Maternité et sexualité: comment les conjuguer?

Dernière mise à jour 15/01/18 | Article
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Etre enceinte ne signifie pas qu’il faut arrêter de faire l’amour ni que cet état est synonyme d’une baisse automatique et permanente du désir sexuel féminin. Toutefois, une grossesse implique des changements importants et des conséquences inévitables sur la vie sexuelle de la future mère et du couple.

 Un grand nombre d’hommes et de femmes ignorent les changements d’ordre sexuel qui peuvent survenir au cours d’une grossesse. Hélas, c’est encore trop rarement que les obstétriciens ne préparent les futurs parents en les informant. Or, savoir ce qui les attend permet au couple de mieux vivre cette période et de reprendre une vie sexuelle le moment venu après l’accouchement.

Tomber enceinte implique indubitablement des changements importants avec d’inévitables retombées sur la vie intime. Investie d’un rôle nouveau, celui de mère, la femme peut notamment avoir de la peine à continuer à gérer sa vie sexuelle. Le fait de devenir maman peut également l’angoisser, surtout si c’est sa première grossesse, ou si elle a déjà fait une fausse couche. Son partenaire, quant à lui, peut ne plus voir en elle que la future mère et craindre de lui faire mal, voire de déranger ou blesser le fœtus. Il va donc éviter les rapports sexuels.

Face aux transformations de son corps, l’image de soi en tant que future mère peut également diminuer le désir de la femme, surtout si elle n’a déjà pas une bonne perception d’elle-même au préalable. On comprend donc bien que ces facteurs et d’autres encore peuvent influer sur la sexualité de la femme enceinte. Les connaître, en prendre conscience avec son gynécologue ou un spécialiste en sexologie permet de les vivre mieux et de poursuivre ou reprendre une activité sexuelle normale durant la grossesse et après l’accouchement.

Des risques pour le bébé?

Avant tout, il faut savoir que ni la mère, ni l’enfant ne risquent quoi que ce soit lors de rapports sexuels, même avec pénétration, et même dans les dernières semaines de grossesse. A moins, bien sûr, qu’il ne s’agisse d’une grossesse à risque ou que la mère soit atteinte d’une maladie ou qu’il existe une contre-indication obstétrique. Il n’y a pas non plus de position sexuelle dangereuse pour la femme enceinte, mais simplement des positions plus confortables.

Trimestre par trimestre

Il existe des moments de baisse de la libido tout à fait normaux durant et après la grossesse. Au début, durant le premier trimestre, le désir sexuel tend à diminuer légèrement, notamment lorsque la femme souffre de nausées, vomissements et a mal aux seins, ou si elle est angoissée par sa grossesse, surtout si c’est la première. Au second trimestre, l’appétit sexuel varie selon la femme, avec une tendance à s’améliorer nettement par rapport au premier trimestre (bien que certaines femmes ressentent moins de désir). Au dernier trimestre, le désir de la femme enceinte tend à diminuer, avec l’imminence de l’accouchement et les transformations accentuées de son corps, lui rendant pénibles la plupart des mouvements et positions. La majorité des couples arrêtent ainsi tout rapport sexuel avec pénétration environ quatre semaines avant l’accouchement. A noter que 10% des couples cessent leur vie sexuelle dès l’annonce de la grossesse.

A noter que, durant toute la grossesse, le besoin de tendresse de la femme reste stable, voire augmente. Les futurs pères ne devraient pas l’oublier!

Désir fluctuant après l’accouchement

Le désir sexuel de la mère fluctue également après l’accouchement. Généralement, il est en diminution durant les trois, quatre premiers mois. L’homme peut aussi avoir des difficultés sexuelles à ce moment, dues au changement de rôle de sa partenaire, devenue mère, et de lui-même devenu père, et également parce que l’enfant focalise toute l’attention du couple. Ceci peut d’ailleurs réduire les échanges de tendresse et de contacts non génitaux entre les jeunes parents. C’est généralement sept à huit semaines après la naissance que leur activité sexuelle reprend. Souvent, la femme ressent alors moins de plaisir et vit des orgasmes moins intenses pendant un certain temps. Sept à huit mois après l’accouchement, la majorité des couples ont repris une vie sexuelle normale.

Toutefois, il peut arriver que la fréquence de leurs rapports intimes soit moins élevée durant la première année. Lorsque, un an après la naissance du bébé, la vie sexuelle des parents n’a toujours pas repris, il est conseillé de s’adresser à un spécialiste.

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Extrait de J’ai envie de comprendre… Ma sexualité (femme), de Ellen Weigand, en collaboration avec le Dr Francesco Bianchi-Demicheli, Ed. Planète Santé, 2013.

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