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Introduction

Cigarettes électroniques (puffs notamment), snus, sachets de nicotine… ces dernières années, les nouveautés n’ont pas manqué sur le marché des produits du tabac et de la nicotine.

Ces produits, tu les connais. Tu les as au moins aperçus sur les réseaux. Entre les lèvres et dans les mains de nombreux influenceurs ou de tes amis. Tu les as peut-être testés toi-même. Ou tu les consommes régulièrement.

Mais sais-tu ce qu’ils contiennent vraiment ? Connais-tu leurs effets ? Sur ta santé, sur ton risque de glisser vers une dépendance à la cigarette ? Vois-tu que tout est pensé et fait pour t’inciter à consommer et à devenir un client régulier de produits contenant du tabac ou de la nicotine ?

Les industriels font en effet beaucoup pour, par exemple, faire passer les cigarettes électroniques pour des produits « cool », qui ne rendent pas dépendant et qui sont même bons pour l’environnement. Ils font tout pour que tu les apprécies, en multipliant les goûts, les formats et en leur donnant un côté « high-tech ».

Pourtant, dans les faits, ces produits sont tout sauf anodins. Ceux contenant de la nicotine notamment peuvent te rendre dépendant. Les cigarettes électroniques jetables sont aussi le symbole même de la surconsommation, du prêt-à-consommer, de l’instantané. Et un non-sens, pour ne pas dire une aberration, écologique, vu la quantité de déchets engendrés.

Si tu veux savoir ce que ces alternatives au tabac contiennent vraiment et ce qu’elles font sur ton organisme, si tu veux comprendre comment on te conduit doucement mais sûrement vers la cigarette, alors lis ce qui suit.

Puff :
qu’inhale-t-on vraiment ?

Avec leurs goûts sucrés, leurs designs futuristes et leurs couleurs flashy, difficile de les trouver inquiétantes et de les soupçonner du moindre méfait. Pourtant, les puffs sont loin d'être sans conséquence pour ta santé.

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C’est le nombre de composés
, dont certains seraient potentiellement irritants, présents dans les puffs vendues en Suisse, que ce soit sur internet ou dans le commerce.
Le savais-tu ?

Les puffs, présentes sur le marché suisse depuis 2020, se déclinent en près de 150 arômes différents. Objectif de cette variété : plaire au plus grand nombre. Rappelons que l’effet et la composition exacts de ces arômes inhalés sont encore mal connus.

J’ai entendu dire que les puffs étaient bien moins mauvaises que les cigarettes…

A priori, les composés des puffs sont moins dangereux pour ta santé que les cigarettes classiques, qui contiennent de très nombreuses substances toxiques. Mais « moins dangereux » ne signifie pas « pas dangereux ». En effet, des données scientifiques fiables et indépendantes manquent pour pouvoir l’affirmer. Le recul nécessaire n’est pour le moment pas suffisant, car les produits sont récents. En attendant les conclusions des scientifiques, la prudence s’impose.

J’ai lu que l’industrie du tabac finance ses propres recherches…

Oui, l’industrie du tabac fait des études de son côté. Les résultats obtenus, interprétés en sa faveur, peuvent ainsi lui permettre, par exemple, de minimiser la nocivité de ses produits.

(re)voir l'épisode 1

Mes copains les utilisent, ça me tente bien d’essayer

C’est bien tout le problème avec ces produits qui risquent de te rendre dépendant à la nicotine. Tu vas peut-être les découvrir via un groupe d’amis. Tu en as entendu parler sur les réseaux sociaux aussi. Tu peux les acheter facilement en kiosque. Ils sont beaux, colorés et proposés dans tes goûts préférés. Dans les faits, pourtant, ces cigarettes électroniques jetables ne sont pas si « cool », elles ont un indéniable impact négatif pour l’environnement, elles te rendent incontestablement dépendant et elles nuisent certainement à ta santé.

