Le désir au masculin

Dernière mise à jour 12/12/19 | Article
le_desir_au_masculin
Le désir est une notion universelle, mais complexe. Focus sur le désir au masculin.

De nombreux ouvrages traitent du désir sexuel. Et pourtant, les scientifiques ne connaissent qu’une partie des éléments qui le déclenchent. L’une des difficultés étant qu’il est impossible de le mesurer objectivement. Il a beau être universel, il reste difficile à définir. Le désir étant un ressenti, il s’agit donc d’un processus très subjectif qui dépend de facteurs psychiques, physiques, cognitifs, émotionnels, relationnels et sociaux. Ceux-ci changent et évoluent avec le temps, au gré des rencontres et des expériences sexuelles.

Le désir charnel s’active aussi par des phénomènes non conscients, de manière automatique, en présence de sa/son partenaire ou de stimuli spécifiques. Cela à diverses occasions, de multiples façons, variables d’une personne à l’autre: un regard, la vue d’un corps dénudé, un souvenir, un parfum ou une odeur corporelle, un fantasme qu’on souhaite réaliser ou pas, une situation ou un événement particulier, une rencontre, des mots, des images, un film, un geste, une émotion, un objet symbolique, un comportement, une mélodie, un rayon de soleil sur sa peau…

Les spécificités du désir masculin

Le cliché de la femme romantique et de l’homme « animal » cédant à ses pulsions sexuelles est encore très répandu. Il est certes prouvé que la première a souvent davantage besoin d’un contexte émotionnel agréable que le second pour faire naître son désir sexuel et l’envie de passer à l’acte. Néanmoins, un certain nombre d’hommes ont tout autant besoin de romantisme, d’un environnement calme, de se sentir désirables e désirés, d’être aimés, etc., pour que leur désir s’éveille et qu’ils puissent vivre des rapports sexuels satisfaisants. D’ailleurs, l’intimité et la tendresse sont aujourd’hui souvent réclamées par les femmes, qui veulent que leur partenaire soit doux, attentionné et n’hésite pas à montrer son « côté féminin ». Néanmoins, cette forme de sensibilité reste souvent dissimulée par certains hommes, par crainte qu’on ne mette en doute leur « virilité » et détecte ce que d’autres considèrent toujours comme d’inadmissibles « faiblesses ».

L’hormone de la sexualité

Loin de tout érotisme, la médecine décrit le désir sexuel (féminin et masculin) comme l’augmentation de la fréquence et de l’intensité des pensées/fantasmes sexuels et du désir d’activité sexuelle. Il s’agit d’une expérience subjective, apparaissant comme un élan intérieur, ou une intention sexuelle pouvant pousser une personne à rechercher, à initier une expérience et/ou une stimulation sexuelle, ou à se montrer réceptif et répondre à une stimulation sexuelle initiale du partenaire ou d’une autre source.

Chez l’homme comme chez la femme, la testostérone est l’une des hormones clé dans le déclenchement du désir et le comportement sexuel. Elle est produite dans les testicules, les ovaires et les glandes surrénales. Au-delà de son effet sur le corps (masse musculaire, spermatogenèse, pilosité, etc.), cette hormone joue un rôle important tant dans la sexualité que dans l’agressivité, la motivation et le comportement. Présente en quantité suffisante, la testostérone contribue à la naissance d’impressions érotiques, de fantasmes sexuels, puis de sensations physiques dans les zones érogènes, chez les deux sexes.

Les facteurs clé

L’éveil et l’intensité du désir sexuel dépendent de multiples facteurs, dont les plus importants sont:

  • Une bonne santé physique (facteurs organiques et hormonaux) et mentale.
  • Peu ou pas d’anxiété et de dépression, ni de stress (à noter que chez un certain nombre d'hommes, le stress peut aussi avoir l’effet contraire).
  • Une acceptation de soi en tant que personne sexuelle (qui a un sexe, des organes génitaux, une vie sexuelle et connaissant son fonctionnement, son corps).
  • Un-e partenaire approprié-e, qui plaît et éveille le désir, avec qui on partage le plaisir et les émotions.
  • Des expériences positives avec sa sexualité actuelle et passée.
  • L’acceptation de la sexualité comme une manifestation naturelle, sans problématiques suscitant des émotions négatives (anxiété, culpabilité, etc.).

______

Adapté de J’ai envie de comprendre… Ma sexualité (homme), de Ellen Weigand, en collaboration avec Francesco Bianchi-Demicheli, Ed. Planète Santé, 2016.

---

Paru dans Planète Santé magazine N° 36 - Décembre 2019

Articles sur le meme sujet
PS46_Sexualite_exprime_desir

Sexualité: comment s’exprime votre désir?

Le désir sexuel est un rêve, un élan vers une envie. Comment comprendre les décalages dans un couple, lorsqu’une des deux personnes se sent moins désirée alors que l’autre a pourtant l’impression d’avoir des envies? Éléments de réponse.
PS42_plaisir_sexuel_tête

Plaisir sexuel: bien dans sa tête avant tout

Mal-être, dépression, anxiété, addiction, etc. Il n’est pas facile d’avoir une vie sexuelle épanouie lorsqu’on rencontre – soi-même ou son partenaire – des difficultés psychiques ou que l’on fait face à des troubles psychiatriques.

Ils ont décidé de ne plus faire l’amour

Dans une société où le sexe est omniprésent, certaines personnes ont choisi l’abstinence. Témoignages et explications.
Videos sur le meme sujet

Les smartphones associés à une baisse de concentration des spermatozoïdes

La qualité du sperme est-elle affectée par les ondes que produisent nos smartphones?

Des pseudo-thérapies pour "guérir de l'homosexualité"

Stéphane Délétroz, s'intéresse aux thérapies de conversion, des pseudos-traitements basés sur un postulat erroné: lʹhomosexualité serait une maladie que lʹon peut soigner.

Rencontre avec Leen Aerts, grande spécialiste de la vulve

Tous les vendredis, "CQFD" reçoit un homme ou une femme de science pour parler de son travail et de ses recherches.
Maladies sur le meme sujet
urinoirs

Urétrite (homme)

L'urétrite est une inflammation de l'urètre avec un écoulement anormal par le pénis. C'est la manifestation la plus fréquente d’une infection sexuellement transmise (IST) chez l’homme.