Les différentes méthodes de dépistage du cancer colorectal
Le cancer colorectal est la deuxième cause de mortalité liée à un cancer après celui du poumon. En Europe, on dénombre chaque année 430 000 nouveaux cas et plus de 200 000 décès. Avec de telles statistiques, ce cancer est une cible idéale pour l’instauration d’un programme de dépistage, alors que la Suisse ne possède toujours pas de stratégie officielle pour le dépister. Cependant, la coloscopie dépistage est remboursée par l’assurance de base depuis le 1er juillet 2013.
Les méthodes de dépistage du cancer colorectal
Plusieurs examens permettent de détecter ce cancer mais ils n’ont pas tous la même fiabilité ni les mêmes avantages.
Technique éprouvée, la coloscopie demeure le moyen le plus performant, mais de nouveaux examens prometteurs sont toutefois évalués: coloscopie virtuelle, examen par vidéocapsule, recherche de l’ADN de la tumeur dans le sang ou les selles ou recherche de sang dans les selles. Cette dernière stratégie s’explique par le fait que les cancers colorectaux se développent le plus souvent à partir d’adénomes (tumeurs bénignes) qui se transforment en cancer (tumeur maligne). Or, ces adénomes ont tendance à saigner.
La coloscopie
Une coloscopie consiste à introduire dans l’anus un tube optique qui permet de voir à l’intérieur du côlon et du rectum. C’est la méthode la plus efficace car elle permet de faire un prélèvement des cellules cancéreuses et aussi d’enlever des lésions précancéreuses. Elle présente également une sensibilité très élevée. Cela veut dire qu’elle comporte peu de résultats «faux positifs» (patient positif au test mais qui en fait n’était pas atteint d’un cancer). Mais parfois, la coloscopie optique ne détecte pas certaines lésions cancéreuses (environ 6 à 12%). Cela peut provenir d’une mauvaise préparation du côlon ou alors d’un examen partiel. Dans de rares cas, cet examen peut engendrer des complications (saignement ou perforation).
Le test au guaiac
Le test au guaiac (résine d’un arbre) recherche la présence de sang dans les selles. Il consiste à effectuer plusieurs prélèvements de selles sur trois jours. Ces échantillons sont ensuite mis sur un petit carton enduit de guaiac. Si les selles contiennent du sang, une couleur bleue apparaît. Une coloscopie est alors réalisée pour voir s’il y a des lésions cancéreuses.
Ce test présente des avantages et des inconvénients. Bon marché et simple à faire, il doit cependant être répété annuellement. Mais surtout, il est peu sensible en termes de résultats. Cela s’explique par le fait que le test au guaiac détecte aussi le sang animal qui est contenu dans la nourriture. De plus, la présence de sang dans les selles peut provenir de la physiologie du patient ou de la prise de certains anti-inflammatoires.
Recherche de l’ADN tumoral dans le sang et dans les selles
Ces deux tests détectent les mutations génétiques présentes dans le sang et dans les selles. Ces méthodes prometteuses sont encore en cours d’évaluation. Le test sur l’analyse de l’ADN dans les selles est adéquat car les selles peuvent excréter des cellules mutées qui proviennent des lésions cancéreuses. Quant au test sanguin de l’analyse des gènes cancéreux, une équipe du service de gastro-entérologie du CHUV est en train de l’évaluer. L’avantage principal de ces deux tests est qu’ils semblent présenter une sensibilité élevée, mais leur coût est encore inconnu. Ces deux méthodes demandent toutefois une coloscopie en cas de résultat positif.
La coloscopie virtuelle
Dans une coloscopie CT ou virtuelle, un scanner prend des clichés du côlon qui sont ensuite reproduits en 2 ou 3D. L’avantage est d’éviter les inconvénients douloureux d’une coloscopie classique. Cette méthode comme outil de dépistage est actuellement en cours d’évaluation. Elle semble être très sensible dans la détection de polypes (tumeurs bénignes qui peuvent se transformer en malignes) d’une certaine taille. Comme pour les autres examens, une coloscopie classique est envisagée en cas de résultat positif.
L’examen par vidéo-capsule
C’est un examen endoscopique qui permet d’explorer la paroi interne du côlon. Le patient avale une gélule dans laquelle se trouve une minicaméra. Cette méthode présente une sensibilité élevée mais exige une parfaite préparation du côlon. Si le résultat est positif, une coloscopie est alors recommandée.
A ce jour, la coloscopie demeure donc, nous l'avons dit, le moyen le plus performant pour détecter les lésions précancéreuses. Les autres examens sont aussi efficaces mais ils requièrent tous une coloscopie classique en cas de résultat positif. Quant aux nouveaux tests sur l’analyse de l’ADN tumoral dans le sang et dans les selles, ils sont en cours d’évaluation. Les résultats semblent prometteurs et influenceront sans doute le futur programme de dépistage national.
Référence
Adapté de «Dépistage du cancer colorectal», par Dr A. Vonlaufen, Dr F-X. Troillet, Dr B. Armenian, Service de gastroentérologie, Hôpital de la Tour à Meyrin/Genève. In Revue médicale suisse; 2013; 9: 754-757, en collaboration avec les auteurs.
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