Une composition bien mystérieuse

La composition d’une puff reste floue et cela devrait t’inquiéter. Si les puffs avaient scientifiquement prouvé qu’elles n’étaient pas un danger pour la santé, les industriels ne manqueraient pas de le dire et de le répéter.

Puffs et cigarettes électroniques, quelles différences ?

Les puffs sont des cigarettes électroniques jetables dernière génération. Aussi appelées « Puffs bars », elles peuvent avoir de nombreux goûts et donner l’impression, lorsqu’on les consomme, que l’on mange un bonbon ou un fruit. Alors qu’elles sont officiellement censées être utilisées par des adultes désireux de moins ou de ne plus fumer, tout est fait autour des puffs pour attirer les plus jeunes… comme toi ! Parmi les astuces des industriels : des goûts sucrés, variés et agréables, une forme cool, facile à cacher, et une utilisation ultra-simple. En effet, les puffs sont sans recharge, discrètes et ne nécessitent pas d’être remplies de liquide.

4 ingrédients identifiés

Les puffs contiennent 4 ingrédients dont il faudra certainement se méfier : le propylène glycol, la glycérine, les arômes et la nicotine. De ces ingrédients, on ne sait pas tout, et même, pour les trois premiers, pas grand-chose lorsqu’ils sont inhalés.

Penses-y !

L’industrie du tabac est toujours à la recherche de nouveaux clients. Ils investissent des sommes colossales pour proposer de nouveaux produits et séduire toujours plus de personnes, toujours plus jeunes.

La nicotine, ça risque de me rendre accro, non ?

Oui et c’est sûrement l’une des certitudes les plus inquiétantes qui règnent autour des puffs. Car qui dit nicotine dit dépendance et route toute tracée vers la cigarette, dont il est, on le sait, très difficile de se débarrasser (voir ci-dessous).

Alors,
      je fais quoi ?

Je conserve un esprit critique face aux informations que je peux lire ou voir au sujet des puffs et des autres produits du tabac et de la nicotine, notamment sur les réseaux sociaux.

Je me méfie de tout le marketing mis en place pour me séduire.

Je fais attention à la présence d’industriels du tabac sur certains événements festifs par exemple.

Je me pose des questions et discute du sujet avec mes proches et mon entourage.

Je reste prudent face à des produits dont les effets sont encore mal connus.

Gare à l’addiction

L’un des soucis des puffs et des produits dérivés du tabac et de la nicotine est que la plupart d’entre eux contiennent beaucoup… de nicotine ! Cette substance, on la connaît. On sait surtout qu’elle expose à un risque élevé de dépendance. Finalement, inhaler des puffs jeune, c’est clairement risquer de devenir accro à la nicotine et donc se diriger vers les cigarettes avec leurs innombrables dangers et risques pour la santé, notamment sur la peau, les dents, le souffle, la sexualité… Et la moitié des fumeurs réguliers meurent prématurément (et la moitié de ces décès prématurés surviennent avant 70 ans*).

*https://www.bag.admin.ch/bag/fr/home/gesund-leben/sucht-und-gesundheit/tabak.html

Fumer des puffs,
c’est s’exposer à la nicotine
et risquer de passer aux cigarettes classiques.

Les puffs sont une porte d’entrée à la consommation régulière de nicotine

L’une des principales inquiétudes liées à l’utilisation des puffs chez les jeunes est qu’elles les exposent, souvent pour la première fois, à la nicotine.

Comment la nicotine rend-elle si dépendant, si rapidement ?

La nicotine a un grand pouvoir addictif qu’il faut prendre au sérieux. Elle sait très vite se rendre indispensable à notre cerveau. Une fois qu’il y a goûté, ce dernier a beaucoup de mal à s’en passer. L’une des propriétés de la nicotine est qu’elle a une « demi-vie » très courte. À titre de comparaison, la demi-vie de la caféine est en moyenne de cinq ou six heures, contre une heure ou deux pour la nicotine… La sensation de manque et l’envie d’allumer une autre cigarette apparaissent donc rapidement, une à deux heures seulement donc après l’exposition.

