurgie du glaucome», explique l’ophtalmologue des HUG.

Quand la chirurgie ou le laser ne sont pas nécessaires, le traitement du glaucome se fait par des gouttes, «mais l’on constate que 50% des patients ne prennent pas correctement leur traitement, il faut aussi les sensibiliser», avertit le spécialiste. L’information a donc un grand rôle à jouer pour favoriser le dépistage du glaucome.

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