«Je me lève tous les jours pour faire ce que j’aime»

Dernière mise à jour 27/11/23 | Questions/Réponses
VS23_Kenny Privet_@Gilcoproduction
Kenny Privet commence le fitness à 17 ans pour des raisons de santé. Cela devient rapidement une passion. Il obtient le statut de bodybuilder professionnel à l’âge de 28 ans. Depuis, il vit de sa passion, entre son métier de coach, les entraînements et les compétitions autour du globe. Rencontre avec un grand passionné à la discipline de fer.

        

Bio express

3 octobre 1992 Naissance à Morges.

2010 Débuts en salle.

2016 Première compétition de bodybuilding.

2021 Obtention de la carte professionnelle à Milan.

2022 Première compétition professionnelle au New York Pro.

Pourquoi avoir choisi le bodybuilding?

Kenny Privet J’ai commencé le fitness par obligation. Je suis né avec un torticolis congénital et j’ai depuis toujours une faiblesse musculaire au niveau du dos et du cou. À 17 ans, j’ai eu une grosse blessure en jouant au foot. On m’a fortement conseillé de muscler mon dos si je ne voulais pas finir en chaise roulante. Je me suis donc mis au fitness. Après cette blessure, je n’arrivais pas à retrouver mon niveau au foot et j’ai donc décidé de m’investir à 100% dans le bodybuilding. Depuis, mon dos va bien, même si cela reste mon point faible. La musculation m’a sauvé la vie. 

Quel est votre plus beau souvenir de compétition?

L’obtention de ma carte professionnelle à Milan en 2021. C’était une délivrance indescriptible. C’est seulement au bout de ma neuvième compétition que j’ai pu la décrocher, alors que j’avais déjà gagné quatre compétitions avant. Car pour obtenir la carte professionnelle, il faut non seulement être le meilleur de sa catégorie, mais aussi le meilleur des gagnants de chaque catégorie. Cette récompense représentait une concrétisation de mes efforts mais aussi un gage de crédibilité pour mon métier de coach. 

Que vous apporte le bodybuilding en termes de bien-être mental?

Ce sport m’apporte tout. Il m’a appris la discipline et me permet d’avoir une stabilité et une routine. Il m’a aussi appris à mieux m’organiser. Il faut savoir que ce sport n’autorise aucun écart. On ne peut pas faire de grasse matinée, ni sauter un repas ou aller au restaurant. Cette discipline est utile pour tous les aspects de ma vie. 

Qu’est-ce qui vous permet d’avancer dans les moments difficiles?

Je suis un compétiteur né. J’aime repousser mes limites et tout faire pour devenir le meilleur. Ce sont ces objectifs qui m’aident à avancer. Une fois que j’ai terminé une compétition, je me fixe l’objectif suivant et je repars. Ça m’aide à rester motivé. J’ai aussi la chance de vivre de ma passion. Je me lève tous les jours pour faire ce que j’aime. 

Comment gérez-vous la fatigue?

Là aussi, c’est la discipline qui me permet d’avancer. Même si je suis fatigué ou démotivé, je n’envisage pas de m’arrêter. J’ai un plan à suivre et je le suis. Je suis atteint d’un double kératocône (maladie congénitale causant une forte perte visuelle, ndlr) depuis l’adolescence. Quand je ne porte pas mes lentilles, mes yeux m’épuisent. Je connais tellement bien la fatigue que je sais comment gérer ses effets. 

Ce sport a-t-il modifié la perception que vous avez de votre corps?

Oui, il m’en a donné une meilleure image, en particulier au début, lorsque j’ai vu mon corps changer. Ça donne confiance, on a envie de se montrer, de mettre des vêtements moulants. Mais maintenant, ce n’est plus du tout le cas, au contraire. En Suisse, ce sport est très mal perçu. Lorsque je vais à la piscine, ce que je fais rarement, on me regarde de travers. Les gens pensent qu’on pratique ce sport pour se montrer alors que ce n’est pas le cas. Mes clients ne me voient jamais en débardeur. Même si j’adore le bodybuilding, je me réjouis du jour où j’arrêterai la compétition pour retrouver une apparence normale. 

À quoi devez-vous faire attention concernant votre alimentation?

Je dois tout contrôler. Je fais entre six et sept repas par jour, à heures fixes, que ce soit en période de prise de masse ou de sèche. Mon repas type: riz, poulet et brocoli. Tout est pesé au gramme près. Je ne me pose même pas la question de savoir si je vais craquer pour un gâteau au chocolat car ce n’est pas une option. C’est finalement plus facile lorsqu’on a un objectif car on sait pourquoi on ne peut pas céder. Bien entendu, le contrôle alimentaire ne doit pas devenir une maladie. 

Que peut-on vous souhaiter pour la suite?

Une qualification pour le concours Mr. Olympia, celui qu’Arnold Schwarzenegger a gagné sept fois. C’est un peu le but de tous les pros. Pour cela, il faudrait que je gagne une compétition professionnelle. Ce serait la cerise sur le gâteau!

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Paru dans le hors-série «Votre santé», La Côte/Le Nouvelliste, Novembre 2023.

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