La nicotine, un engrenage

En plus de son effet sur la sensation de manque, la nicotine augmente ta sensibilité au stress. Elle te fait entrer dans un véritable cercle vicieux, alors que les fumeurs la considèrent souvent comme le meilleur des antistress ! Prenons l’exemple d’une cigarette justement : en fumant, la nicotine présente réduit l’envie de fumer, mais sur un très court laps de temps. Elle donne même l’impression de calmer et détendre, en fait, au contraire, la nicotine est un stimulant. Et elle rend de moins en moins résistant au stress, provoquant même une sensation de stress. Qui donne à nouveau envie de fumer pour la réduire.

Le chiffre conso

59 %

C’est le pourcentage de jeunes ayant déjà consommé, au moins une fois dans leur vie, une puff, d’après une étude menée par Unisanté et Promotion santé Valais* auprès de 1362 jeunes âgés de 14 à 25 ans. Selon cette étude, 12 % des jeunes en consommeraient régulièrement.

* Chok L, Cros J, Lebon L, et al. Enquête sur l'usage et les représentations des cigarettes électroniques jetables (puffs) parmi les jeunes romand·es. Lausanne, Unisanté – Centre universitaire de médecine générale et santé publique, 2023.

Je sais que la puff ne me conduira jamais à la cigarette

Il ne faut jamais dire jamais ! L’association chez les jeunes entre e-cigarettes et tabagisme futur a été établie. Les scientifiques ne savent pas encore très bien s’il s’agit d’un effet dit passerelle (l’un amenant à l’autre) ou si les personnes tentées par l’expérience de la cigarette électronique se tourneront vers la cigarette pour des raisons et causes communes. Dans tous les cas, la nicotine des puffs peut bel et bien pousser vers la cigarette classique. Parce qu’une dépendance à la nicotine s’installe, mais aussi parce que les gestes et les habitudes sont similaires. Enfin, en achetant des puffs, on aperçoit inévitablement des publicités pour les cigarettes, vendues dans les mêmes lieux. Publicités qui peuvent réussir leur effet et t’inciter à acheter, un jour ou l’autre, un paquet.

Le savais-tu ?

La nicotine, présente dans la plupart des puffs et autres snus en quantités variables, rend très dépendant. Et cela est encore plus vrai chez les jeunes. Pourquoi ? Parce que leur cerveau est en cours de maturation. Il est donc plus enclin à tomber dans la dépendance. Résultat : fumer des puffs, c’est s’exposer à la nicotine et risquer de passer aux cigarettes classiques.

J’imagine que les puffs ne contiennent que très peu, voire pas du tout de nicotine…

C’est ce que l’on veut te faire croire en te proposant un joli produit coloré au goût sucré qui a tout pour paraître inoffensif… mais ce n’est pas le cas. La plupart de ces « surligneurs high-tech » contiennent de la nicotine, parfois en quantité non négligeable, au-delà même du maximum légal qui est de 20 mg/ml (soit 2 %). Ce qui leur confère le pouvoir de te rendre addict très rapidement et durablement.

Le chiffre accro

80 %

C’est le pourcentage d’utilisateurs d’e-cigarettes qui présentent au moins un signe de dépendance à la nicotine, d’après une étude américaine menée auprès de jeunes âgés de 13 à 24 ans.

Et les snus, qu’en penser ?

Qu’ils contiennent eux aussi beaucoup de nicotine. Et d’après certaines études, cette poudre de tabac à placer sur la gencive augmenterait le risque de cancers, de problèmes dentaires et bien sûr de dépendance à la nicotine. Pour rappel, ils sont conçus, comme les cigarettes électroniques, pour aider les fumeurs à arrêter. Avec les snus, la dépendance s'installerait aussi vite qu'avec la cigarette.

