Comment prévenir la démence et la maladie d’Alzheimer?

Dernière mise à jour 02/10/13 | Article
Avec le vieillissement de la population, le nombre de personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer ne cesse d’augmenter. Cette maladie reste incurable, il est donc important de détecter les patients à risque le plus tôt possible afin de leur offrir une meilleure prise en charge. Mais, selon votre mode de vie, vous pouvez aussi réduire vos chances de développer la maladie d’Alzheimer.

La maladie d’Alzheimer (MA) est une maladie éprouvante pour le patient mais aussi pour ses proches. Faute de remède miracle, le nombre de cas n’est pas prêt de baisser. Après 65 ans, 6 à 8% de la population mondiale est atteinte de démence (altération des facultés mentales et intellectuelles) et 4,4% d’Alzheimer. La MA est le type le plus fréquent de démence.

Certains facteurs jouent un rôle essentiel dans l’apparition de cette maladie tels que le tabagisme, la sédentarité, la dépression, l’obésité, l’hypertension artérielle ou encore le diabète. Une étude récente a montré qu’une réduction de 10 à 25% de ces différents facteurs de risque permettrait de prévenir de 1 à 3 millions de nouveaux cas de MA dans le monde.

Comment se forme la MA?

La maladie d’Alzheimer se caractérise par une accumulation dans le cerveau de deux types de lésions: les plaques amyloïdes et la dégénérescence neurofibrillaire. Selon la théorie de la «cascade amyloïdienne» les lésions initiales, responsables de la maladie, seraient les plaques amyloïdes. L’accumulation de cette substance commencerait par ailleurs plusieurs années avant l’apparition des premiers symptômes. L’Alzheimer est une maladie fréquente et des campagnes d’information sur les facteurs de risque et les moyens de prévention à l’échelle de la population générale devraient être organisés. Toutefois, reconnaître les patients à haut risque pourrait déjà permettre de concentrer les moyens les plus importants sur eux. Un problème demeure cependant: il est très difficile de distinguer cliniquement ces personnes à risque de développer une MA. A titre indicatif, 40% des gens de plus de 60 ans présentent des troubles de la mémoire légers, tout simplement liés à l’âge, mais qui sont très difficiles à distinguer des stades précoces d’une MA.

Les moyens pour identifier les patients à haut risque

La méthode la plus simple pour distinguer les personnes à risque des personnes présentant un oubli bénin lié à l’âge, serait de pouvoir visualiser les plaques amyloïdes par des techniques d’imagerie médicale. Malheureusement, de telles techniques n’existent actuellement qu’à un stade expérimental. Toutefois, quand le médecin suspecte qu’une personne qui présente une plainte mnésique est à risque, certaines techniques médicales comme l’électro-encéphalogramme (EEG) et la ponction lombaire (ponction permettant de recueillir un peu de liquide circulant dans le système nerveux centrale) pourraient permettre de définir si le patient est à risque ou si le trouble mnésique fait partie du vieillissement physiologique. Enfin, l’IRM ou certains examens de médecine nucléaire (produits radioactifs injectés dans le corps mais sans danger) peuvent aussi déceler diverses anomalies comme une modification du volume de l’hippocampe (zone du cerveau qui contrôle la mémoire) ou une mauvaise irrigation du sang dans le cerveau. Ces anomalies sont en effet souvent présentes chez les patients souffrant d’un déficit cognitif léger mais présentant un risque important de développer une MA.

Adopter un mode de vie sain pour éviter la démence

L’exercice physique, une alimentation saine ainsi qu’un entraînement régulier du cerveau sont des facteurs qui diminuent vos risques d’avoir la MA. L’exercice physique le fait en diminuant l’incidence de facteurs de risque cardio-vasculaires comme l’hypertension artérielle ou le diabète qui augmentent à leur tour le risque de développer une MA. A part cet effet indirect, l’exercice physique semble également avoir un effet direct en stimulant des facteurs qui protègent les cellules du cerveau. Il a aussi un effet antioxydant et anti-inflammatoire au niveau cérébral. Ainsi, des études ont montré une diminution de jusqu’à 40% du risque de développer une MA, et ceci pour des niveaux d’exercice faibles (3 fois 15 minutes de marche par semaine).

La prévention insiste aussi sur l’alimentation en conseillant la cuisine méditerranéenne à base de graisses polyinsaturées (huiles d’olive, huile de lin, huile de colza, poissons gras). De plus, la consommation d’antioxydants comme la vitamine C (dans les fruits) et E (dans les amandes et les avocats) diminuerait le risque de développer une démence. Des niveaux bas de vitamine D (sécrétée lors de l’exposition au soleil) sont aussi associés à un risque élevé de développer une MA.

Finalement, avoir une activité intellectuelle riche pourrait aussi participer à la prévention de la démence. A titre d’exemple, une récente étude a montré que le risque de développer une MA diminuait de 3% pour chaque année de non-départ à la retraite après l’âge de 60 ans. D’autres études ont montré que des «exercices cognitifs» stimulant le cerveau avaient aussi un effet positif, mais le type et la fréquence ne sont pas encore bien codifiés. Il est donc recommandé d’être actif et de s’engager à des exercices intellectuellement stimulants, créatifs et agréables.

Recherche sur les futurs médicaments contre la démence

A l’heure actuelle, les nouveaux traitements sont encore en phase d’évaluation. Certains cherchent à diminuer la formation de plaques amyloïdes alors que d’autres augmentent leur destruction. Des vaccins contre ces plaques amyloïdes sont aussi en cours de développement.

En attendant l’arrivée d’un remède capable de traiter efficacement la démence ainsi que la maladie d’Alzheimer, un mode de vie sain est, à ce jour, la meilleure solution pour les prévenir.

Référence 

Adapté de «Prévention de la démence: comment cibler les patients à risque et traitements potentiels», par Dr N. Samaras, Clinique Générale Beaulieu et consultation mémoire, HUG, Dr A. Forster, Clinique Bois-Bougy, Dr D. Samaras, Clinique Générale Beaulieu et service d’endocrinologie, diabétologie et nutrition, HUG, Dr E. Frangos, cheffe du service médical, clinique de Jolimont. In Revue médicale suisse 2013; 9: 1116-1119, en collaboration avec les auteurs.

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