Vaccin prometteur contre les infections urinaires

Dernière mise à jour 22/01/18 | Article
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Développé par une start-up suisse et testé aux Hôpitaux Universitaires de Genève (HUG), il pourrait limiter les résistances aux antibiotiques.

L’infection urinaire est parmi les affections bactériennes les plus fréquentes: près d’une femme sur cinq serait touchée chaque année, mais les hommes sont aussi concernés. Pour limiter le recours aux antibiotiques et réduire les récidives, la start-up suisse LimmaTech a développé un vaccin dirigé contre quatre souches d’Escherichia coli (E. coli), bactérie responsable de 70 à 80% des infections urinaires. Administré à des patientes volontaires des HUG et d’autres hôpitaux suisses, le vaccin a passé avec succès la première phase de test.

Des résultats encourageants

Les traitements antibiotiques ont été largement prescrits en cas d’infection urinaire, et au fil du temps une résistance bactérienne s’est développée dans le monde entier. «Il y a maintenant des souches résistantes aussi en Suisse, et nous devons parfois en venir aux antibiotiques par voie intraveineuse pour traiter les patients porteurs de ces “super bactéries”», constate la Dre Angela Huttner, médecin-cheffe de clinique au service de prévention et contrôle de l’infection.

L’étude menée aux HUG, portant sur 190 femmes ayant souffert plusieurs fois d’infections urinaires, a tout d’abord prouvé la sécurité du vaccin. Ensuite, elle a montré une réduction des infections chez les volontaires vaccinées, surtout chez celles ayant eu des infections avec une charge bactérienne élevée.

«Les infections urinaires à E. coli sont nombreuses dans les EMS et les établissements de long séjour, avec parfois des conséquences lourdes pour des patient-e-s déjà fragilisé-e-s, commente le Pr Stephan Harbarth, médecin adjoint agrégé au service de prévention et contrôle de l’infection. La vaccination pourrait donc avoir un intérêt particulier dans ce contexte.»

Ces résultats encourageants ne sont que les premiers pas sur un long chemin avant une –éventuelle– commercialisation. D’ici là, le vaccin devra réussir d’autres tests cliniques, réalisés dans plusieurs autres centres hospitaliers.

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Article repris du site  pulsations.swiss