Rendez-moi mon estomac!

Dernière mise à jour 18/04/12 | Article
Main mesurant sa masse corporelle
En réaction à l’augmentation du nombre de personnes souffrant d’obésité, les interventions chirurgicales de l’estomac sont de plus en plus fréquentes. Mise au point sur les deux opérations les plus fréquentes et leurs conséquences.

Anneau gastrique et bypass «roux en Y»

Toutes deux effectuées dans le but de perdre du poids, ces deux opérations reposent sur des principes différents. L’anneau gastrique (réversible) consiste en un anneau placé autour de l’estomac, permettant de diminuer la quantité des aliments ingérés. Le bypass gastrique roux en Y est plus invasif et irréversible: une partie de l’estomac et de l’intestin grêle est contournée. Cela diminue non seulement la taille de l’estomac (comme l’anneau), mais également une partie de la quantité de nutriments absorbée par l’intestin grêle.

A qui cette chirurgie s’adresse-t-elle?

La chirurgie peut se justifier chez deux catégories de personnes:

  • Celles qui ont un indice de masse corporelle (IMC) supérieur à 40 kg/m2 et chez qui les mesures alimentaires n’ont pas montré d’amélioration.
  • Celles qui ont un IMC supérieur à 35 kg/m2 et qui présentent des complications liées à leur poids (diabète, hypertension, problèmes respiratoires et articulaires).

Calculez votre indice de masse corporelle

Pour calculer votre IMC, divisez votre poids par votre taille au carré : poids/(taille fois taille). Puis interprétez votre résultat:

  • Entre 18 et 25: poids normal.
  • Entre 25 et 30: surpoids.
  • Plus de 30: obésité.

Par exemple, pour une taille de 1m60 et un poids de 75 kg: poids/(taille x taille) = 75/(1.6 x 1.6) = 29.3 kg/m2. Votre IMC serait 29.3, c’est-à-dire dans la catégorie «surpoids», à la limite avec une obésité.

Coups de scalpel et conséquences

Le bypass roux en Y est plus invasif que l’anneau gastrique, mais il permet une plus grande perte de poids (en moyenne 61.6% du poids excessif) et un meilleur contrôle des maladies liées à l’obésité. La vitesse maximale de la perte pondérale est atteinte dans les 3 mois qui suivent l’opération et le poids minimal après 18 mois. Au bout de 10 ans, on peut s’attendre à une reprise d’environ 10% du poids perdu.

Plus rarement, un échec de l’intervention est observé et l’obésité initiale est restaurée dans les 3 à 5 ans.

Etant donné qu’une partie des aliments est détournée du système digestif, une grande quantité de nutriments peuvent manquer: on parle alors d’un syndrome de malabsorption. Les carences les plus fréquemment relevées sont celles en fer, acide folique, vitamines (B1, B12, A, D), calcium et protéines. Cela peut notamment mener à une anémie, des troubles neurologiques et visuels.

Au final, que faire d’un estomac gourmand?

L’obésité est un problème de plus en plus répandu (8.1% de la population suisse en 2007). Si la chirurgie peut aider à faire face à certaines maladies plus graves, comme le diabète ou l’hypertension, elle n’est pas une solution miracle et comporte des risques. A noter également qu’elle ne soigne en aucun cas la cause de l’obésité et qu’elle peut être irréversible.

Lorsque la chirurgie est indiquée, le médecin généraliste doit entrer dans la prise en charge afin de suivre la perte pondérale, de dépister les carences nutritionnelles et de les substituer si nécessaire (à l’aide de compléments alimentaires).

Référence

Adapté de «Carence nutritionnelle après bypass gastrique: revue de la littérature, recommandations et suivi», Drs Dan Lebowitz, Christian Juillet et Réza Kehtari, Département de médecine et des urgences, Hôpital neuchâtelois-Pourtalès, in Revue Medicale Suisse 2012; 8: 649-54, en collaboration avec les auteurs.

 

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