Au-delà de la dépendance

La nicotine, avec un effet stimulant, pourrait aussi chez certaines personnes, sur le long terme, augmenter le risque de maladies cardiovasculaires. Sur le très court terme, et à forte dose, elle peut provoquer des maux de tête, des diarrhées ou encore de la transpiration excessive.

Alors,
      je fais quoi ?

Je me méfie des idées reçues, notamment celles qui font croire que la nicotine est un très bon antistress.

Je n’oublie pas que ce n’est pas parce qu’un produit paraît cool qu’il est sans danger.

Je ne me mets pas à fumer des puffs pour faire comme tout le monde, je résiste à la pression du groupe.

Je ne perds pas de vue le pouvoir addictif de la nicotine et la dépendance qu’elle risque de provoquer.

En savoir plus
sur les sels de nicotine

Les cigarettes électroniques contiennent la plupart du temps des « sels de nicotine ». Kesako ? La réponse en images et en texte !

Bien souvent, dans les e-cigarettes, les sels de nicotine remplacent la nicotine classique. Ces sels sont issus de transformations chimiques qui dopent l’action de la nicotine. Conséquence : des substances plus puissantes que la « simple » nicotine et un risque d’addiction accru.

Les sels de nicotine ? Connais pas…

Les feuilles de tabac contiennent de la nicotine que l’on pourrait qualifier de naturelle. Les puffs et cigarettes électroniques contiennent, en général, des « sels » de nicotine. Ces derniers sont obtenus à partir de la nicotine par transformations chimiques.

Le savais-tu ?

Les sels de nicotine, sorte de version modifiée de la nicotine, facilite l’addiction des jeunes à la nicotine car ils délivrent de la nicotine au corps plus rapidement et plus intensément. Avec une dose plus conséquente de nicotine, on favorise encore plus la dépendance.

Quelles différences entre « nicotine » et « sels de nicotine » ?

Naturelle d’un côté et synthétiques de l’autre, une autre grande différence entre les deux est que les sels de nicotine sont moins irritants pour la gorge. On peut inhaler encore plus de nicotine sous cette forme mieux tolérée, notamment par les non-fumeurs. L’absorption de la substance active est aussi plus rapide par l’organisme.

À méditer

Les industriels du secteur ont un besoin permanent, pour au minimum maintenir et surtout augmenter leurs ventes, de renouveler leur base de consommateurs et donc d’attirer les plus jeunes. Il n’est pas anodin qu’ils proposent de nouveaux produits qui te plaisent pour te séduire.

Le chiffre

8 millions

C’est, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le nombre de personnes qui meurent chaque année à cause du tabac dans le monde.

En résumé, j’en pense quoi, moi, de ces sels de nicotine ?

Qu’ils permettent aux puffs de fournir à l’organisme des taux très élevés de nicotine et que, sous cette forme, tu supporteras et ton corps acceptera plus de nicotine. Sans oublier que ces sels de nicotine pénètrent très rapidement dans le sang. Or on le sait, plus une molécule agit vite, plus son potentiel à rendre accro est élevé. Donc : plus de nicotine = plus d’addiction. Les sels de nicotine ont vraiment toutes les caractéristiques pour te rendre dépendant à la nicotine et te donner envie de passer à la cigarette.

Alors,
      je fais quoi ?

Je m’informe pour savoir ce que je consomme vraiment et comprendre les risques que je prends.

Je n'oublie pas que les puffs, cigarettes électroniques et snus sont interdits à la vente aux mineurs et ne sont pas officiellement reconnus pour arrêter de fumer.

Je me rappelle que la nicotine rend dépendant et risque de m’amener à une consommation régulière de cigarette, et que cette dernière, à cause de la nicotine et des nombreux autres composants qu’elle contient, tue des milliers de personnes (9’500) en Suisse chaque année.

Je retiens que, de manière générale, tous les nouveaux produits proposés à base de tabac ou de nicotine risquent de rendre dépendant.

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