Maladie de Parkinson: les bienfaits de l'approche intégrative
La maladie de Parkinson est une affection neurodégénérative chronique qui perturbe principalement le contrôle des mouvements. Elle résulte de la dégénérescence des neurones produisant la dopamine dans le cerveau. Les principaux symptômes qui en découlent sont tremblements, raideur musculaire et lenteur motrice.
Les avantages d’une approche intégrative
À ce jour, il n’existe pas encore de traitement capable de guérir la maladie. L’approche thérapeutique classique repose sur des médicaments dopaminergiques, destinés à compenser le manque de dopamine et à atténuer les symptômes. Si cette prise en charge conventionnelle, encadrée par le médecin traitant et le neurologue, demeure irremplaçable, les thérapies complémentaires –qu’il s’agisse de nutrition, de physiothérapie ou de naturopathie– jouent, elles aussi, un rôle précieux dans le mieux-être des patients. L’approche intégrative, qui combine médecine allopathique et pratiques complémentaires, vise donc à les accompagner dans toutes les dimensions de leur maladie et à améliorer leur qualité de vie. La personne retrouve en outre le sentiment d’être actrice de sa prise en charge, un facteur crucial pour mieux vivre la maladie.
Le rôle clé de l’alimentation
La maladie de Parkinson est une affection dite «neurodigestive». En effet, elle ne touche pas seulement le cerveau, mais aussi le système nerveux entérique, soit le réseau de neurones qui parcourt le tube digestif. Prendre soin de son intestin autant que de son cerveau –en choisissant avec attention ses aliments, compléments alimentaires et probiotiques– est donc essentiel. Une alimentation équilibrée et variée, riche en fruits et légumes, incluant des acides gras oméga-3, mais aussi thé et café, pourrait avoir un effet protecteur sur les neurones. À l’inverse, les produits à base de lait de vache, les sucres, la viande ou encore les graisses saturées, ainsi que tout ce qui entraîne une inflammation de l’intestin (comme le gluten), favoriseraient leur dégénérescence. Le jeûne, s’il est adapté à l’état de santé, aurait également des effets bénéfiques. Ces recommandations doivent bien sûr être adaptées aux contextes de vie et habitudes alimentaires spécifiques, et discutées avec un professionnel de santé, un ou une nutritionniste, par exemple.
Le Dr Denis Hochstrasser, médecin interniste et chimiste clinique de formation, vit avec la maladie de Parkinson depuis 2017. Ancien vice-recteur de l’Université de Genève, il raconte son expérience dans Comment apprivoiser et gérer la maladie de Parkinson*. Destiné aux personnes concernées, à leurs proches et aux équipes soignantes, l’ouvrage mêle savoir scientifique et vécu personnel, mettant en lumière les bienfaits d’une approche intégrative alliant traitements conventionnels et approches complémentaires.
Probiotiques, plantes et vitamines
Diverses supplémentations sont en mesure de contribuer à soulager certains symptômes de la maladie de Parkinson. Les probiotiques, micro-organismes bénéfiques, soutiennent le microbiote intestinal et renforcent la protection neuronale, tandis que les prébiotiques (fibres alimentaires non digestibles) nourrissent ces bonnes bactéries. Certaines plantes –comme la Bacopa monnieri, la Rhodiola ou la Griffonia– parviendraient à atténuer des désagréments de la maladie tels que la dépression, l’anxiété, les troubles cognitifs ou émotionnels. Leur utilisation doit être discutée avec l’équipe soignante. La prise de vitamines B12, B9 et D est par ailleurs souvent recommandée.
L’importance de l’activité physique
Les bénéfices de l’exercice physique dans la maladie de Parkinson sont unanimement reconnus, puisqu’il a pour effet de ralentir la progression de la maladie tout en participant au bien-être global. La danse par exemple, alliant musique et mouvement, serait particulièrement bénéfique, de même que marcher plusieurs kilomètres deux à trois fois par semaine. L’exercice doit toutefois être adapté à l’état de santé et aux conditions médicales de chaque personne.
Les bienfaits des traitements complémentaires
Les traitements non pharmacologiques –comme l’acupuncture, l’hydrothérapie, le yoga ou encore la massothérapie–améliorent également la qualité de vie tout en réduisant certains symptômes de la maladie. La physiothérapie, particulièrement, joue un rôle majeur, en favorisant notamment la mobilité: elle corrige la posture, prévient les chutes, renforce le corps dans sa globalité et stimule motivation et bien-être. Un sommeil réparateur, ainsi que des pratiques comme la méditation, complète ces efforts pour favoriser un équilibre physique et mental optimal.
* Adapté de: Denis Hochstrasser. Comment apprivoiser et gérer la maladie de Parkinson. Éd. Planète Santé, 2025.