Glaucome: Éviter la cécité grâce au dépistage précoce

Dernière mise à jour 09/12/25 | Article
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Le glaucome est une maladie silencieuse et la première cause de perte de vision dans le monde. Lorsqu’elle est détectée suffisamment tôt, des traitements existent pour la ralentir efficacement.

Le glaucome est une maladie chronique qui se traduit par une destruction progressive du nerf optique. Il ne se soigne pas, mais des traitements freinent sa progression. Par contre, si rien n’est fait, le risque de cécité augmente drastiquement. «Il existe plusieurs types de glaucome, le plus courant est dit ‟à angle ouvert”. L’humeur aqueuse, le liquide qui apporte les nutriments à l’œil, est mal évacuée. Le filtre drainant (le trabéculum) qui doit la laisser passer n’est pas assez perméable, empêchant une évacuation progressive. Cela fait augmenter la pression intraoculaire, met en souffrance le nerf optique et l’endommage», explique la Pre Gabriele Thumann, médecin-cheffe du Service d’ophtalmologie des Hôpitaux universitaires de Genève (HUG).

Cette augmentation de pression est progressive et ne provoque pas de douleur. Ainsi, très peu de symptômes donnent l’alerte. Le champ visuel se restreint petit à petit, au fur et à mesure que le nerf optique se dégrade. Cela commence en périphérie et les personnes ne s’en rendent pas compte, car le cerveau est capable de reconstituer une image même s’il lui manque des parties», précise la spécialiste.

La seule prévention possible est un dépistage précoce de la maladie. «À partir de l’âge de 40ans, celles et ceux qui ont des facteurs de risques comme une pression intraoculaire élevée, des antécédents familiaux de glaucome ou une forte myopie devraient effectuer un contrôle ophtalmologique régulièrement», prévient la Dre Sarah Vez, ophtalmologue à l’Hôpital ophtalmique Jules-Gonin, à Lausanne.

Les gouttes ne sont pas à négliger

Pour diminuer la pression intraoculaire, plusieurs types de collyres existent. Ils nécessitent d’appliquer plusieurs fois par jour dans chaque œil le nombre de gouttes prescrites par le médecin. Cela peut sembler simple, et pourtant… «Pour une personne âgée, dont l’amplitude de mouvements est parfois diminuée, s’administrer soi-même le collyre n’est pas si facile», explique la Pre Gabriele Thumann, médecin-cheffe du Service d’ophtalmologie des HUG. Ce premier écueil se heurte à un autre tout aussi important. «Les traitements contre le diabète ou contre l’hypertension, par exemple, sont pris très au sérieux par les équipes soignantes et par les malades, mais l’administration de gouttes dans les yeux est parfois reléguée au second plan. Les collyres qui font baisser la pression intraoculaire ne sont pas des larmes artificielles, ils ont un réel impact sur la vision. Les personnes qui souffrent de glaucome doivent impérativement les appliquer régulièrement. Une pression oculaire trop élevée, même pendant un jour ou deux, endommage déjà irrémédiablement le nerf optique», prévient la spécialiste. Pour ne pas perdre la vue, une certaine discipline, permanente, est alors indispensable.

D’autres facteurs sont à prendre en considération. «Les personnes dont le diabète est mal contrôlé ou celles qui prennent des corticostéroïdes (particulièrement sous forme de collyres) de façon régulière sont plus susceptibles de développer un glaucome », précise l’experte. À noter aussi que le glaucome est plus répandu dans certains groupes ethniques, comme en Afrique.

Dépistage précoce pour ralentir la maladie

Heureusement, une fois la maladie dépistée, des solutions existent pour la ralentir. «Il y a plusieurs traitements possibles. On peut faire des microperforations au laser dans la partie qui filtre l’humeur aqueuse afin d’améliorer son élimination. Des gouttes de collyre sont aussi prescrites pour abaisser la pression intraoculaire. Si cela ne suffit pas, une chirurgie filtrante est alors envisagée avec la pose de drains», détaille la Pre Thumann.

La Dre Vez tient, quant à elle, à rassurer les personnes atteintes par un glaucome: «S’il n’y a pas de remède miracle pour guérir de la maladie, il existe bel et bien des traitements efficaces pour retarder sa progression. Cependant, le succès thérapeutique dépend de la précocité du diagnostic.»

Le glaucome à angle fermé, plus rare que celui à angle ouvert, est dû à une anomalie à l’intérieur de l’œil. Le filtre servant à l’évacuation de l’humeur aqueuse est physiquement obstrué. Lors d’une crise aiguë, la pression intraoculaire augmente rapidement, engendrant une forte douleur. Le laser est alors utilisé pour rétablir le drainage.

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